Alain MABIALA… c'est la rencontre d'un auteur de convictions humaines, saines. Impliqué professionnellement dans l'aide sociale – il dirige une mutuelle destinée aux personnes vivant une précarité, la Mutuelle Populaire d'Action Sociale (M.P.A.S.).

Son écriture? une polyvalence des regards, des tons et, de fait, des expressions : la poésie, la narration (nouvelles et romans), la musique (en parolier).

1. Alain MABIALA: l'émergence de ses mots

Alain MABIALA évoque, en filigranes nostalgiques, ses valeurs familiales: cette Guadeloupe laborieuse de cet «antan lontan», à Capesterre-Belle-Eau, au milieu de ses neuf frères et sœurs. De cette enfance à la campagne, un ressenti particulier pour la nature alentour… Il se dit ainsi «disciple de Jean de La FONTAINE».

Très jeune, il a perçu cet élan à créer par les mots: élan d'amour déclaré dans un poème pour sa mère, lors d'un concours communal de poésie célébrant la Fête des Mères.

Dès lors, il sèmera ses mots, reconnus par des concours littéraires:

• 1991 : 1er Prix Concours de Poésie pour la Journée Internationale du Créole
• 1992 : 1er Prix Concours de Prose Française - Académie des Belles Lettres
• 1992 : 1er Prix du Conte Créole de l'Académie des Belles Lettres et 1 er Prix Médaille d'Or de l'Académie de Lutèce
• 1993 : 1er Prix du Recueil de Poèmes de l'Académie des Belles Lettres
• 1995 : Hibiscus d'Or de l'Académie des Belles Lettres

2. Alain MABIALA : ses parutions

• Ses recueils de poèmes
  • «Petit Jacques et le cocotier et Poèmes» (1989 – éd. La Bruyère)
  • «Poèmes d'hier et d'aujourd'hui» (1995 – éd. le Miroir Poétique ARCAM)
• Ses narrations – nouvelles et romans
  • «Quand les Esprits rodent» (1993 – éd. la Pensée Universelle): dix nouvelles pour explorer l'imaginaire antillais.
  • «Un chemin pour la liberté» (1985 – éd. de la Ligue Démocratique Antillaise): thématique historique
  • «Pourquoi je pique» (1987 – éd. Caribéennes) : la question du racisme
• Ses contributions musicales - discographie
  • «Mabiala: Poétiquement Vôtre»
  • «Culture Z: Pran kè an mwen»
  • «Sunlight: Zyé Loli»
  • «FREKANS LOVE»
  • «BAN'BIYO»
  • «ZIK A GOGO»
  • etc.

3. Un aperçu d'mots: le recueil de nouvelles «Quand les Esprits rodent» (1993 – éd. la Pensée Universelle)

Alain MABIALA libère la richesse d'un imaginaire antillais au gré de dix nouvelles, toutes imprégnées de l'émotionnel de leurs héros. Les faiblesses humaines sont déclinées dans des phénomènes étranges. Alain MABIALA, dans la complicité d'une narration, nous invite à suivre les choix déterminants de ses personnages.

• «le Trésor du Mercredi des Cendres» : à Basse-Terre, Man Delphine, une mère seule, pliée par la vie, lutte pour donner le nécessaire à son petit garçon Freddy. Elle veut, cependant, croire. Encore. Elle espère ces Possibles qui la relèveraient via une croyance salutaire: le diamant enfanté par Mère Bambou, en échange de la vie de son petit Freddy, qu'il lui faut abandonner au milieu de la foule tonnante du Carnaval! «Il lui fallait absolument sortir de cette misère gangréneuse qui la rendait invisible»…
• «Quand Satan signe!» : un talentueux footballeur, Rony, illumine les stades à la seule force de son pied gauche, «un pied d'or». Des performances qu'il doit aux obscures offrandes de son père, déterminé à connaître l'aisance par tous les moyens…
• «Aimez-vous les oiseaux de nuit?»: les dessous des cartes politiques. L'active motivation du candidat béké, Edouard GICOGNE, fait de l'ombre à son adversaire. Charismatique dans les mots de ses promesses, Edouard GICOGNE montre pourtant les signes d'une inhabituelle fatigue et d'une soudaine malchance. Tapi dans l'ombre, un étrange rôdeur: un oiseau noir a élu domicile sur le toit de sa maison …une menace ?
• «un si joli sourire!»: Héléna et Georges vivent une complicité d'amour parfaite. Ils sont les heureux parents de jumeaux. Comblé, Georges désire présenter sa petite famille à sa mère, certain qu'elle approuvera ses choix. Il ignore que la malveillance menace déjà son si jeune bonheur…
• «Maman, l'Injustice? qui est-ce?» : l'écriture salvatrice d'une narratrice. Elle nous trace ses larmes dans ses confidences écrites. Une maladie a manqué emporter ses espérances. Elle est pourtant vivante, amoureuse! Et…celui qu'elle a choisi disparaît, tragiquement. A qui dire cette douleur? elle écrit, pour panser cette plaie…
• «C'était un jour de Noël» (version française) – «Sa fèt on jou a Nwel» (version créole): le vieux Emmanuel CELIN connaît la misère de la rue. Un sans-toit, un sans-droit. Pour la énième fois, il assiste aux réjouissances des autres dans les festivités de fin d'année, en ce soir de Noël. Seul. Et pourtant, ce soir, un élan soudain l'amène à assister à la Messe de Minuit. Là, il sent, pour la première fois, une chaleur, palpable dans les voix et prières partagées des fidèles.
• «Lien d'Amour»: à Trois-Rivières, Sophie enterre Tony, l'homme à qui elle se destinait. Un amour qu'ils ont vécu à l'abri des jalousies alentour. Néanmoins, elle se re-donne une chance de vie en aimant à nouveau, un autre. Toute à son neuf bonheur, elle ne fleurit plus la tombe de Tony…un «oubli» fatal.
• «Mes dernières volontés!»: Edmond reçoit chez lui amis et famille. Dans l'animation festive générale, il tente de faire entendre ses dernières volontés, conscient que l'âge monte sur lui. Si seulement ses convives avaient prêté l'oreille!
• «la Méprise qui tue…»: nous sommes dans l'intime d'un foyer de Fond-Cacao. Rose vient d'assassiner son mari, Jean. Motif : la persistance des croyances du voisinage a parasité leur possible bonheur.
• «De l'eau, s'il vous plaît!»: dans la Guadeloupe des temps d'esclavage. Les DUVENIN connaissent l'aisance des Blancs exploitants. Le Destin se présente pourtant sous les traits d'un vieillard, assoiffé, fatigué, qui demande humblement un verre d'eau. Refus catégorique aux conséquences imprévisibles…

4. Alain MABIALA : pour mieux le connaître !

•  Son site.

•  Poème sur Potomitan : Aime-moi, je t'en supplie.

Véronique LAROSE