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Tony Mardaye - Evariste Zéphyrin
Un Antillais à une Antillaise... | Un Antillais à une Antillaise... | Bon lanné | Un crépuscule antillais sur le bord de mer | Danseuse | Défuner les fulgurances | Dégénérescence du demain | Désir soupirs rire et sourire | Détracer les chemins de coeur | Elle | Éloge à la diversalité des rencontres | Émotions | Enfant d'ici et d'ailleurs | Enfin en vain | Épurer les orages | Et le temps s’égara en chemin... | Et toi et toi | Une femme un mystère | Fleurissement d’obsolescence lors d’un dépérissement de cœur | Foisonnement d'ailes | Gwan van lévé | J’ai enrichi les siècles | Je vais et je viens ! | Une île sous le vent | Les Mots-Corps | Ma musique de la nuit | Un nectar... | Nègre | Une nuitée de vacarme | Pardon | Une parenthèse enchantée | Un parfum qui invite | Parole | Pawol | Pour dire je t’aime | Pour te dire... | Que du bonheur ! | Le rendez-vous | Sourire 1 |
Je vais et je viens !
Les étoiles poétisent le soir,
la lune grosse me dit bonsoir.
La nuit est lumineuse une lune vagabonde
éclaire ma silhouette
je vais et je viens réfrénant mes désirs,
ton absence dans ce soir,
m'indique que tu ne me diras plus bonsoir.
Que de rêves que je n'ose rêver !
Combien de temps encore ton visage
hantera mes nuits?
Je vais et je viens dans la nuit
pour que l'espoir renaisse
Mais pour combien de temps encore ton visage semencera mes nuits?
Je me pose et m'assieds sur un banc
et je regarde la lune grosse
Pensant à tous ces rêves que je n'oserai plus rêver.
Nègre
Dépasser le temps restant
Reculer en avançant
Pleurer en riant
Courir dans le vent
Piétiner un versant
Injurier en priant
Marcher sur la mer
Nager sur la terre
Toutes ces choses
Nous racontent.
Evariste Zéphyrin
Là où gwan van lévé, mer démontée, baillons-nous l’émotion du présent d’aujourd’hui de demain jusqu’à hier pour effacer la rumeur de nos doutes et enliser les peurs de nos routes.
Là où les arbres se couchent, sous un soleil alangui, d’un posé admirable et d’une démarche gracieuse, une femme avance, elle est comme une impression, celle d’un matin qui réveille les mêmes intentions, les mêmes sensations et les mêmes émotions.
Là où gwan van lévé, mon âme a deviné son assentiment, nos pensées se dévoilent, on se précède et on se vole nos mots, elle approvisionne mes rêves d'une cargaison de véhémence, c'est une évidence, sans aucune réticence, je confesse que c’est la vie qui veut, c’est la passion qui veut, c’est l’amour qui veut, c’est Dieu qui est, c’est l’homme qui est, c’est la femme qui est mais c’est le destin qui veut.
Là où lanmè-a démontée, dans des embruns iodés, nous attendrons la bonace, que le vent vire à l’accalmée, et je partirai en archipel naviguer sur les pans de ton île, nous mettrons en berne les frustrations, nous nagerons dans les méandres de nos envies et la houle me ramènera inlassablement en toi.
Là où les arbres se sont couchés sous un grand vent levé, tjé dan tjé, nous ferons couche du lit de verdure, tu t'étendras pour que mon souffle t’évente d'une onde de tendresse, dans nos humeurs folasses, nos ébats n’alerteront que la brise qui posera sa fraicheur sur nos chairs, ragaillardira nos désirs et attisera l’envie de ne former qu’un même ressenti, qu'un même être.
Là où les arbres se sont couchés, zyé dan zyé, je te dis: - serre moi plus fort et chassons les mauvais vents. Tiens moi plus fort, embrasons-nous et embrassons-nous, encore et encore. Ferme les yeux pour que flamboie l’émotion, ouvre tes lèvres rosines de sorte que fleurissent les notes estivales, faisons de nos corps un convoi avant que le soleil ne chute dans la mer. Laisse moi cueillir de ta peau les senteurs florales et à carême posé, nous nous en irons sous un chaviré d’étoiles, promener nos corps l’un dans l’autre, l’un sur l’autre dans une mer démontée par un grand vent lévé.
Evariste Zephyrin
28/04/2006
Et ton corps comme un fruit à goûter
Et tes formes altières à révérer
Et tes yeux fiers à dresser
Et ta face racée à caresser
Et tes lèvres retroussées à embrasser
Et ta bouche veloutée à savourer
Et ton port dédaigneux à encager
Et ton cou gracieux à masser
Et tes seins irrévérencieux à darder
Et ton ventre voluptueux à dévergonder
Et ton modelé harmonieux à dévoyer
Et ton entre-cuisse licencieux à ajourer
Et ma langue posée
Et mon regard jeté
Et mes mains empesées
Et ma voix amidonnée
Evariste Zephyrin
Pawol sé van
sé an pyé a dendé
chak fwa wou pwié
chak fwa wou genyen
chak fwa wou enmen
sé wev wou ka woulé
ka maché an chimen,w
kouté pawol-yo mé pa
blyé pawol sé van
sé an pye à dendé.
Danse de corps, danse ce corps danse dense émotion, dense attitude, légèreté de corps. Passion exprimée, passion respirée son corps imprimé dans la gestuelle, elle danse.
Cabre ce corps inspiré, ce corps exagéré, posture déliée et son corps danse, l’espace rétrécit quand son corps danse, corps outrancier, corps déformé, elle danse et elle efface, de face les glaces qui réfléchissent ses contorsions. Une respiration de ce corps formé, déformaté. Elle danse de son corps.
Elle danse les pieds à plat, elle danse les pieds en dedans, elle danse pour être belle, mouvements anguleux de corps, pousse sa tête en arrière, danse de rotations de hanche, de trémoussements de bassin, elle s’agite sur la scène, elle trépigne et fait trembler son torse. Elle danse, la vibration parcourt son corps, elle tape des pieds, exécute une saltation moderne, et la femme exalte, la femme exulte, elle danse, faisant ressortir la beauté de ce corps dense de ce corps en délivrance qui catégorise la geste des évidences, danse, jeu, le corps se réjouie, il est tout en joie
Elle ondule son corps, contracte son corps, qu’elle relâche, elle s’allonge, puis s’élève en verticalité, faisant fie de l’apesanteur, elle se balance dans les airs avec ses bras tendus et retombe sur le sol, elle reprend sa danse de mouvements anguleux, courbe sa ligne, spirale le mouvement, cristallise la danse, amuse l’existence, elle avance et cadence son corps, bouge.
Dans le soir, dans la salle, les applaudissements éclairent son visage, elle tend les mains vers les cieux, allonge son corps embrasse le monde, lève les yeux à la recherche du ciel, car elle dansait pour les dieux.
Evariste Zephyrin
J’eus aimé mon amie que l’envie, l’entrain, la bonne humeur fussent revenus. J’eusse aimé que l’éclaircie annonçasse l’embellie, mais mon amie il n’en fut rien. Sous couvert ce ne fut que les nuages qui s’amoncelèrent et l’orage qui se préparait, il n’en fut absolument rien: elle me manque, aujourd’hui plus qu’hier.
Et les mots me font violence, mais ce ne sont pas tant les mots, mais la main qui pose, lettre après lettre, les unes après les autres pour en faire une arme qui vous transperce et vous blesse.
On donne à demain la charge de guérir la blessure, on prend la distance, on détrace les chemins de cœur et on retrace un chemin de bonheur.
Mais il n’empêche que pour l’heure elle me manque.
Evariste Zephyrin
24-02-06
Phase I : Le désir de l’un se distend et…
Un mot s’écrit :
Je prendrai le large
Un jour
Sans doute…
Un cœur se désancre
Un cœur se désamarre
La distance naufrage l’affection
La réalité de l’instant sombre
Et le doute érode le certain
Demain s’arrête aujourd’hui.
Une lumière vacille pour désunir les liens
Une lumière falote sur un cœur embu.Le mot écrit assomme la nuit, puis avorte les espérances en gésine
Et ouvre le jour à l'expiration de l'émotion d'un cœur...
Phase II : Les désirs se tendent vers l’un
Une parole se dit :
Une voix cristalline
Un souffle coupé
Une émotion
Deux cœurs s’ancrent
Deux cœurs s’amarrent
L’affection élude la distance
La réalité de l’instant éclaire
Et la certitude émerge du doute
Aujourd’hui annonce demain
La lumière flamboie pour sceller le pacte
Une lumière se fixe pour deux cœurs en phase.
La parole dite éveille la nuit, puis accouche des espérances en gésine
Et ouvre le jour à l'inspiration des émotions de deux cœurs...
Un crépuscule antillais sur le bord de mer
Bleu, couleur symbolique du ciel. Un bleu s’épanouissant sous des cieux tropicaux, ceux des terres rouges, des sols ferralitiques ou des terres ferrugineuses, s’accordant dans des tons oniriques, se parant de subtiles teintes, allant du bleu lagon, bleu azur au bleu océan. Et le ciel devient un nuancier de bleu, en ce jour n’ayant pas encore rendu son dernier souffle.
Le soir n’est pas encore venu, il attend qu’un soleil retiré disparaisse à l’ouest, le jour agonise. Nous sommes entre-deux, dans l’attente, dans l’intervalle, dans ce passage entre deux lumières, deux sonorités, deux émotions. C’est le crépuscule, un interstice créant sa propre intensité, générant une atmosphère propre à délier les humeurs, une phase où flamboie les déclarations et où les êtres, imperceptiblement se rapprochent et se touchent. Le soir patiente, la nuit viendra plus tard, la mer d’encre, bleu nuit, bleu tempête, la vague glisse, l’air lisse, la saison des cyclones reviendra l’an prochain, la mer se déchaînera un autre jour, sur le quai les couples se forment, la lumière change.
L’image est irénique et le bleu pardonnant, apaisant les tensions, réconciliant les âmes, les Hommes sont en veine de confidences, le soir est là et j’eus aimé t’avoir en partage, parce que le bleu unit.
Evariste Zephyrin