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Une femme chambardée
(Nouvelle édition)

Dominique Lancastre

 

Extrait

Première version

 

 

 

 

 

Une femme chambardée, Dominique Lancastre • Ed. Fortuna Décembre 2013 •
ISBN 978-2-87591-005- 9 • Décembre 2013 • 140x210mm • 200 pages • 18 €.

Une Femme Chambardée

Atypique, peu bavarde Helena est une femme blessée par les vicissitudes de la vie. Nous ne suivons son évolution qu’à travers les descriptions qu’elle veut bien donner de ce qu’est sa véritable vie.

Avec en toile de fond l’éruption de la Soufrière de 1976, l’auteur brosse le portrait d’une société guadeloupéenne dont la quiétude se trouve tout à coup bouleverser par un volcan. On s’attache rapidement à Helena et on pénètre progressivement dans son monde, dans la société antillaise. Une société matriarcale où le rôle de la femme est prédominant dans la vie quotidienne, en lutte permanente contre les hommes touchés par un chômage grandissant, et des problèmes d’adaptation dans une société à deux vitesses.

Une Femme chambardée est un récit étonnant, écrit par un homme qui nous présente une vision surprenante de cette société dominée par le machisme. L’histoire se passe dans la belle île de Guadeloupe et nous fait voyager dans cette atmosphère tropicale. Dès le départ, le décor est posé comme dans un film. Le lecteur se laisse transporter par ces descriptions colorées et hume le parfum des îles. Un roman de société riche qui ne devrait pas laisser insensible les lecteurs.

Arguments forts:

En 1976, le volcan La soufrière entre en éruption en Guadeloupe. On dépêche sur l’île des scientifiques: Haroun Tazieff, Robert Brousse, etc. Les scientifiques ne tombent pas d’accord sur l’état critique ou non de La Soufrière. S’installe alors une querelle entre les scientifiques pour aboutir finalement à l’évacuation d’une partie de l’île. L’histoire fut ensuite étouffée, mais les conséquences ont été très graves sur la population. Une femme chambardée c’est aussi une autopsie de l’île avec ses avantages et ses inconvénients. Un regard sur la société caribéenne, véritable laboratoire d’observation pour la France. - Le roman sélectionné pour le prix insulaire Ouessant 2013.

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Réactions

Lettre à Dominique, l’homme volant

Michèle Jullian

Je n’imaginais pas, à l'heure  nous échangions nos romans mutuels, «LA OU S’ARRETENT LES FRONTIERES» pour moi, «UNE FEMME CHAMBARDEE» pour toi, dans cet improbable café des Champs Elysées traversé de touristes excités de fouler cette avenue qu’on dit la plus belle du monde (ouais! j’en ai vu d’autres et des mieux!).… Je n’imaginais pas donc, que nos deux romans ancrés dans deux terres lointaines, la Thaïlande pour moi, la Guadeloupe pour toi, auraient dans leur phase finale, des similitudes troublantes. Si troublantes que, lorsque je suis arrivée au dernier chapitre, aux dernières pages de ta femme chambardée, les larmes ont coulé dans mon café. Pas seulement d’émotion, même si les intellos de St Germain des Près prétendent qu’on n’écrit pas de bons romans avec des bons sentiments. Sans doute, mais avec des sentiments, OUI.

Ton roman, c’est l’histoire d’un destin, celui d’une sacrée bonne femme, Helena, originaire d’une ile dominée par une autre dame, éruptive et toujours présente et qui prend un malin plaisir à bouleverser les habitudes de ses habitants, au point de faire venir à son chevet, ou plutôt à ses pieds, le célébrissime Haroun Tazieff. L’histoire se passe entre 1976 et 1981. Helena a du chien, «elle bèche sa terre avec rage» tout comme elle aimerait taper sur la tête de son mari, fainéant, ivrogne, coureur, heureusement il meurt vite. Bien débarrassée Helena. Elle se prend en main «pas une de ces femmes qui se tiennent la mâchoire d’une main en attendant que le facteur passe leur remettre le chèque des allocations familiales». Elle fait donc son chemin seule, et s’en prenant même à Dieu, ce «Bondié  qui tournait le dos aux malheurs d’en bas: les pauvres trouvent toujours un moyen pour s’en sortir. Ils sont habitués de toute façon» Parce qu’il ne faut pas lui marcher sur le gros orteil à Helena.

Et puis elle quittera sa terre, la «où les vieux corps sont princes quand ils commencent à avoir les cheveux grisonnants et deviennent rois quand la tête devient blanche comme du coton de Louisiane» Sublime!

Combien de fois, toi, Dominique, l’homme volant, as-tu dis comme Helena lorsqu’elle atterrit en France: «Merci Bon Die bitin rivé» (merci dieu, l’engin est arrivé)? Je ne le dis pas exactement en ces termes, mais je le fais moi aussi. A chaque fois, je le jure.

Finalement, il n’y a pas que ta femme de chambardée dans ce roman écrit avec des mots qui éclatent comme les fruits et les fleurs de la-bas, mais, nous, lecteurs, on est aussi secoués comme après une éruption de la Soufrière ou après le passage d’un cyclone…

Et je regarde avec tristesse et bonheur Helena s’éloigner brandissant le drapeau de la contestation, tout comme Excalibur dans mon roman mettant le feu aux magasins symboles de richesses et d’injustice à Bangkok.

boule

 

 Viré monté