Potomitan

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Annou voyé kreyòl douvan douvan

Le premier dictionnaire du créole martiniquais

Discussion avec les internautes

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INDEX : FRANCAIS - CREOLE

DISCUSSION AVEC LES INTERNAUTESAVANT-PROPOS | ORIENTATION | QUESTIONS ANNEXES | OUVRAGES ENTIEREMENT OU PARTIELLEMENT EN CREOLE | OUVRAGES ET ARTICLES DE REFERENCE | ABREVIATIONS

boule boule boule
 
 

26.9.2005

Bonjour!
Je m'appelle Melanie et je suis en train d'écrire un travail universitaire sur le rap francophone québécois.
Je suis tombé sur "tèt cho" et je ne peux pas trouver une traduction.
Est-ce que c'est du créole (haitien ou jamaicain)? Qu'est-ce que ça veut dire?
Je vous prie de m'aider,

Merci, Melanie.

ll

En créole haïtien, "tet cho" signifie "très excité", "très énervé".

Raphaël Confiant

99

27.9.2005

Bonjour Monsieur CONFIANT

Tout d'abord j'aimerais vous présenter toute ma gratitude pour le magnifique ouvrage que vous êtes en train de réaliser. Merci pour nous tous! je suis chanteur écrivain et je ne savais pas où trouver un soutien lexical pour l'orthographe du Créole. Votre dictionnaire, que je qualifierai même d'encyclopédie, m'est d'un grand secours.
je me permet, comme vous nous l'avez demandé, de vous questionner sur quelques mots que je n'ai pas trouvé.
peut on utilisé la lettre I pour il ou lui ex: pou I ban nou... ou encore  I ka ba moun...
J'utilise aussi très souvent le mot combien en créole mais je ne l'ai pas trouvé dans les K (konbien). est ce un oubli ou est ce que le mot combien se dit différemment qu'en français.

Encore Merci pour Cet Ouvrage Monsieur CONFIANT
Très bonne continuation.

l

Oui, c'est "I" en créole qui correspond à "IL" ou "LUI" en français.
"Combien" en français se dit "Konmen" en créole. Cherchez dans mon dico, vous le trouverez !

R. Confiant

98

14.5.2005

Mwen chaché kalté oben kalité adan bwètamo, poutji ? An lè Ki kalté bwètamo mwen pé touvé pawol tala ?

Zandoli

l

 

97

3.3.2005

Salut !!

Pourrais-tu m'apporter des précisions sur le phénomène de la dénasalisation du français ?

Dans les années 50, j'ai eu un professeur de français qui nasalisait le a de année. Notre nasalisation des voyelles a et e devant les nasales m et n et le digramme gn ne serait-elle pas une survivance d'ancien français ?

canne > kann
graine > grenn
gagner > genyen
saigner > senyen
manier > menyen etc

Cordialement
Raymond René

l

Pour la nasalisation, elle existe encore en France dans certains parlers méridionaux. C'est une survivance de la langue médiévale.

Les créoles de la Guadeloupe est régressive, c'est à dire que c'est un son nasal suivant qui nasalise une voyelle précédente: au lieu de "ba mwen" (donne-moi), comme en martiniquais, on aura "ban mwen".

Au contraire, en martiniquais, le phénomène est inverse: la nasalisation est progressive. C'est-à-dire qu'une consonne nasale va nasaliser une voyelle qui suit: ainsi, on aura non pas tab-la (la table), comme en guadeloupéen, mais chanm-lan (la chambre)."

Jean Bernabé

96

17.1.2005

Salut !

Je n'ai pas trouvé dans ton excellent dictionnaire le verbe avwè (en français avoir) surtout utilisé dans l'expression fè avwè.

Ex. fè mwen mwen avwè an plan dachin.

A ce propos pourrais-tu me confirmer le lien entre le wè créole et le wè de l'ancien français (wa du français contemporain) ?

Ex. swè<soir / kwè<croire / dwèt<doigt / nwè<noir etc. Par ailleurs je n'ai pas trouvé l'expression créole an tablati, ex. mwen adan yan tablati! (du français tablature au sens propre la figuration gaphique des sons propres à un instrument de musique, au sens figuré  situation difficile)

Cordialement

R. Raymond

l

Si "avwè" n'est pas dans mon dictionnaire, c'est que c'est sûrement un oubli ! Je vais le réparer immédiatement. Oui, le "ouè" créole provient de l'ancien français ou, plus exactement, des parlers d'OÏl dans lesquels "oi" était prononcé "ouè". Quant à "tablati", il existe bien dans mon dictionnaire mais sous la forme "trablati".

Je ne connaissais pas la forme "tablati" que je vais donc ajouter. Vous savez, il n'est pas facile de recenser toutes les variantes phonétiques !

En tout cas, merci et surtout continuer à parcourir le dictionnaire et à me faire des remarques !

Raphaël Confiant

95

12.11.2004

bonjou man fini découvè sit la: i trè bien ! sa ka fè lontan mwen ka mandé moun sa ki an djigidji ( an djigidji a dan an bomb fè blan ) si on sav,

ba mwen-y mèci

l

mo djigidji a ka riprezanté bwi an bagay ki ni latranblad oben ki ka soukwé fò. sé poutji lang-la pwan'y pou palé di an moun ki ka ajité kò'y toulong. Tjenbé !

R. Confiant

94

10.11..2004

Bonjour, savez-vous que veux dire le mot Sakafet ou Sakapfet ?
Si ça existe bien évidemment mais j'ai l'impression qu'il s'agit d'un mot haïtien.

Merci

l

Il s'agit effectivement de l'équivalent haïtien de notre "Sa ka fet" c'est-à-dire "comment allez-vous ?"

R. Confiant

93

30.9.2004

Bonjour!

Étant d'origine normande j'ai été frappé par certaines similitudes entre le créole et le patois normand. Par exemple hazyé/razyé qui a une articulation caractéristique des parlers bas-normands du Bessin et du Cotentin avec son h prononcé comme un r.

Pouvez-vous me dire si des études ont été réalisées pour évaluer les parentés éventuelles entre le normand et le créole?

Didier

l

La grande majorité des colons français qui se sont installés aux Antilles au début du 17è siècle étaient des Normands. C'est pourquoi le créole ne "provient pas du français", comme on le dit trop souvent – d'ailleurs, à l'époque, le français standard utilisé de nos jours n'existait pas encore ! – mais du dialecte normand.

Dans la thèse d'Elodie Jourdain (1951), il y a un chapitre consacré au lexique du créole martiniquais où elle énumère un certain nombre de mots hérités du normand tels que :

  • chatrou (créole), satrouille (normand) : poulpe (français).
  • balié (normand), balier (normand) : balayer(français).
  • kantékant (créole), quant-et-quant (normand) : au même niveau que etc...

D'autre part l'absence du "r" dans certaines positions est à mettre au compte des colons normands et non des esclaves africains puisque la plupart des langues négro-africaines comportent de "r" roulés, presque comme l'arabe.

Ce sont les Normands qui disaient :

  • "paler" et non "parler".
  • "touver" et non "trouver" etc...

L'influence normande est donc non seulement lexicale mais aussi phonético-phonologique.

Raphaël Confiant

l

Quelques remarques au sujet du vocabulaire créole d'origine normande:

  • le mot CHÂTROUX (créole CHATOU, CHATWOU) est encore employé dans le français régional de Basse-Normandie (Manche et Calvados) pour désigner la pieuvre (synonymes : BALIGAN, HAVETAUQUE, SATROUILLE).
  • le mot FALE "gorge, poitrine, estomac" (créole FAL) est connu dans l'ensemble de la Basse-Normandie et proviendrait du vieux-norrois (= scandinave) FALR "tube".
  • le créole DALO "caniveau" est sans doute un dérivé du normand DALLE"rigole, évier en pierre" lui-même issu du vieux-norrois DÆLA"rigole".
  • le créole RAZYÉ/HAZYÉ est identique au moyen-français HAZIER "branchage" et au boulonnais (parler de Boulogne-sur-Mer) HASIER"fouillis d'épines".

Sources :

  • Dictionnaire du français régional de Basse-Normandie (René LEPELLEY)
  • Les emprunts gallo-romans au germanique (Louis GUINET)

Didier Hue

l

 

Tous les mots que vous citez, à juste titre, montrent bien que le lexique du créole ne provient pas du "français", comme on le dit trop rapidement, mais bien de celui des dialectes d'oïl du Nord-Ouest de la France, notamment du normand.

R. C.

l

J'ai noté le mot CHOUK "racine, souche" dans le dictionnaire du créole martiniquais. C'est de toute évidence un descendant du normand CHOUQUE (variante : CHUQUE) "souche; gros morceau de tronc d'arbre".

Au niveau de la phonétique, il y a effectivement une tendance à l'effacement du R en normand, en particulier devant L et N ou en fin de mot :

  • français CORNE = normand CÔNE, créole KÒN
  • français MERLE = normand MÊLE
  • français MAIGRE = normand MAIGUE, créole MÈG
  • français SOEUR = normand SOEU, créole SÈ

Le R reste néanmoins "solide" dans d'autres combinaisons :

  • TREIS "trois" (créole TWA), FREID "froid" (créole FWET, FRET)...

Ce qui me frappe également, ce sont les voyelles nasales du créole conservées en toute position devant M, N et GN comme c'est aussi parfois le cas en normand.

Le KY ou TJ du créole me fait aussi penser au [k-] du français palatalisé en [ky-], [tch-] en normand : français CUL = normand TCHU!

Pourriez-vous m'en dire davantage au sujet de la prononciation et de la graphie de cette consonne? J'ai l'impression que différentes graphies et réalisations phonétiques ont cours dans la Caraïbe.

Didier

l



Tous les phénomènes phonétiques que vous soulignez s'agissant du normand, se retrouvent en créole : absence du "r" dans certaines positions, forte nasalisation, présence de phonèmes palatalisés etc...

Si l'on voulait qualifier de manière très générale (et métaphorique) le créole, on pourrait dire que c'est du "normand resintaxtisé" ou "resintactisé". Cette nouvelle syntaxe provient du contact du normand (et des autres langues régionales) avec les langues africaines.

Raphaël Confiant

92

31.8.2004

Misié Konfian,

On té on zélèv aw an Matinik é mi sa an trouvé lè en fè on driv asi internet. En té ka chèché on riset lokal, sé on désè pou voyé ba kousin an mwen ka rété Paris, non a sa sé Kaka bèf (Marie-Galante), mé awa kaka bèf pa adan.

Alos mwen trouvé on bel biten, sé psaumes en kréyol. En ka voyé yon ba-w é yon pou kousin an mwen.

Mesi an pil

Marie-Josè

l

Man ka di'w mèsi an, chay ! An kay li sé "Psaumes" a'w la. Lang kréyol la bizwen antré adan tout sektè pou i sa vini an lang ki majè.

Pa moli ! Eskizé, mé mwen non pli, an pa konet riset a désè-la ou ka palé la. "Kaka bef", ou di ? Sé an non ki dwol.

Raphaël Confiant

91

18.8.2004

Bonjour !

Il y a une phrase que je n'arrive pas du tout a traduire.
"tjimbé rèd pa moli"  (orthographe a voir)

je pense a courage ..............??

pouvez vous eclairer ma lanterne svp ?

Roukine

l

Bonjour,

"Tiens dur ne cède pas"

Cordialement

Francesca Palli

90

14.8.2004

Bonjour,

Pourriez-vous me dire où trouver des images de Titiri, Touloulou, Anoli, Cayali, Pipiri... car je souhaite faire une décoration antillaise pour un évènement familial (et ainsi faire connaître aux invités certains habitants des îles) mais je n'arrive pas à trouver cela en dessin, image, photo...

Dommage qu'il n'existe pas de dictionnaire créole imagé !

Avec tous mes remerciements pour les informations que vous voudrez bien me communiquer.

Cordialement

Eric Darbonne

l

Bonjour,

J'ai fait un peu de recherche sur le web pour vous aider, j'espère que ces images vous suffisent.

Faire un dictionnaire créole illustré serait intéressant mais il faudrait trouver un volontaire qui s'en assume la lourde tâche.

Titiri

Touloulou

Anoli1 - Anoli2

Cayali = échassier

Pipiri = Tyrranus dominicensis «Le plumage du «pipiri» de Martinique et de Guadeloupe est gris perle à la face supérieure   marqué de brunâtre ou de rousseâtre sur le dessus des ailes et à la base de la queue. Très sédentaire, le « pipiri » se taille un domaine où il agira en maître et seigneur » (P . Pinchon, Les Oiseau)

Amitiés

Francesca Palli

89

14.8.2004

Je suis prof de français en Angleterre préparant pour une compagnie  de théâtre une pièce pour les enfants anglais qui apprennent le français.

Ma pièce c'est un voyage par deux pirates à la Martinique et je voulais savoir comment écrire Martinique en créole. J'ai trouvé votre dictionnaire mais il manque ce mot.

Aussi j'aimerais savoir le mot pour banane et noix de coco.

Merci d'avance

Jill Aisher

Pour plus de renseignements sur la compagnie  veuillez consulter le site.

l

Bonsoir,

Voilà les mots que vous cherchez :

Martinique = Matinik
banane = bannann
noix de coco = koko

Si vous désirez d'autres mots, n'hésitez pas à nous écrire. Si tout fonctionnera correctement nous voulons offrir tout le dictionnaire avec une recherche des mots.

Cordialement

Francesca Palli

88

3.8.2004

Bonjour,

Connaissez-vous l'expression créole :

" BOUG LA JA EN FA "

Pour dire qu'un homme est saoul presque à tombé par terre sur le SOL DO RE MI... FA.. SOL ....

Expression entendu dite par mon grand-père enfant.

A+

Serge Monroc

l

Je ne connais pas cette expression. Personne autour de moi ne la connaît non plus. Je suppose qu'il s'agit de ce que les Anglo-Saxons appellent un "private joke" (littéralement "une plaisanterie privée").

En effet, dans tout groupe social plus ou moins fermé (famille, cercle d'amis, camarades de travail etc...), on voit se développer des expressions qui ne sont comprises qu'à l'intérieur du groupe et de lui seul.

Le plus souvent, les "private jokes" disparaissent lorsque le groupe se dissout (ou que les liens entre les membres du groupe se distendent), mais il arrive, parfois, qu'un groupe soit assez influent ou puissant pour que ses "privates jokes" se diffusent dans la société globale. A ce moment-là, ils deviennent ce qu'on appelle des expressions idiomatiques.

Votre "fa", fort intéressant, ne semble pas avoir franchi la frontière de votre groupe familial ou amical.

Raphaël Confiant

87

3.8.2004

BONJOU LA FANMI

Mwen ka ékri ou: za pou yonn, pou mwen rimèrsiè ou, pou travay tala.
mé osi pou mwen pé mandé ou, èskè nou pé pa wouè, anlòt manniè pou ékri "CH".

Pèrsonèlman, mwen paka santi bèltéy an matjé kwéyòl la. Mwen téké vomié wouè, swa : sh ou sc, pou prononsé (ch). Pas' CH, pa ni piès bèlté. An lang lè i ékri, fòk li bèl. Menm si kwéyòl la, fèt osi épi anlo mo fwansé, nou pé osi kwéyé modèl nou, pou nou prononséy bay nou.

Manmay Tjenbé Raid é pa oubliyé :

Sé moli ya ki RAID ou RÈD ou ki mwen.

jp. harnais

l

Pa ni sin grafik ki pli bel ki an lot !

Man pa ka wè asou ki fondas (= base) ou pé di ki "sh" pli bel ki "ch" ? Sé pétet sa ki ka plè'w plis, men ou pé touvé anlo moun ki simié "ch". Sa pou nou chèché lè nou ka mété doubout an sistem lékriti, sé pa belté, sé éfikasité. Man pa ka wè ki sa nou ka genyen, ki lékonomi nou ka fè, si ou wè nou ranplasé "ch" pa "sh".

Si ou té lé fè kek lékonomi, OK !, mé fok ou té ké pwopozé yon sel grafem. Kontel : "s" épi an "^" anlè'y oben an "¨".

Men annou pa tonbé adan vié atitid sé Fwansé-a : an sistem lékriti pa flijé pou jik tannité (= éternité). I pé chanjé ek i andwa chanjé chak lè fonoloji lang-la ka mofwazé (= se transformer).

Kidonk manniè nou ka ékri kréyol jòdi-jou, sé pa kon sa moun ké ékri'y adan 1 siek.

Mèsi pou pwopozision'w lan ! Sé nou menm ki la.

Raphaël Confiant

86

20.7.2004

Bonjour,

je ne suis malheureusement pas créolophone, mais à certaines périodes de ma vie, j'ai été bercé par les sonorités de cette délicieuse langue grâce à un entourage martiniquais, guadeloupéen ou guyanais...  Jusqu'à présent, je ne m'en étais jamais vraiment approché de façon précise même si je suis un passionné des langues depuis mon adolescence.

Mais curieusement, il y a quelques mois, un collègue de travail a commencé à aborder avec moi la langue créole des Antilles et notamment du créole parlé en Martinique. Il m'a donné quelques rudiments de grammaire, de syntaxe, de vocabulaire ; a essayé de me faire part de quelques traits linguistiques parmi les plus intéressants. Ce qui fait qu'aujourd'hui j'ai de minuscules connaissances dans cette langue mais une grande envie, dès que possible, d'aller plus loin dans cette étude pour pouvoir un jour essayer de parler et (enfin !) de comprendre ceux qui la parlent, si nombreux partout en France. J'aurais aujourd'hui quelques questions. Merci d'y répondre :

- Pouvez-vous me dire quelle méthode sur le marché français serait la plus adaptée aujourd'hui pour un autodidacte ?

- En insistant forcément sur un des créoles parlés aux Antilles, quelle sera ensuite la plus grosse difficulté pour pouvoir parler ou comprendre les créoles alentours : prononciation, vocabulaire, tournures, grammaire ?  Est-il en fait possible de faire un rapprochement entre 2 créoles antillais, comme on comparerait 2 langues (par exemple françaises) appartenant plus ou moins au même groupe, ex : normand et picard ?

Enfin, j'ai 2 livres fétiches depuis mon adolescence. Il s'agit de "La Peste" d'Albert Camus et "Le Journal" d'Anne Frank.  Pouvez-vous me dire si ces livres ont été traduits en créole martiniquais ?

Mèsi anpil.

Franck

l

Il existe de bonnes méthodes ASSIMIL tant pour le créole guadeloupéen (Hector Poullet) que pour le créole martiniquais (Manuella Antoine).

Toutefois, ces outils constituent des bases, certes solides, mais à partir desquelles il vous faudra, si vous voulez avoir une maîtrise du créole écrit, aller plus loin. Par exemple, en travaillant avec "La Graphie créole" de Jean Bernabé (éditions Ibis Rouge, 2002) ou "La Version créole" dû à mes soins toujours chez Ibis Rouge, la même année. Les "Eléments de grammaire comparée du créole martiniquais et du français" de Robert Damoiseau (Ibis Rouge, 2003) vous seront également indispensables. En fait, il existe deux grandes zones créolophones : celle des Amériques et celle de l'Océan Indien.

La maîtrise d'un seul créole de chacune de ces zones vous facilitera l'accès aux autres créoles de chaque zone respective. Mais vous pouvez décider d'aller encore plus loin et chercher à maîtriser les créoles des deux zones, au niveau de la lecture et de l'écriture bien entendu (l'oral étant beaucoup plus difficile). Puisque vous habitez la France, je vous suggererais de commencer par le martiniquais ou le guadeloupéen pour la zone américaine et le réunionnais pour la zone de l'Océan indien. Bien à vous.

Raphaël Confiant

85

20.7.2004

bonjou
benyen

Nou sé yonn dé métro . Nou ka aprann kréyola épi pwofessè . lékol-nou sé biblyotèk Sent Lis. I di nou: "lèbonmaten mwen ka benyen ko mwen, dan mwen, fidji mwen , lanmen mwen ......."
Tit-li: Rojé Ebion
Mwen pé chaché pawol adan bwèt-a-mo lè mwen ka aprann an pawol . Si pawol tala pa adan diktsyonè, mwen contan.

Fok kouté pou tann, tann pou konprann.
tjembé rèd, pa moli

jan

l

Sa bien ki zot ka apwann kréyol ! An plis Wojé Ebion sé an pwofésè ki vayan toubannman. Man sèten ki adan dé-twa mwa, zot ké menyen lang-lan an manniè ki obidjoul. Pa moli

Raphaël Confiant

84

28.6.2004

Pou Raphaël, asi mo "kiné", en Gwadloup nou ka di "fwotè" é "fwotèz" é "fwotman" é yo ka géri "blès"

Fós pou zót tout.

Marie-Claude Tormin

l

Sa an té ké vlé sav, sé eskè "fwotè" é "fwotez" a'w la sé moun an tan lontan ki té konet géri bles èvè pwop métod kréyol a yo (kivédi "gérisè") oubien eskè sé "kiné" ki ka sèvi èvè teknik éwopéyen ? Eskè menm mo-la, moun ka sèvi'y pou sé dé métié-lassa ki toutafetman diféran ?

Raphaël Confiant

83

29.6.2004

Bonsoir,

Tout d'abord, je tiens à vous remercier pour votre oeuvre(pour les nombreux livres de vous que j'ai lu) qui compte énormément pour moi et m'incite à repenser ma relation au monde en tant que jeune homme de 21 ans originaire de Martinique.

Je vous écris car j'avais une question. Je ne suis pas persuadé qu'elle est assez intéressante pour susciter votre curiosité intellectuelle mais je me suis quand même décidé à vous écrire: Voilà.

Je sais que la créolité est une conception qui s'appuye beaucoup sur le travail du Dr. Glissant et notamment en ce qu'elle souhaite dépasser la pensée de la négritude. Des débats de plus en plus pressants entre le concept de créolité et celui d'afrocentrisme se font aujourd'hui jour. Chez Glissant, la genèse de l'antillanité réside dans la cale du négrier.

Je n'ai pas lu toute l'oeuvre de Monsieur Glissant, mais je voudrai savoir en quoi l'Afrique (ou les autres continents d'où viennent les différentes composantes de l'antillanité) ne sont pas considérer, rechercher ni véritablement étudier dans l'étude de la créolisation chez Glissant et le développement de la créolité chez vous.

Quelle différence ontologique trouve-t-on entre l'esclave nouvellement arrivé sur l'île et l'africain par exemple?

Pourquoi la genèse débute-elle en fond de cale et non sur le continent d'origine?

Je suis persuadé que vous avez déjà répondu de multiples fois au cours de débats ou d'ouvrages à cette question, aussi, je vous prie de m'excuser d'avance pour ma question d'une navrante banalité.

Dans l'attente d'une réponse qui serait très importante pour moi, je vous prie, monsieur Confiant d'agréer mes salutations distinguées

Pierre Genteuil

l

Votre question n'est aucunement banale !

En effet, il s'agit de savoir quand commence le processus de créolisation et donc les différents stades de créolité. J'en profite pour dire qu'il n'y a aucune contradiction entre ces deux notions de "créolisation" et de "créolité", la première évoquant le processus d'adaptation et le mélange ethno-culturel, le second les différentes formes que prend ce processus à différents moments historiques et selon chaque pays considéré.

La créolisation est donc un phénomène ininterrompue alors que la créolité fait référence à des "tranches de vie" que l'on découpe dans le phénomène en question. Entre "créolisation" et "créolité", il y a, si vous voulez, la même différence qu'il y a entre "hominisation" et "humanité".

Pour répondre à votre question, à savoir quand commence le processus de créolisation, il y a débat.

Pour Glissant, en effet, c'est la cale du bateau négrier qui est notre matrice anthropologique. Dans la cale, le système de valeurs africains s'effondre, n'a plus de sens. Le roi, le forgeron, le paysan, le guerrier, le captif – qui formaient des castes distinctes avant l'arrivée des Européens – se retrouvent enchaînés à fond de cale, cette dernière instaurant une sorte d'égalité paradoxale entre eux. Pour l'esclavagiste blanc, il n'y a que des nègres ! Ce brassage forcé peut être considéré comme les prémisses de la créolisation.

Toutefois, on peut aussi considérer que ce phénomène commence dans les comptoirs d'Afrique de l'est, dans ces baraquements où l'on entassait les futurs esclaves, parfois pendant des mois, voire des années. Là encore, il y a brassage forcé car très souvant les captifs venaient de l'intérieur de l'Afrique et appartenaient à des ethnies très différentes. Les Portugais ayant été les premiers convoyeurs d'esclaves, il s'est même forgé dans ces comptoirs, un pidgin afro-portugais dont certains linguistes pensent qu'il est à l'origine des différents créoles américains.

D'ailleurs, nul besoin de traverser toute l'Atlantique pour assister à la naissance du processus de créolisation : les îles du Cap Vert et celles de Sao Tome Et Principe, situées à quelques encablures du continent africain, ont vu l'émergence d'une société de plantation assez similaire à celle des Antilles et l'apparition de créoles à base lexicale portugaise (langue dans laquelle chante aujourd'hui la magnifique Cesaria Evora). Personellement – et contrairement à Glissant – je serais d'avis que la créolisation commence dès les comptoirs négriers, en Afrique donc, se poursuit dans la cale du bateau négrier et se développe aux Amériques.

Enfin, s'agissant de ce que nous appelons nos "arrière-mondes" c'est-à-dire l'Afrique, l'Europe et l'Asie qui, toutes, ont fournis des contingents de population aux Antilles, il ne s'agit pas de se détourner d'elles. Au contraire! Il s'agit de bien évaluer les apports amérindiens, européens, africains et assiatiques à la culture antillaise en sachant bien que nous sommes le produit du mélange de ces différents apports.

"Ni Africains, ni Européens, ni Asiatiques, nous nous problamons Créoles..." tels sont les premiers mots de l'"ELOGE DE LA CREOLITE" que j'ai co-écrit avec Jean Barnabé et Patrick Chamoiseau.

Reconnaître la valeur des apports africains, européens ou indiens à notre culture ne signifie pas pour autant que nous soyons des Africains, des Européens ou des Indiens.

Cordialement.       

Raphaël Confiant

82

29.6.2004

Bonsoir Monsieur Confiant

J'ai entendu sur RFO,qu'on voulait supprimer le Kapes kreyol et je suis outrée. Je sais que vous vous battez pour qu'il subsiste.

Tenez bon. Tchembé rèd.

An Zorey 

l

Le gouvernement a reculé ! Grâce à la mobilisation du GEREC-F, le CAPES de créole aura bien lieu en 2005. Mais le combat n'est pas gagné définitivement. Il faut demeurer vigilant.

Merci de votre soutien !

Raphaël Confiant

 81

26 juin 2004

bonjour monsieur confiant

tan-an pa bel, kidonk, jodi-a man ka li diksioné-w, toujou epi anpil plézi pou fé pwogré... An rimatjé an pa wé : "ki jan" kon "ki jan ou yé?" ek jan: "genre, manière".

ou mété "fanmasien" dé fwa, andidan 2eme, sé an "r" man ka kwé ou lé mété, mé sé an "n" ki ni...

anpil rèspè

julien

l

Ki jan "ek "Ki jan ou yé" sé dé esprésion kréyol gwadloupéyen.

Sa vré ki nou ka konpwann yo san pies pwoblem mé pa bliyé sé an diksionnè kréyol matinitjé man ka fè.

Mèsi pou rimak-la asou "fanmasien" ! Kontinié gadé diksionnè-a ek fè mwen sav la ki ni lérè.

Plis fos.

Raphaël Confiant

80

19.6.2004

araignée       zagriyen

Je viens de découvrir ce site. C'est fantastique. Je propose ce mot du dictionnaire de Pinalie. Je pense que ce n'est pas ce qu'on nous demande ?! En tous cas je ne suis pas encore créolophone complet mais je veux bien participer à la mesure de mes moyens. Je signale tout de suite que je suis un retraité Je ne vais pas tout lire d'un coup mais je viendrai de temps en temps

tjembé red pa moli

jean

l

Le mot que vous proposez, à savoir "zagriyen", ne peut pas figurer sur le site puisque le dictionnaire s'arrête pour l'instant à la lettre..."K". Il faudrait donc exercer votre vigilance sur les lettres qui vont de "A" à "K". Les lettres de "L" à "Z" seront mises sur le site au fur et à mesure à compter du 1 juillet 2004.

Et surtout, vous faites une confusion entre le dictionnaire que vous citez, qui est un dictionnaire "français/créole" et celui qui est sur le site qui est un dictionnaire "créole/français". Je doute, en effet, qu'en faisant un dictionnaire "français/créole" on puisse trouver des mots qui n'ont pas d'équivalents en français (sauf à faire des périphrases) tels que :

  • kalazaza : métis de noir et de blanc à la peau très claire et aux cheveux généralement roux.
  • bèlè : danse martinique d'origine africaine.
  • kolbou : plat hindou à base de mouton et de curry.
  • kokè : amateur de combats de coqs.
  • dormez : voyante qui prédit l'avenir en dormant
  • kachiman : fruit de la famille des annonacées à la peau granuleuse et de couleur rosâtre etc...

Il ne faut donc pas mettre la charrue avant les boeufs ! Continuez donc à visitez notre site et merci de votre vigilance !

Raphaël CONFIANT

l

Don't acte j'ai lu l'objectif de ce site. Je me contenterai de le consulter, et bien sûr si j'entends une expression qui me semble nouvelle (en fonction de mes petites connaissances créole!!) je testerai dans mon entourage créolophone et vous le suggèrerai

jean

l

Vous ne vous êtes pas trompé : l'objectif de ce dictionnaire en ligne est bien de susciter des correctifs et des améliorations ainsi que l'ajout de mots oubliés. Là où vous n'avez pas été vigilant en proposant le mot "zagriyen", c'est que vous n'avez pas remarqué que, pour l'instant, le dictionnaire s'arrête à la lettre "K". Or, le mot "zagriyen" ne peut figurer...qu'à la lettre "Z".

Donc toutes vos suggestions concernant les lettres allant de "A" à "K" seront les bienvenues !

R. CONFIANT

79

16.6.2004

Meci an lot mwen pa an kreyol me an ni camarade de madinina. kitan mwen cheché "site"kreyol i ni "site" de gwadada mé i pa ni ayen pou madinina. mwen ka apprend an lot épi sitw meci ek pa moli ( pardon pour les faute je débute)

Amélie Thévenart

l

Lorsque des non-créolophones comme vous décident d'apprendre le créole écrit, c'est que le créole a franchi une grande étape. C'est qu'il est en passe d'être reconnu comme une langue normale, comme une langue à part entière. Car c'est une chose d'apprendre une langue uniquement à l'oral et c'en est une autre de l'apprendre à l'écrit. Cette dernière forme d'apprentissage demande qu'on s'astreigne à des efforts méthodiques : apprentissage de la graphie, du lexique, de la syntaxe etc...

C'est ce que vous faîtes et je vous encourage vivement à continuer. Ne vous inquiétez pas pour vos fautes ! C'est en faisant des fautes, en pratiquant donc la langue, que l'on peut espérer progresser.

Si ou ni moun Matinik alantou'w, fè yo ba'w an ti pal ! Lonnè ek respé anlè'w.

Raphaël Confiant

78

16 mwajwen Èstòkòlm

Ban an di-w sa. Tini anlo moun an konèt ki pani entènèt, alóspoudonk mwen okipé ka kopyé bon fré a nich-twèl-la é voyé ba yo. Menm séla ki pa enmé li-la oblijé li. Yo ka tèlman kontan.

Tini onpakyèt moun péyi an nou ki pa té konèt ka ki kilti kréyòl anvérité. On pakyèt menm Afarèl. Mwen-menm paté ni tout fré-la. É bonDyé sav an ka li. Anpaté menm sav ka GEREC té yé. Apa jé hon!

Wè! An dèyè menm, mé an ka avansé douvan-douvan an plen chanjmandè dè lakonésans é sé lakonésans ki bay. An vwè foto à Misyé Bernabé. An té ka li-y mé an pòkò té jan vwè-y pa menm an pòtré mé i ka sanm on moun an konèt. An té byen kontan.

Wè! Anka kontinyé davwa sé yenki konmansé an ka konmansé. Lè-w sav ki lè-w konpwann ou fini sé lè prèmyé dè kousmansman sé bayadan.

A vou Afarèl, Fransèska, Patrik Chamwazo (an té ja kouté-y Sòbonn ni bon dé-twa lanné) misyé Bènabé et tout lakou kréyòl qui ne dort pas, an ka di zòt tout MÈSI!

Maksèt

l

Mi sé pou sa fok, anmizi-anmizi, nou apwann mété travay-nou asou Entènet ! Ou ka rété Estokolm é, magré ou lwen, ou ja ni "Diksionnè kréyol matinitjé" mwen an anba zié'w. Dayè, anni gadé kantité moun ki ja vizité diksionnè-a dépi 2 mwa : yo plis ki 4.000 !

Janmen, si ou vwè man té fè diksionnè-tala an manniè ki tradisionnel, kivédi kon an liv, janmen man pa té ké rivé touché tou sa moun an si pé tan ! Mé sa pa lé di non pli ki fok nou arété fè liv. Liv-la sé an bagay ki pòtalan, ki pratik, ki ou pé chayé dèyè'w toupatou ki ou bò lanmè ki ou adan an dézè.

Sé pou sa diksionnè-mwen an, man ké pibliyé'y an finisman a lanné 2005 la. Ki jan ou ka rivé tjébé anba frédi péyi La Sied la?

Antouléka mèsi di ankourajman'w é kenbé red !

Afarel

77

14.6.2004

Merci et re-merci pour ce dico que tu mets à notre disposition ! Moi j'essaye d'apprendre le créole Martiniquais sans avoir les $ pour m'offrir un prof particulier... Donc il va m'aider je l'espère a me rapprocher de ma passion: la martinique. Je suis un peut perdu avec les accords mais je vais m'accrocher pour y parvenir.

J'espère pouvoir un jour t'écrire en créole et si c'est le k, tu y auras bien contribué...

A + Amicalement Stéphane

l

Pour vous former au créole, la connaissance du vocabulaire est certes nécessaire mais il faut aussi que vous vous initiez à la graphie, à la syntaxe, à la traduction etc...Pour ce faire, nous disposons d'ouvrages publiés aux éditions Ibis Rouge (que vous pouvez vous procurer en les achetant par Internet).

Il s'agit de :

Si vous êtes un débutant, il y a bien sûr la méthode-Assimil de Manuella Antoine. Surtout ne vous découragez pas !

Raphaël Confiant

76

12.6.2004

Bien le bonjour mon Ami !

J'espère que ton dictionnaire en ligne rencontrera une critique acérée, et qu'il ne sera pas la proie de tes détracteurs. "Quand tu fais quelque chose, tu as contre toi tous ceux qui font la même chose, tous ceux qui font le contraire, et la masse de crétins qui ne font rien" ... Ou ja sav ... !

Pliss foss !

Tendresses, Natasha

l

Mon dictionnaire en ligne est fait pour être critiqué et amendé. C'est le but du jeu ! Mais tu as raison, il y a des gens qui passent leur temps à démolir le travail des autres, temps précieux qu'ils gagneraient à utiliser pour produire quelque chose eux-mêmes.

Sé lavi-a ki kon sa. Sa ou lé fè ?

Mèsi anpil !

Afarel

75

10.6.2004

bonjou misié Confiant

an ka gadé diksionè-a jodi-a, ek man wé i ni mo-a : "jwa" ki adan definision dot mo men ki pa ka matjé pies epi let "j".

Epi man masè, pa adan légliz la!!, sélman an masé kiné. tout moun man konet adan kabiné mwen ka di : "man kay kiné-a...". Man wé ou matjé enfimiez, doctè...kidonk pétét ou té ké pé mété mo-a...(kiné : masseur kinésithérapeute, si ou mété i, pa blié masseur en francais...).

mési an lot soley

jilyen sailly

l

Sé pou sa man mété diksionnè-tala asou Net-la : sé pou moun fè mwen sav ki koté ki ni lérè é kiles mo man bliyé.

Sa vré ki man té bliyé "kiné" é sa vré tou ki, jòdi-a, moun ka alé wè kiné anlo. An tan lontan, lè man té tibolonm,an sé lanné 50-la, té ni dé moun ki té kapab rimet an pié dwet, an pié ki té tod ouben ki té foulé. Man pa sav ola yo té apwann teknik-la mé man ka asiré'w ki sa té ka maché.

Nou té ka kriyé yo "djérisè", bagay ki ka koresponn a fwansé a "rebouteux". Es ou té ké konnet non kréyol dé serten teknik ki sé djérisè-tala té ka sèvi ?

Mèsi anpil !

Raphaël Confiant

l

11.6.2004

ribonjou

an pa konet anpil mo kreyol itilizé ba djérisè, man mandé pasian mwen mé yo pa sav sa. Adan travay kiné i ni an baay man mandé anpil: sé kontrakté an misk, ek ou mété dékontrakté mé ou  pa mété kontrakté, pétét i ni an lot mannié pou di sa?. (i ni an teknik kiné : "contracté relaché" : teknik pou rivé genyen "degré" andidan "articulasion" pétét ou té ké pé di kontrakté riladjé?!...).

sinon man ja tann mo "dezawa"( désarroie), ek an pa wé'i an liv ou. an rimatjé lérè ou fé epi mo :

dépresion (tan an) ou mété dé "s" en creole délala (2) ou blié mété "d".

tjenbé réd

jilyen sayi

l

 

Fout sa red wè ki manniè konésans médikal kréyol nou disparet ! Ki manniè lapotitjè kréyol pa lanmod ankò ! Poutan, man ka bien chonjé ki, nan komin Loren éti man lévé, nan bonmitan bouk-la, té ni omwen 2 djérisè. Pèsonn pa té ka konfonn yo épi tjenbwazè, menm si yo té ka fè sa té ka kriyé "pas" asou chivi foulé a ouben janm anflé a. Sé djérisè-tala dwet té ni pwop vokabilè-yo, asiré pa pétet !

Hughes Atine fè on DEA (Diplôme d'études approfondies) an LCR, atè La-Fak dé Let kanpis Chelchè a, asou "Travay matwòn an tan lontan". Sé an bidim travay ki la ek kon ou dwet wè, man pwan anlo fraz adan'y pou ekzanplifié yonn-dé mo adan diksionnè-mwen an. An lot bagay : es ou sav sa "lékranpsi" lé di ? Es sé menm maladi-a ki an fwansé yo dwé ka kriyé "écrampsie" ? Sa sa yé bagay-tala ?

Mèsi pou sé koreksion-an ou ka endiké mwen an . A an lot soley !

Raphaël Confiant

l

11.6.2004

yépa misié confiant!

An konet mo a : "eclampsie" an fwansé : sé an kalté malkadi (=epilepsie), mé sé selman fanm ki ni twa mwa ansent oben ki ka délivré an ti manmay, lé i ni anpil "albumine"adan ko'y. Ek lé i fé kriz i ka rann "kum" (=flim o flum) (i pa adan diksionè'w), men an pa sav kiles rimed djerisé a té ka ba yo!!

P.S. : sé an enfimiez antiyèz an ritrèt ki di mwen sa.

antouka man kay kontinué mandé ba tout moun si yo konét riméd djérisè o an lot kalté bagay konsa...

an pwochen jou...!

julien sailly

l

 

Man ka rimèsié'w anlo ! Man té ka soupsonnen ki "lékranpsi" té menm bagay ki "écrampsie" mé ou ka konfirmé mwen'y. Ou sav, délè, an mo kréyol pé vini di an mo fwansé épi i lé di toutafetman an lot bagay. Kontel "chimérik" kréyol ka vini di "chimérique" fwansé, mé primié-a lé di "tris" tandiski déziem-la lé di "fè pwojé ki pa réyalis". Kontinié chaché ba mwen adan sektè lapotitjè kréyol la !

Plis fos.

Rafayel

74

5.6.2004

bonjour,

en discutant avec des amis je me suis rendue compte que le mot "aboulouzouzou" que je croyais être du créole était peut-être en fait un mot qu'on n'utilisait que dans ma famille! Le connaissez-vous?

Pour moi cela signifie : pacotille, colifichet, en gros petit objet sans utilité.

Je ne sais pas si cela a un quelconque intérêt mais je voulais aussi vous faire part de qqchose que j'ai remarqué : la messagerie instantanée (type MSN) incite beaucoup à écrire en créole car les mots sont plus courts !!!

Si, si, internet va peut-être contribuer à sauver le créole!

Merci de votre réponse et félicitations pour ce travail remarquable!

Laurence.

l

Je crois, en effet, qu'"aboulouzouzou" est un mot qui est apparu dans votre entourage proche ou dans votre famille car aucune des personnes que j'ai interrogées - personnes de tous âges - ne le connaît. Ce genre de mots reflète en fait la créativité de toute langue car il faut bien que les mots apparaissent quelque part un jour !

Ce qui se passe est simple :

  • soit le mot ne dépasse pas le cadre familial, amical ou régional (- et dans ce cas il n'est compris que par un cercle restreint et ne peut être inséré dans le dictionnaire).
  • soit le mot se diffuse largement et un processus d'anonymisation se met en place. Cela signifie qu'on oublie celui qui le premier l'a lancé ou créé car ce dernier existe bel et bien. Il n'y a pas de mots qui soient créés collectivement.

Cela, c'est vrai pour la langue orale. Par contre à l'écrit, il en va autrement. Par exemple, lorsqu'en 1956, le sociologue français Alfred Sauvy invente le mot "Tiers-Monde" (sur le modèle de "Tiers-Etat") pour désigner l'ensemble des pays qui ne faisaient partie ni du monde capitaliste développé ni du bloc communiste, ce néologisme restera attaché à son nom. Encore que ce n'est vrai que pour les gens cultivés car pour le grand public, même une création lexicale écrite subit, à terme, un processus d'anonymisation. Combien de gens savent, en effet, que "Tiers-Monde" a été inventé par Alfred Sauvy à part les intellectuels ?

 "Aboulouzouzou" se rapproche aussi de ce que les Anglo-Saxons appellent "private joke", ces plaisanteries pleines de sous-entendus qui ne sont comprises que dans un cercle très fermé.

Merci de vos encouragements !

Raphaël Confiant

73

31.5.2004

woulo bravo pou tou sa zot ka fè ba lang nou

mwen menm , man ja goumen koté sé manmay GEREC matnik epi "dikté kréyol" jôdi jou yo mandé mwen fè an adaptasyon an piès fwansé yo ka kriyé Un air de famille - pou adaptasyon an , mwen fè , mwen kryé "Menm bèt, menm prèl" mé kom sé an piès ki pou joué

Paris, Yo di mwen mété "un air de famille kréyol" mwen di dakô, bien kontan ki fransé ka pran tan jété zié anlé lang nou mwen ka bo zot tout

nady nelzy

l

Man pa bien konpwann es pies téyat-ou a ké an kréyol ouben an fwansé-antiyé.

Si ou wè i an kréyol, ou té ni rézon kriyé'y "Menm bet, menm pwel". Mé si ou wè i an fwansé-antiyé, ében yo ni rézon : "Un air de famille kréyol" ka paret mwen an bon tit.

Sa ka fè yonn-dé tan ki sé Fwansé-a koumansé konpwann ki yo bizwen kréyol, arab, wolof kisasayésa...pou viré ba lang-yo an balan.

Malérezman, ni anlo adan yo toujou ki konpwann yo pé kontinié goumen asou an bò kont anglé-méritjen épi asou an lot bò kont kréyol, arab, wolof. Sé sé moun-tala ki lakoz ki lang fwansé a ka bat dèyè anlo koté asou latè.

Pa moli adan bel travay-ou a !

Rafayel

72

31.5.2004

bonjour,

nous sommes heureux de vous avoir croisé à Saint Malo, en ce dimanche 30 mai. Pour mémoire, nous étions en voiture, et vous avons interpellé en vous klaxonnant.  Nous nous excusons de vous avoir stoppé de la sorte, mais, nous voulions saisir cette occasion pour vous féliciter dans votre démarche envers la communauté et pour l'ensemble de vos œuvres.

Nous venons de repérer le dictionnaire et nous voudrions savoir si un support papier est prévu.

Au revoir, A bientôt

Carine & Eddy

l

Je me souviens bien d'avoir été klaxonné par un automobiliste antillais sur la Chaussée du Sillon à Saint-Malo la semaine dernière.

Oui, une édition-papier de mon dictionnaire est prévue soit en fin 2004, soit en début 2005. Pour l'heure, je sollicite l'avis des internautes afin qu'ils m'aident à l'améliorer et à le compléter.

Avez-vous aussi consulté sur le site la traduction en créole que j'ai faite du roman de Flaubert, Un coeur simple ?

Bien à vous.

 Raphaël Confiant

71

26.5.2004

Sa ou fè, Raf !

Man sé voudré ou fè mwen trapé an liméwo téléfòn oti man pé jwenn ou pou nou sa pran randévou pou émision "Bokantaj" asou Radio APAL alantou bwetamo kréyòl Matnik. Sé ké lokazion pou fè moun sav kòmkwa jòdi, yo ni an bèl zouti kréyòl! Plis fòs.

An bèl woulo bravo ba travay-la ou fè-a èk ba travay-la ou ka fè-a.

Lonè épi rèspé baw! 

Michel NEDAN

l

Man ka désann an Fwans, atè Sen-Malo, pou an zafè "Festival litérati" ki konskré a litérati karayib la, ek apré, man ka chapé Sénégal pou an zafè kokok. Man ké déviré Matinik lè 5 jwen ka vini.

Pa pè, man ké kontakté'w pou nou sa fè bokantaj-pawol la.

Plis fos !

Rafayel

70

Kanada, jou ki 27 me 2004

Monchè CONFIANT,

Mwen te ale jete yon koudèy sou diksyonè a. Sa mwen wè, m pa ka pale.

Zèv sa a se yon zouti dyòl loulouz kominote kreyolofòn yo te bezwen depi lontan. Ou merite nou bat bravo solèy leve pou ou. Kòmanse gen anpil diksyonè kreyòl ak diferan kòd lonbrit an sikilasyon. Men, diksyonè pou diksyonè, «BWETAMO KREYOL MATNIK» se youn nan sa kote travay la pi pwofesyonèl e ki ale pi lwen.

Monchè CONFIANT mèsi anpil epi chapo ba !

Pierre-Roland BAIN

Komite Entènasyonal pou Pwomosyon Kreyòl ak Alfabetizasyon (KEPKAA),

l

Fo nou sèvi anmizi-anmizi plis ak Enternet nan konba pou lang é kilti kréyol la. Sa pa vlé di ki nou ka bandonnen zafè liv la men, kouniè-a, fo admet ki Enternet ap alé pi vit ki liv ak ki nou kab établi youn diskision ak enternot-yo. Sé sa m-vlé fè ak diksionnè-saa.

Mèsi anpil !

Raphaël

69

26.5.2004

Cher Monsieur Confiant,

Une grande amie créolophone (et francophone) de la Guadeloupe, Maxette Olsson, m'a fait connaître le site internet Kapes Kreyol.

Etant l'amie de Maxette, le seul écrivain créole en Suède, et étant moi-même une métisse d'amérique, je porte un intérêt tout particulier à votre travail, même si je ne parle pas créole.

Votre discours du 7 mai (que j'ai lu sur l'internet) m'a beaucoup impressionée. Je ne savais pas que l'histoire de la langue créole fut aussi riche.

Merci d'avoir travaillé sans relâche pour la préservation de la langue et la culture de mon amie (et de milliers d'autres personnes).

Ann Crawford Kopchenkov Boston, USA

l

Le créole a besoin de beaucoup de poètes, de dramaturges et d'écrivains. Il est, en effet, en train de passer de l'oral à l'écrit et c'est un passage très délicat. Avez-vus déjà publié des textes ?

Si oui, j'aimerais bien les lire.

Merci de votre soutien !

Raphaël Confiant

68

22.5.2004

BONJOU

Man inmin palei, man connet palei,min pou écri pa compté enlé moins. D'aillè ou kai ren'cô ou compte, min trop parole, pou encouragé travail important tala ou ka fait a.

Mèci epi continué pas moli.

Alain Remy

l

Sa nowmal ki ou pa konnet ékri kréyol ! Si tout le monde parle la langue de ses parents, seuls ceux qui sont allés à l'école savent l'écrire. Pour lire et écrire une langue, il faut un apprentissage de type scolaire (par forcément occidental d'ailleurs comme le montre l'exemple des "madrasas" ou écoles coraniques). Or, l'école française, jusqu'à tout récemment a toujours superbement ignoré le créole et comme je l'ai déjà dit à un autre internaute, nous sommes analphabètes dans notre propre langue.

Toutefois, ce qui nous distingue des 2 milliards d'analphabètes qui existent dans le monde, c'est qu'on nous a appris à écrire une autre langue, le français. Il est donc là aussi tout à fait normal que lorsque nous désirons écrire le créole, nous le fassions en nous servant de ce que nous connaissons déjà à savoir l'orthographe française. Pendant 2 siècles, le créole a été écrit avec une graphie étymologique c'est-à-dire inspirée de celle du français et c'est dans les années 50 pour Haïti et les années 70 pour les Antilles-Guyane qu'une graphie phonétisante a vu le jour. Aujourd'hui, chez les écrivains, la graphie étymologique a quasiment disparu mais il existe plusieurs graphies phonétisantes.

Celle du GEREC-F est la graphie qui depuis 30 ans tend à s'imposer aux Antilles-Guyane françaises, à Sainte-Lucie et en Dominique. Elle est très proche de celle des Seychelles et assez proche de celle d'Haïti. Il ne faut cependant pas se bloquer sur la graphie. Ce qui importe au stade actuel, c'est d'écrire, écrire et encore écrire. Dans les lettres ou les mails que vous envoyez à vos amis, écrivez en créole, peu importe la graphie ! Peu importe que vous dérogiez aux règles fixées par le GEREC-F ! Ces dernières sont utilisées à l'école, à l'Université, dans la publicité et sur les pochettes de CD et finiront tôt ou tard par s'imposer.

Une graphie est quelque chose de dynamique: à preuve Jean BERNABE, fondateur de la grapgie-GEREC, l'a modifiée trois fois en 30 ans afin de répondre au mieux aux attentes des scripteurs (de vous donc !) et rien ne dit que de nouveaux changements n'interviendront pas dans dix ans. L'essentiel en la matière est d'avoir un horizon graphique, un repère, une norme, tout en sachant que cette norme évolue avec le temps.

D'ailleurs, si vous voulez vous auto-former tout de suite à la graphie-GEREC, aucun problème ! Procurez vous l'ouvrage de Jean BERNABE, "La Graphie créole" publiée en 2002 aux éditions Ibis Rouge.

Merci de vos encouragements !

Raphaël Confiant

67

22.5.2004

(Sa maké an kréyol Karukéra)

Hélo, sakré Met Confiant,

Mi an sòti tandé'w ka di on zanmi konsa ou "ka miganné pliziè kréyol (matinitjé, ayisien, gwadloupéyen kisasayésa...) ansanm."

Sa fè zorey an-an fè chwaa-aaa, é an fou mwen ka ri sa ! An di an kè an mwen, kon-yé-la nou mèè pati pou non a diksionè-la chanjé, i kay divini on diksionè onnlayn a kréyol toupatou.

Sa pa vlé di mondializé é estandardizé kréyol-la pou'y yenki fébli kon anglé é fransé jaka fey fè... Méokontrè, nou ké laji ren a'y pou ba'y plis fos, é mété bazilektal-la doubout, pas kè fos a kréyol sé kè i savé pran fos tou patou, voyé rasin a'y fourédésann an tout tè ki tini nannan a pran, toupannan i ka ba'y manjé.

Sé konsa, on jou ki pou vin, tout moun an tout péyi ki ka palé kréyol ké pé santi on menm lakontantman ka pasé adan yo, é pétet pep kréyol ké prèmié pep ka maché mendanlamen tout asi latè.

Ou ka sonjé té tini on chanson ka di konsa 'Si tous les gars du monde...' ? An té Losanjéles ja ni kek lanné, é an jwenn épi on boug Sentlisi ki té nwè kon afriken, mwen an sé on zendien, é nou mété nou ka palé bon kréyol tou fò adan on kafé, ka ri krakrakra é ka fouté lablag...

Lè'w gadé, méyiken mété yo ka sanblé ka gadé-nou é ka kouté nou ka palé san pwoblem, ka rouvè zié,yo pa té ka konprann... E finaaalman, yonn adan-yo vini é i mandé nou 'Ekskiouzmi, wèraryoufronm, wat lanngwéj dou you spiiik?'

Nou fouté nou ka ri pli fò ankò adan kafé a moun-la, nou té lavedet - yo yo té ordinè ! Nou di yo konsa tou fiè : "wi ar karibiyan piipeul, we spiiik di sem lanngwej, kriyol !"... E nou vréman santi ki fos sa té ka bannou, ki jan sa pé fè moun toupatou fè yonn on jou.

Pannansitan, fo nou kontunié travay bwaré-bwaré. Paskè, pou limanité kréyol, lanmè sé la tè osi, é géografi pa pou ni klwazon. Mafwa.

Kenbésa,

J.S. Sahaï Karukéra-sur-Gange-de-Mer

l

Il est clair qu'il faudra un jour faire un "Dictionnaire général de la langue créole" rassemblant les lexiques de tous les créoles, y compris ceux de l'Océan indien. Mais chaque chose en son temps ! Nous, au GEREC-F, nous avons 2 dictionnaires en route :

  • un dictionnaire "scientifique" sous la houlette du professeur Jean Bernabé qui est constitué à partir de larges enquêtes sur le terrain et qui comportera un nombre considérable d'entrées car, par exemple, le lexique des métiers (agriculteur, pêcheur, cordonnier, maçon etc...) est très riche en créole.
  • mon propre dictionnaire, celui qui est actuellement sur le site, et que je qualifierai de "littéraire". Son ambition est d'aboutir à une sorte de Littré créole d'où l'exemplification des entrées à l'aide de citations d'auteurs créolophones.

Ces deux dictionnaires sont complémentaires et constitueront, lorsqu'ils seront publiés sous forme-papier, une somme lexicale extraordinaire s'agissant du créole martiniquais. Certains nous ont longtemps reproché de n'avoir pas fait de dictionnaire du créole martiniquais comme s'il y avait urgence ! Ce sont ces mêmes personnes qui n'ont jamais rien fait pour que le créole entre à l'école primaire et secondaire, pour qu'il y ait une licence de créole à l'Université et pour qu'on obtienne un CAPES de créole à l'instar des autres langues régionales françaises. A ces gens-là nous répondons de manière très claire qu'il y aura urgence d'avoir un dictionnaire du créole martiniquais sous forme-papier le jour où l'enseignement du créole sera généralisé dans nos pays. C'est très loin d'être le cas actuellement puisqu'à peine 3% des élèves en Guadeloupe, Guyane et Martinique suivent un enseignement de créole. Donc il n'y a pas d'urgence !

Nous ne faisons pas des dictionnaires pour que des petits-bourgeois, par ailleurs plutôt tièdes à l'endroit du créole, puissent garnir leur bibliothèque. Le combat important à l'heure actuelle, c'est celui de la généralisation de l'enseignement du créole dès l'école primaire comme c'est le cas pour la langue corse. Toute autre priorité est du bluff ou un moyen de conforter des carrières universitaires.

S'agissant du problème de l'unification des créoles que tu poses, là aussi notre position est très claire, limpide comme de l'eau de roche : nous voulons construire une langue écrite créole trans-dialectale. Je dis bien UNE LANGUE ECRITE. A aucun moment, nous n'avons eu l'ambition folle d'unifier la langue parlée ! Chacun continuera à parler comme il veut dans son pays mais lorsqu'il prendra la plume ou quand il s'installera devant son ordinateur – pour écrire donc – il pourra disposer d'un outil trans-insulaire.

Cela n'a rien d'extraordinaire et les créolistes qui nous reprochent cet objectif sont des malhonnêtes. Pourquoi ? Parce qu'ils savent très bien que le chinois n'existe pas ! Ils savent très bien qu'un ouvrier de Pékin ne comprend pas un ouvrier de Shanghai lequel ne comprend pas un paysan du Sin-Kiang. Et ils savent aussi que ces mêmes personnes, alphabétisées grâce à Mao Tsé Toung, se comprennent parfaitement lorsqu'il lisent le "Renmin Ribao" (LE QUOTIDIEN DU PEUPLE). Le chinois comporte donc une langue écrite unifiée et une multiplicité de dialectes non intercompréhensibles. Et c'est pareil pour l'arabe qui comporte l'arabe littéraire lu et écrit dans les 22 états de la Ligue arabe (du moins par les gens alphabétisés) et une bonne vingtaine de dialectes pas toujours intercompréhensibles.

Pourquoi donc ce qui est bon pour le chinois ou l'arabe ne le serait pas pour le créole ?

Pourquoi un pan-créole, une "koinè" créole serait quelque chose d'absurde ?

La malhonnêteté intellectuelle n'a pas de limites, comme tu peux le constater.

Plis fos, konpè !

Afarel

66

22.5.2004

Misié Confiant,

Mwen té lé ba'w an chay woulo pou tou sa ou ka fè ba nou.

"Nou" ki lé di samblaj moun la ki ka di kriyé yo matinijé. Nou ni an manniè fè manjé, an manniè joué kont, an manniè joué tanbou, an manniè palé, an manniè dansé, ek kisasayésa manniè fè.

Nou ti mès nou ki ta nou. Atjolman, épi diksionnè tala nou kay koumansé ni an bagay bien doubout kon an pié tomarin ke nou kay pé sèvi pou ni an manniè matjé lang nou tou, kon tout moun.

Pétèt an jou (si dieu veut) bondié kay konpran nou menm lè nou kay di a demen "si bondié lé".

Misié Confiant mèsi an chay.

Adan pli ta silplètadié !

Dominique PLACIDE

l

Malheureusement, tout le monde ne pense pas comme vous. Trop de gens pensent que la culture créole peut continuer à exister sans la langue créole. On aura toujours la musique, la cuisine etc..., disent-ils.

Mais posons-nous une simple question:

Est-ce qu'on peut imaginer une seule seconde la culture française sans la langue française ?

Est-ce qu'un peuple peut se dire arabe sans parler arabe ?

Est-ce imaginable ?

NON ! Pourquoi donc peut-on se dire breton ou créole sans parler ni breton ni créole. Pourquoi ce qui est vrai des "grandes" civilisations n'est pas vrai des "petites" ?

C'est parce qu'on nous a colonisés, parce que les "grandes" civilisations ont réussi à convaincre les "petites" qu'elles n'avaient pas indispensablement besoin de leur langue. La Bretagne peut exister sans la langue bretonne mais la France ne saurait exister sans la langue française, voilà le discours dominant ! Il nous faut déconstruire ce langage colonialiste.

Si leur langue est indispensable aux Français, Arabes, Russes ou Chinois, eh bien elle l'est tout autant pour nous, Créoles, Bretons, Corses, Basques ou Berbères.

Tjenbé red !

Raphaël CONFIANT

l

Man pa kwè sé anlè Bondié fok nou konté pou fè lang ek kilti-nou an vansé. Sé anlè pwa kò-nou pou nou apiyé. An lang sé kon an ti piébwa, si ou pa ba'y dlo, si ou pa ba'y langré, si ou pa koupé branch-li tantzantan, enben i ka vini flègèdè ek lanmò pé baré'y.

Man pa sèten ki kréyolopal (= les créolophones) ké rivé konpwann an jou ki lang-la sé poto-mitan, larel-do (= colonne vertébrale), kilti-nou ek édansité (= identité)-nou. Man pa sèten pies toubannman ! Davwè nou ni pou goumen kont Léta fwansé épi manniè "jakoben"'y, kont sé Neg asimilasionis la ki ka voyé méprizasion anlè kréyol ek kont sé pro-kréyol-makak la, sé swédizan kréyolis-nou an, ki ka fè wol yo ka défann lang-lan, mé sé anni ti kariè inivèsitè yo sé mésié ka défann.

An bann ipokrit ki la !

Alèkilé, anpami (= parmi) sé 3 adversè kréyol-la, sé 3è katégori-a ki pli danjéré, ki pli salop. Sé yo ka fouté vakabonnajri adan jiri CAPES kréyol la, kon ou dwet sav. Sé moun-tala pa lé ki kréyol doubout kon an vré lang. Sa yo lé sé ki i rété an piti ti patwa, an lang mamoukatji (= naine).

Sé wou, sé zot, sé pep-la selman ki pé koubaré sé moun-tala, ki pé koré yo. Si zot pa véyatif, si zot kité sé fo kréyolis tala kouyonnen zot, enben annou konsidéré ki tout goumen-an GEREC-F ka fè a fini bat.

Pa moli, vié frè !

Raphaël CONFIANT

65

21.5.2004

An gran bél méci,

Man kontan di li diktionè-w pas an ka trouvé lang nou  a si telman bel.Sé an bel omage ou ka renn tout cé gran moun laé an bel cado pa sé ti moun nou a. Je suis aussi heureuse de faire découvrir à mes enfants ma culture, celle de leurs grands parents à travers des livres ( Titims, contes créoles), et le web rend cette découverte encore plus atractive. A quand des cours de créole dans les écoles? Les petits italiens, portugais ou arabes peuvent le faire. Il faut donner à tous les petits "negropolitains" les même opportunités pour qu'ils puissent se sentir membres à part entière de leur communauté quand ils rentrent au pays et pour mieux vivre ici .

J'ai la chance d'avoir des parents qui nous ont toujours parlé créole. Cela nous a permis de créer un lien entre les différentes générations. Mon arrière grand mère qui ne parlait pas bien le français, était très heureuse de pouvoir discuter avec nous.

Félicitations pour ce travail titanesque et merci d'en faire un ouvrage interactif où la participation de tous fait avancer l'édifice.

PLIS FOS !

Frédérique Galva-Giraud

l

Il y a eu, dans l'émigration antillaise en France, une génération sacrifiée dont, par bonheur, vous ne faites pas partie: celle dont les parents ont émigré en France dans les années 60 par le biais du BUMIDOM (Bureau des Migrations de l'Outre-Mer). Sacrifiée linguistiquement, sacrifiée culturellement. En effet, ces migrants partaient avec le mythe de la France-El Dorado et s'imaginaient pouvoir donner un meilleur avenir à leur enfants nés dans l'Hexagone en les francisant au maximum. Pour ce faire, il fallait d'abord éviter que les enfants n'apprennent à parler le créole, le français étant le sésame de la réussite scolaire.

Si cette attitude a eu quelques bons résultats en matière d'ascencion sociale, force est de constater que l'immense majorité des petits "négropolitains", comme vous dîtes, est restée sur le bord de la route. Parler français ne suffit pas toujours à réussir socialement quand on est Antillais, Africain ou Arabe. Le pire c'est que bloqués dans leur société de naissance (en général, la banlieue), ces négropolitains ne pouvaient pas non plus rêver à une réintégration au pays de leurs parents, faute d'en connaître la langue et la culture.

C'est que notre société créole est contradictoire: elle est farouchement anti-créole tout en rejetant tout aussi farouchement les "étrangers" qui ne savent pas parler le créole. Dès qu'un Blanc parle un peu couramment le créole, il est facilement appellé "Chabin" à la Martinique et, par exemple, lors des émeutes de décembre 1959, sur la route de Sainte-Thérèse, à Fort-de-France, les émeutiers avaient dressé des barrages et s'en prenaient violemment à toutes les voitures conduites par des Blancs qui s'aventuraient dans le quartier (suite à l'assassinat par la police de trois jeunes Martiniquais). Eh bien des Békés (Blancs créoles) et des Métros (on disait "Békés-France" à l'époque) ont été sauvés parce qu'ils se sont adressés en créole à leurs agresseurs.

Donc un négropolitain qui revient au pays de ses parents et ne sait pas parler créole est automatiquement mis à l'écart. Sa couleur ne suffit pas ! Et son accent souvent parisien ("bwodé" dit-on en créole) agace au plus haut point les natifs. Autre contradiction puisque l'idéal linguistique de ces mêmes natifs est de parler "à la française"!

D'ailleurs, aujourd'hui, aux Antilles, troisième contradiction, il n'y a plus guère que les Békés à parler avec un accent créole prononcé!

Vous avez raison: s'il y a une tâche urgente dans l'émigration antillaise, c'est d'enseigner aux petits négropolitains la langue et la culture créoles. Comme les Juifs le font pour l'hébreu, les Arméniens pour l'arménien, l'arabe ou le berbère pour les Maghrébins etc...

Et là, il y a 2 possibilités :

  • dans les lieux où vit une forte communauté antillaise (Sarcelles, par exemple), les parents ont le droit d'exiger des chefs d'établissement du secondaire qu'ils instaurent le créole comme matière optionnelle. C'est un droit, pas de la charité.
  • dans les lieux où les Créoles sont plus dispersés, ils peuvent se rassembler en association pour organiser des cours de langues et cultures créoles.

La communauté antillaise doit être celle qui possède, proportionnellement parlant, le plus grand nombre d'associations parmi les populations émigrées. Eh bien, à côté du bal-boudin, ces associations pourraient s'intéresser à la transmission de notre héritage linguistico-culturel. Quand je dis "les Créoles", je veux dire non seulement les Antillo-Guyanais mais aussi les Réunionnais, les Haïtiens, les Mauriciens etc... qui vivent en France. Toute action, à mon humble avis, menée sur une base mono-insulaire est d'emblée vouée à l'échec.

Pa moli !

R. CONFIANT"

64

21.5.2004

Cà ou fé

Mwen ka essayé aprèn kréyole mé mwen découragé, pa ni compren tout' la suptilité en français je dirais qu'il serait bien de reprendre la méthode d'apprentissage du français du niveau préparatoire et de donner le sous titre traduit en français Genre des livres scolaire actuellement disponible dans nos écoles de classes préparatoire. La je suis sur du succès de l'apprentissage du créole pour les enfants de couples mixtes.

Tchimbé rèd pa moli

francé ka apren kréyol

l

Comme toute langue, le créole est une langue difficile à apprendre. Si on part avec l'idée qu'il est facile, on se cassera vite la figure et, comme vous, on se découragera.

Le système aspecto-temporel du créole est particulièrement complexe et il est très différent du système latin (français, espagnol, italien etc...). Je vous conseille de vous procurez les ouvrages pour enfants publiés par les éditions Lafontaine (Martinique). Ce sont de petits ouvrages trilingues (créole-français-anglais) grâce auxquels vous pourrez faire des progrès et qui vous permettront un jour d'accéder à des textes plus complexes. L'adresse de cette maison d'édition est la suivante : editions.lafontaine@wanadoo.fr .

Tjenbé red, pa moli !

R. CONFIANT

63

Èstokòlm, 21.5.2004

An ka suiv. Mi déba kréyòl !  Déba-la an zafè a-y. An ka wouvè nich-twèl-la yenki pou an li lèt. An ka pwan bon fré menm. Toupannan, an ka chonjé, koman yo ka makyé "vocation" an nenpòt ki kréyòl matnikié oubyen Gwadloup ?

Maksèt

l

Sa an té vlé, sé jistèman ouvè on déba èvè tout moun ki entérésé adan lang kréyol la. An bien kontan sav ou kay asi nich-twel la tou lé jou. Sé on bon biten ! Kontinié, mafi ! Pou "vocation", fo maké'y, "vokasion".

Kenbé red !

Afarel

62

20.5.2004

bonjou

an ka éspéré sa ka pa jennen ou si man ekri'w anpil (prés chak jou!). Men jodi a,lapli a ka tonbé, man ka koumansé li liv ta'w : "jik déyé do bondyé"... Fout i réd pou an ti blan kon mwen, men sé an bel ti travay ba mwen.

Man sav ou mélé kréyol gwadloupeyen ek ayisien donk pétète sé pou sa man pa djè touvé sé mo ta-a adan diksionnè ou. i ni: épwésman, boukét, ipopotam, bilbotjé, hanpan.

Sinon ou bliyé mété laksan-an adan definision "goj" (an pa sav mété-y epi l'ordinatè!) Ek man kouté ti chanté di "eugène mona ek "bwa koré" : "bwa brilé",  j'ai une vague idée sur le sens figuré mais ce n'est pas marqué dans votre dictionnaire. merci

tjenbé rèd.

jilien sailly

l

Sa vré ki anlo moun ka touvé "Jik dèyè do Bondié" red mé sé davwa man ka miganné pliziè kréyol (matinitjé, ayisien, gwadloupéyen kisasayésa...) ansanm. Ni bon diksionnè adan sé kréyol-tala : ou pé chèché sé mo-a ou pa konnet la adan yo. Epi sé an teks ki plis poétik ki romanesk, sé pou sa lektè-a ka ped délè.

Ou sav, pou antré adan an lang an manniè sérié, fok ou soufè.

Kidonk, pa moli !

Raphaël Confiant"

61

20.5.2004

BANGA : fruit  à pulpe jaune d'un palmier épineux se rencontrant au temps de mon enfance  le long d'une rivière ("le Galion" entre les quartiers Bassignac et Dufferet à Trinité).

Piébanga : palmier portant le fruit du même nom. Ce végétal peut avoir un autre nom vernaculaire. Je le trouverai peut être dans notre dictionnaire.

Merci et encouragements à poursuivre.  

Une martiniquaise qui rentre au Pays.

l

Merci de m'apprendre l'existence de ce fruit totalement inconnu de moi ! Par chance, notre webmaster est une passionnée en biologie tropicale et vous donnera une réponse circonstanciée. Continuez à fouiller ainsi dans votre mémoire ! On ne sait jamais : d'autres mots, absents de mon dictionnaire, peuvent réapparaître.

Amitiés.

Raphaël Confiant

l

Je suis la webmaster, j'ai publié la liste complète des arbres qui poussent en Martinique, là vous trouverez votre palmier: Acrocomia aculeata appelé, en créole, glouglou ou banga, qui est endémique des Petites Antilles, du Venezuela, de Guyane et peut-être du Brésil.

Sur le texte de J.Fournet Flore illustrée des phanérogames de Guadeloupe & de Martinique, il y a écrit : fruit sub-globuleux vert clair à brun jaune, 3,5-5 cm de diamètre, à endocarpe (gousse) très dur et à albumen (pulpe) huileux blanc comestible. Fournet la signale à la rivière du Galion à Trinité, il s'agit d'une espèce protégée.

Sur le web vous pouvez voir la photo du fruit et celles du palmier.

l

J'ai en tête l'image de 2 fruits bien différents. Je mangeais des bangas quand j'allais à Bassignac ou Dufferet  laver du linge avec maman, j'épluchais les bangas avec mes dents (certainement les premiers avec mes dents de lait).

Une grappe de glouglou ornait la jatte de la table du séjour. Puisque je rentre définitivement au pays, je me ferai un plaisir de rechercher dans ma culture.  Je vous recontacterai éventuellement. 

Merci à tous pour ce travail  qui au delà d'être nous permettra d'exister à nos propres yeux. Merci pour ce que vous nous permettez de transmettre à nos enfants. Merci de nous proposer de constituer ensemble cet héritage. Merci à tous  et soyez béni pour cet élan d'AMOUR envers les autres.

Lilidoo

l

Le terme glouglou créole est utilisé pour divers espèces: Acrocomia karukerana (très ressemblable à Acrocomia aculeata), Raphia farinifera, Aiphanes luciana, Aiphanes minima (endémique de la Martinique) et Acrocomia aculeata.

Comme vous voyez le même nom désigne plusieurs espèces et une espèce peut être indiquée par plusieurs noms vernaculaires créoles.

Francesca

60

20.5.2004

Misyé CONFIANT

Mwen envi ou posé on kestion, es ou sav pouki tout kweyol "fwansé"  (kweyol gwadloup, matinik, maurice, haiti, seychelles...) ka senb kon sa. Mwen ja posé kestion la sa a on lo moun mè pèsonn té kapab réponn mwen. Ti ni mèm dé moun ki méprisé mwen pou kestion la sa.

Pace kè, daprè mwen moun cuba pa ka plé mèm lang (kweyol espagnol) ké moun puerto rico é moun jamaik pa ka palé mem lang (kweyol anglè) ké moun trinidad.

Alow pouki on aysien ka palé presk mèm lang ki nou matnikè é gwadloupéyen.

Eséyé réfléchi asi kestion la sa.

Fos

Benji

l

Sé an kèsion ki red toubolman ou ka pozé la-a ! Sa ka fè pres dé siek ki langis ( = linguistes) ka mandé yo ki koté kréyol-la sòti.

Ce qu'il faut savoir, pour faire court, c'est qu'il existe deux grandes théories à ce sujet : celle de la "monogenèse" des créoles et celle de la "polygenèse" des créoles. La première (d'où "mono") affirme que tous les créoles auraient une seule et même origine, un pidgin afro-portugais parlé dans les comptoirs établis par les Portugais le long de la côte Nord-Ouest de l'Afrique (le Golfe du Bénin) aux 15è et 16è siècles.

En effet, les Lusitaniens furent les premiers Européens à explorer l'Afrique noire, à y fonder des établissements durables et bien sûr à pratiquer le commerce des esclaves (avec parfois la complicité de certains chefs africains). Ils furent donc les premiers, et longtemps, les seuls fournisseurs d'esclaves aux autres puissances européennes (France, Angleterre, Hollande etc...) quand ces dernières s'installèrent durablement dans le Nouveau Monde au début du 17è siècle.

Comme vous le savez sans doute, les voyages transatlantiques n'étaient pas, à l'époque, une partie de plaisir. Ils prenaient entre 1 mois et demi et 2 mois selon l'état de la mer et des vents. Si bien qu'il n'y avaient pas de voyages tous les jours comme aujourd'hui et les esclaves étaient donc rassemblés dans des baraquements où ils croupissaient des mois, voire des années avant de partir pour les Amériques. Dans ces baraquements se retrouvaient entassés des peuples très différents, parlant souvent des langues non intercompréhensibles, cela sous la direction de contremaître portugais. Cette situation a donné naissance à un parler fruste, un idiome permettant d'affronter l'urgence communactive dans laquelle se trouvaient les uns et les autres: le pidgin afro-portugais.

Selon la théorie de la "monogenèse" donc, lorsque les esclaves étaient finalement vendus aux Amériques aux Français, Anglais, Hollandais etc...et installés sur les plantations de canne à sucre, ils se contentèrent de "relexifier" ce pidgin afro-portugais c'est-à-dire qu'ils conservèrent sa structure syntaxique en changeant simplement le vocabulaire selon le maître auquel ils appartenaient désormais. D'où l'étonnante ressemblance entre la plupart des créoles quel que soit leur lexique.

La deuxième théorie ou "polygenèse" affirme au contraire que les créoles n'ont pas une origine commune mais que chaque créole est né à part, de son côté si vous préférez, et que leur ressemblance est dû au fait qu'ils sont apparus au sein d'un système socio-économico-culturel similaire à savoir :

  • des territoires soit insulaires soit enclavés (Guyane, Louisiane etc...)
  • des maîtres blancs et des esclaves noirs.
  • un système social fondé sur l'esclavage.

Evidemment, il ne m'est pas possible de faire de longs développements ici. Je vous recommande les ouvrages et articles d'Albert Valdman, Claire Lefebvre, Jean Bernabé, Mervyn Alleyne, Denis Solomon, Lawrence Carrington, Ralf Ludwig etc...tous éminents créolistes.

S'agissant des territoires français, il faut savoir que les premiers colons ne parlaient pas français mais des dialectes d'oïl (normand, poitevin, picard etc...) et qu'ils ne disposaient pas d'une langue unifiée, standardisée, qu'ils auraient pu facilement imposer à leurs esclaves noirs lesquels parlaient eux aussi une multitude de langues. D'où une situation d'insécurité linguistique qui, pendant les 50 premières années de la colonisation (1625-1675/80) a favorisé l'émergence d'une langue nouvelle, le créole. Ce créole s'est ensuite différencié en dialectes: l'haïtien, le martiniquais, le guyanais etc...

Quand on examine les textes écrits en créole aux 18è et 19è siècles, en effet, on se rend vite compte que la frontière entre les dialectes créoles étaient beaucoup moins nette qu'aujourd'hui. Un seul exemple pour aller vite: dans "Les Bambous--Fables de la Fontaine travesties en patois créole par un vieux commandeur" du Béké martiniquais François Marbot (1846), on trouve des lexèmes qui, aujourd'hui, paraissent aux Martiniquais actuels emblématiques d'autres créoles: le "tini" supposé guadeloupéen ou encore le "to" supposé guyanais. Or, chez Marbot, il y a souvent "tini" et "to" !

Man pé pa kontinié esplitjé bagay-tala davwè nou pa ni sifizanman plas pou sa. Si ou lé konnet plis bagay anlè kréyol, fok ou li sé liv-la ki moun GEREC-F pibliyé lakay édision Ibis Rouge. Gadé-wè anlè nich-twel yo a !

Pa moli !

Raphaël Confiant

59

18.5.2004

Monsieur CONFIANT,

malheureusement je ne sais pas écrire en créole donc je vous écris en français, je trouve que c'est bien dommage qu'on soit obligé de se spécialiser ou payer des cours pour savoir écrire notre propre langue..

.Néanmoins ce n'est pas l'objet de mon mail, je voudrais juste vous dire de continuer comme cela que c'est très enrichissant et que vous faites beaucoup de bien à la Martinique.

Merci à vous ! Allez bonne continuation, moi je vais aller m'enrichir un peu plus sur le site.

Pliss foss

Piétrick

l

C'est, hélas, la triste vérité ! Notre langue n'est guère enseignée dans nos écoles : une trentaine en Guadeloupe, une vingtaine en Martinique et en Guyane. Les Créoles sont donc analphabètes dans leur propre langue ! En fait, partout, le créole n'est qu'une matière optionnelle alors même qu'il existe 2 concours de recrutement d'enseignants de créole :

  • le Professorat des Ecoles (PE)-option créole.
  • le CAPES de créole.

En Corse, ils ont réussi à imposer la langue corse comme matière obligatoire depuis la Maternelle. Dans les autres régions françaises, il existe des écoles (privées certes !) dans lesquelles les cours sont entièrement dispensées dans les langues locales : "diwan" en Bretagne, "calendreta" en Occitanie, "ikastola" au Pays Basque etc...

Mais n'assombrissons pas trop le tableau : il y a 30 ans, le créole n'était enseigné nulle part et au Lycée Acajou II du Lamentin (Martinique), le créole est enseigné, depuis l'an 2000, de la Seconde à la Terminale et depuis bientôt 4 ans, chaque année, une vingtaine d'élèves présentent l'option créole à l'oral du Baccalauréat.

R. CONFIANT"

58

19.5.2004

Raf,

Pawol a neg pa ka jan bout?

Dabò pou yonn, pou ki a si po a liv la pa ni " diksionnè" ? Ou météy an fransé, pangnol, anglé, men ou bliyéy an kreol ???

An koumansé rantré an nannnan a diksio-la é dapré mwen, manké yonn-dé mo an pa touvé (si yo la konsidiré an pa di hak..) Pétet osit sé mo Gwada, men davwa an ka telman sèvi épi pawol Matinik osit, déparfwa an pa ka sav ka ki yonn, ka li lot... men an vwè vou menm mété bon dé-twa mo gwada ki rantré an kréol Matinik..

  • Bwétamo (diksionè) dékosiè (gwa?)
  • dérapé: partir très rapidement (on)
  • dépri : une alternative... mais aussi et par extension, "une femme pas necessairement jolie , mais qui...peut à l'occasion... dépanner !!! (mi an kay fé fanm kôlè..)
  • détotiyè (gwa?) deméler..
  • Démanbobéch: diabolique, extraordinaire.. dementiel
  • dékalborer: démonter complétement
  • dékoké : synom de dékoukouner (gwa ?)
  • rekoké (idem)
  • dévalé avaler gloutonnement.. (agoulouter?)

mi sé sa an vwè men ni onlo dot adan on dot piplis fos !

Danik Ibrahim Zandwonis (Gerec-Gwada)

l

Tout sé mo-la ou ka ban mwen la, sé dé mo gwadloupéyen. An pé pa met yo adan on Diksionnè a kréyol Matinik. Men sa vré ki ni onlo mo Gwada ki antré adan kréyol an nou kon "lenbé", "hak", "chaléré" kisasayésa...é sé mo-lasa, pa ni pon poblem, an met yo adan diksionnè-la. Pou sé mo-la ou ba mwen la, tini dé ékivalan matiniken.

Kontel :

  • "Démonbobech " (Gwd.) : "Mapipi" (Mat.)
  • "Dérapé" (Gwd.) : "Chiélé" (Mat.)
  • "Dékòsiè" (Gwd.) : "fè déviran" (Mat.) kisasayésa...

Sa ka montré nou kè on jou, fo nou ké fè on diksionnè Gwada-Madia. GEREC-F ni on lot diksionnè i ka fè é diksionnè-lasa ké sanblé vokabilè a tout kréyol La Karayib. Sé an papa mòso travay ki la, vié frè !

Pa moli, si ou moli, ou pwan fè !

Afarel

57

17.5.2004

Misié Confiant,

Mwen ni an choy djété an tchè mwen. Ou sé an bon aktè, ou ni lespri gran ouvè épi mwen ka kwè nou ké jwenn avan le 28 Mé.

Mèsi ek à plis

Mari Klotid

l

Ki sa ki ni avan le 28 mé ? Man pa ka wè ! Man sav lè 22, sé fet labolision a lestravay.

Antouléka, mèsi di ankonfowtasion'w !

Rafayel

56

17.5.2004

Bonjou misié Confiant,

"Diksionnè Kréyol Matinik" sé an bel travay !

Continié épi pasyans, pas sé an bel é an bon matjoukann.

Mési.

Femm'Fanm

l

Kisiswa moun-la ki dèyè "Femm'Fanm"-la, man ka di'w mèsi ek pa ladjé adan tou sa ou ka fè.

Raphaël Confiant

55

17.5.2004

Rafayèl monchè:

Se yon bèl sipriz ou ban mwen lè ou envite-m al wè diksyonè-a. Pou kreyòl nou yo pa mouri, nou bezwen anpil tèks ak gramè ak diksyonè... ak moun ki deside travay. Bon kouraj epi kontinye bon travay-la!

Kenbe rèd !

Jean-Marie Bourjolly (Professeur de mathématiques, Université Laval, Canada)

l

Kréyol ayisien an té ja lwen dévan kréyol matiniké a. Man éséyé fè dé ti pa vansé ak diksionnè-sala mé nou pankò gangnen konba-nou. Gen toujou anpil moun ki kont lang kréyol la nan péyi-nou an malérezman. Man poko rèsèvwa roman'w la davwa lapos pa ka fonsionnen bien ant Kannada ak Matinik, mé dépi m'gen'l, m'va ékri yon artik asou'l.

Kenbé fem !

Raphaël

54

Raphayel monchè,

Man pòkò té rivé gadé diksionnè'w la. Owdinatè-mwen an ka ba mwen gaz. Atjelman, sa fet. Obidjoul! An ti-yich mwen ki an Fwans kriyé mwen pou palé mwen di sa. Kon teks-la key asou papié, man key antré adan menm. A lè tala, man swa pa ba'w pawol initil.

Woulo, zig-mwen

Georges MAUVOIS

l

Man pou di'w anlo mèsi davwè sé adan sé liv-ou a man pwan plis kontel (= ekzanp) pou sa mété adan diksionnè-mwen an.

Sé wou épi Gilbert Gratiant ki wouvè lapot lékriti kréyol la ba nou. Pis an 1958 Gratiant pibliyé "Fab Konpè Zikak" é wou, ou pibliyé "Agenor Cacoul". Dépi tann-tala, ou mété déwò etsétéra bel pies téyat kon "Misié Molina", "Man Chomil" oben "Jaz" ek jòdi-jou, nou pé di ki ni an téyat kréyol ki doubout an péyi-a é ki ni menm valè ki téyat an fwansé a.

Man la ka li sé jou-tala "Kont lé kat kwazé" a ou fini mété déwò a. Sé an teks ki ké trapé anpil siksé, asiré pa pétet! Sa man ka swété, sé ki ou viv jik a 100 an pou ban nou yonn-dé bel liv kréyol ankò.

Pa moli !

Rafayel

53

16.5.2004

bonjour monsieur Confiant

je suis retourné sur votre site aujourd'hui et j'ai pris du plaisir encore une fois à approfondir mon vocabulaire créole. j'ai remarqué que "gad mobil" était defini deux fois, à trois mots d'intervalle.

par ailleurs, il y a une faute de frappe: à "ewop" un "l" s'étant glissé a la place du "p". Il semblerait qu'il manque aussi le mot "enmen", "épi", "ét" (forme francisé du verbe être?), ainsi que le mot "espay" (espagne?).

De plus dans le dictionnaire de monsieur pinalie il y a les mots : drib (dribble), diray (durée) et "dout" ou "doutan" (doute). j'ai lu dans vos réponses aux internautes que le GEREC dispensait des cours de creole sur le campus, pouvez vous m'indiqué les heures d'ouverture car je n'ai pas reussi à les joindre pour avoir plus d'informations.

merci.

julien sailly

l

Je vous remercie de toutes ces remarques fort justifiées. J'en tiendrai compte bien évidemment puisque le but du jeu est d'aboutir à une correction/amélioration collective de ce tout premier dictionnaire du créole martiniquais. Continuez donc à scruter le texte et à me faire part de tout ce qui vous parait nécessaire de modifier.

Merci beaucoup !

Raphaël Confiant

l

18.5.2004

bonjou misié Confiant

man viré vini jodi-a, an ka rimatjé i té ké mantjé dot mo, pétèt...?

  • an bèsèz : une berceuse
  • bwaflo : surf et bwafloté : du bois qui flotte
  • jakorépèt : synonyme de perroquet et d'une personne qui "radote"
  • endeks : index
  • istilo : stilo
  • ignoran ou iyoran : ignard, ignorer
  • hak : rien, an pas sav si sé an mo gwada (i matjé adan diksioné Mr Pinalie)
  • ann : kon : ann itali
  • dya : onnomatopé dans un comte (adan liv la Mr Bernabé)
  • franchman ou fwanchman : synonyme de fwanchtéman

ek ou blyé laksan an anlé mo a "chèz".

oui man kay blyé osi mannyé man ka palé kreyol : an kreyol bannann!!, ou pa mété y défision an.

cordialement

jilien sailly

l

Mèsi anlo !

Sé sa man ka atann di sé enternot-la : ki yo ekzaminen diksionnè-a an détay é ki, kon wou, ou ka fè, sinialé mwen sa ki mantjé adan'y oben fot yo rimatjé. Pou "hak", sé an mo gwadloupéyen ki poko antré adan kréyol Matinik la, menm si yonn-dé moun ka konpwann li. Kantapou zafè "ann"-la ou ka palé a, ou ka fè on lérè : pa ni bizwen mété 2 "n" pou "an" lè i douvan an non péyi davwè liyézon-an ka fet natirelman. Kidonk fokk matjé : "an Almay", "an Itali", "An Ejip" kisasayésa...Kifè pé ké ni antré "ann" adan diksionnè-a !

Epi fok pa ou toujou konparé an ti diksionnè élémantè "Fwansé-Kréyol" ki fet pou Zorey konpwann ti miyet kréyol épi an diksionnè kon ta mwen an ki ni lanbision vin ékivalan a Littré pou lang kréyol la.

Antouléka, kontinié gadé si ou ka wè dot bagay ek mèsi, vié frè

R. CONFIANT

52

16.5.2004

Bien cher Ralph,

Marie-Noëlle et moi venons de découvrir avec ravissement ton dictionnaire.

Comme la patate douce, patat' manman ! nous nous empressons de faire la jonction entre le Pacifique et la Caraïbe pour t'exprimer nos félicitations aussi vives que sincères...

et signaler deux superbes lacunes :

  • koukoun chatrou (qui nous rappelle notre toute première soirée avec toi au Marin en compagnie de Gerry L'Étang)
     
  • Le Barbare Enchanté dans ta bibliographie.

En toute amitié

Et cric ! Et crac !

Serge et Marie-Noëlle

l

Je sais l'important travail que Serge fait en anthropologie à l'Université du Pacifique et j'en viens à regretter qu'il ait quitté la nôtre. Il fallait, en effet, trouver le lien entre Amérindiens et Polynésiens et c'est la sublime patate douce qui le fait comme les travaux du DEA IMAGO MUNDI (dirigé par Serge) l'ont magnifiquement démontré.

Bien vu pour "koukoun chatwou" ! Effectivement, je ne l'ai pas mis dans mon dictionnaire mais c'est parce que je n'en connais pas l'équivalent français. Ha-ha-ha ! Je suppose que cela doit être quelque chose comme "chagatte caresseuse", à moins que ce ne soit "vagin pompeur". Mais connaissant un tout petit peu la mythologie tahitienne, je sais que vous pouvez m'y trouver un équivalent évocateur.

Dans le même ordre d'idée, il faudra que je vérifie si j'ai mis "koukoun mab" ("mab" venant de l'anglais "marble" qui signifie "bille"). Là aussi, j'aurai besoin de votre aide.

Salut à Tahiti !

Raphaël

l

17.5.2004

Bien cher Ralph,

Cocon poulpeux me paraît bien puisqu'il joue avec la paronymie de pulpeux et que pieuvre serait bien sûr trop fort...

Quant à Mab, je me demande, en bon fana de Shakespeare que je suis, s'il ne s'agit pas d'une allusion à Queen Mab :

Romeo and Juliet, of course, Act I, scene 4

Romeo : I dream'd a dream to-night
Mercutio : And so did I
R : Well, what was yours ?
M : That dreamers often lie
R : In bed asleep, while they dream things true
M : O ! Then, I see, Queen Mab hath been with you
Benvolio : Queen Mab ! What's she ?
M : She is the fairies' midwife, and she comes
In shape no bigger than an agate-stone
On the fore-finger of an alderman,
Drawn with a team of little atomies
Athwart men's noses as they lie asleep :
Her waggon-spokes made of long spinners' legs;
The cover, of the wings of grasshoppers;
The traces, of the smallest spider's web;
The collars, of the moonshine's watery beams;
Her whip, of cricket's bone; the lash, of film;
Her waggoner, a small grey-coated gnat,
Not half so big as a round little worm
Prick'd from the lazy finger of a maid;
Her chariot is an empty hazel-nut,
Made by the joiner squirrel or old grub,
Time out o' mind the fairies' coach-makers.
And in this state she gallops night by night
Through lovers' brains, and then they dream of love;
O'er courtiers' knees, that dream on curtsies straight;
O'er lawyers' fingers, who straight dream on fees;
O'er ladies' lips, who straight on kisses dream;
Which oft the angry Mab with blisters plagues,
Because their breaths with sweetmeats tainted are.
Sometimes she gallops o'er a courtier's nose,
And then dreams he of smelling out a suit;
And sometimes comes she with a tithe-pig's tail,
Tickling a parson's nose as a' lies asleep,
Then dreams he of another benefice;
Sometimes she driveth o'er a soldier's neck,
And then dreams he of cutting foreign throats,
Of breaches, ambuscadoes, Spanish blades,
Of healths five fathom deep; and then anon
Drums in his ear, at which he starts and wakes;
And being thus frighted, swears a prayer or two,
And sleeps again. This is that very Mab
That plats the manes of horses in the night;
And bakes the elf-locks in foul sluttish hairs,
Which once untangled much misfortune bodes;
This is the hag, when maids lie on their backs,
That presses them and learns them first to bear,
Making them women of good carriage :
This is she -
R : Peace, peace ! Mercutio, peace !
Thou talk'st of nothing.
M : True, I talk of dreams
Which are the children of an idle brain,
Begot of nothing but vain fantasy;
Which is as thin of substance as the air,
And more inconstant than the wind, who woos
Even now the frozen bosom of the north,
And, being anger'd, puffs away from thence,
Turning his face to the dew-dropping south.

Peut-on rêver, c'est le cas de le dire, meilleure association ?
"I have a dream !" Tout est dans Shakespeare !

Mab la ka galopé
Mab la ka kuri
Mab la ka volé
(comme le cheval dans Le sang du flamboyant)

Et puisque nous délirons encore et toujours sur les femmes, voici l'allusion persienne qui te tarabuste depuis que j'ai récité ce vers en te tatouant sur les flancs abrupts des Pitons du Carbet :

Amers, bien sûr ! Strophe II

"Et sur la grève de mon corps l'homme né de mer s'est allongé.
Qu'il rafraîchisse son visage à même la source sous les sables ;
et se réjouisse sur mon aire, comme le dieu tatoué de fougère mâle..."

Vive le créole martiniquais !

Serge Dunis (Professeur à l'Université du Pacifique, Tahiti)

l

Je retiendrai cette traduction. Elle a l'avantage de sauvegarder l'idée tout en la désenrobant de sa vulgarité originelle. Quant à "mab", je ne suis pas certain qu'on puisse faire le rapprochement avec la Queen Mab de Shakespeare quoique le rapprochement soit séduisant. Je crois qu'il faudrait plutôt se tourner vers une certaine habitude asiatique (japonaise en l'occurence) qui pourchasse le moindre poil sur le corps humain, en particulier sur les "parties" féminines.

Car "mab" qui signifie "bille" évoque le lisse, le glabre. Mais autant "cocon pulpeux" me plaît, autant "cocon lisse" ou "cocon glabre" ne me semblent pas très heureux. Continuons à chercher !

Et si d'autres internautes pouvaient nous proposer des traductions de leur cru, ce serait magnifique.

Merci pour la citation de Saint-John Perse que j'ai longtemps recherché en vain ! Nos dieux amérindiens tatoués de fougère mâle rêve encore à l'en-haut des Pitons du Carbet, songeant sans doute à leurs cousins de Tahiti.

Tjenbé red, pa moli !

Raphaël

51

15.5.2004

Metamanniok,

An té vlé di'w dé biten :

  1. plis an ka gadé , pli an ka kwè "diksio"-la sé on bon lidé té météy si nich-twel-la la, davwa ou kay pé rété an liannaj épi pep kreol la é gadé-vwè jan moun-la ka ka réaji. Dayè an ka jis mandé mwen, si on jou, i pé ké fo'w mété on " roman" asi twel-la, avè pliziè bout é mandé moun-la pòté grenn sel a yo..??
     
  2. chak jou an ka kòlè plis, lè an ka kouté model kreol sé nouvélis a Gwada la ( jounal kréol a 6 zè lé maten, é "kout-zié" lé midi an Télé-la ) ka voyé douvan. An ka woumandéw ofisielman, kijan fè pou avan lontan nou mété doubout, avè GEREC-la, on dékatman pou mizi-an-mizi, nou fè nouvélis gwada, Matinik, la Giyàn é dot péyi konprann fo yo ( wou) aprann palé kréol avan yo ay fè nouvel? é an plis.. apwann piplis asi mes é labitid a pep kréol pou ba nouvel a yo plis "fondalité"... kivédi es fo pa dépi alè prévwa estaj é formasion kréol pou nouvélis? mi sé konba la sa osit ki ni a menné... ou ké di mwen, zot ( GEREC-F) ni dot biten pli fondal, men an ka fè'w vwè lé nouvélis é animatè ké palé on "bon" kréol sé ké on manniè pou ba kréol la plis fondalité;davwa ou bien savé fos a média (radio, jounal maké/ télé) é piblisité adan tout sosiété...

Dépi lè nou té la Réinion ( Kabar 2002 ) an di'w sa, an poko tann pies répons... mwen an dakô pou nou mété doubout on latilié-wouchach (= laboratoire?) asi bab-lasa... fo konprann jòdi-jou adan on lékol pou nouvélis péyi Gwada, péyi Matinik, péyi Ayiti, la Giyann. é menm an péyi Frans... fo ni on karésol asi lang kréol é mes é labitid kréol..sé sel mwayen rédé kréol "mediatik" la vin pli vidjò... é bay balan toupatou adan tout larel (politik, ispo, mizik..) mi sé on sobatkoz maké an ka (an ja) wouvè é an ka espéré reponn a metamanniok a GEREC-F si sa... é a dot moun

Al Ibrahim Said (Gerec-Gwada)

l

Pou zafè a kréyol médiatik la, ki Matinik ki Gwadloup, sé menm biten-menm bagay. Sé nouvélis kréyolopal Matinik la konpwann ou pé enki vini douvan mikwo-la, san papié san hak an men a'y, é ou ka voyé nouvel an kréyol désann. An toujou pansé ki biten-lassa ka plis tjouyé lang kréyol la kè fè'y dibien.

Nou menm, GEREC-F MATINIK, nou ja pwopozé pliziè fwa sé gran télé é radio an nou la voyé novélis a yo fè estaj kréyol èvè nou. Ni on télé ki té entérésé mé i té vlé sa té fet pou ayen !!!

Sa tris toubolman davwa tout ladministrasion fwansé (lapolis, lajistis, la DDDE kisasayésa...) ka mandé nou estaj kréyol é yo ka péyé. Poutan, sé pres enki Bétjé-Fwans ki tini adan direksion a sé ladministrasion-lasa. Neg-la konpwann kè pis i lévé adan kréyol-la, kè i konnet tout biten asi kréyol, kè pon moun pé pa montré'y hak. Mi réyalité-la !

Pou pwopozision-la ou ka fè la, sonjé kè ni 20 lanné dè sa GEREC-F té ja owganizé on "Linivèsité Livènay Kréyol" (Université d'été créole) ki té woulé asi kanpis Chelchè (Matinik) é ki té sanblé met-lékol a Matinik, Gwada, Guiyàn é Sent-Lisi. Kidonk nou pé fè on "Linivèsité Livènay Kréyol ba novélis". Sa toutafetman posib ! Mé fo nou touvé lokal-la, lajan-la, sé pwofésè-la kisasayésa...

Pétet sa té ké bon kè ou réfléchi asou sa é kè ou fè nou on pwopozision.

Sa té ké pé fet Gwadloup. Plis fos !

Rafayel"

50

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