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Séisme à Haïti - 12 janvier 2010
Un an après - 12 janvier 2011
Ceux retrouvés sans vie seront enterrés à la hâte
Ceux trop profondément enfouis sous la ville écroulée resteront la….
Une foule de disparus….(Pascale Monnin, Port-au-Prince, le 24 Janvier 2010)
Sommaire de la page commémoration
Un an après
la même chose, près,
peut être pire...
Beaucoup a dire
a cette patience
mais SILENCE...
Silence par peur
au lieu de fureur...
Beaux plans sur le Net
souvent deshonnêtes
en quête de Gain...
Palabres sans fin...
Les tentes sont toujours la,
L'espoir mourant à petit pas,
un an après,
la même chose, près....
Trois cents milles
draps noirs
pour Haïti en deuil,
pour ces piles ...
de corps au seuil
de la morgue, refusés,
étalés
aux trotoirs,
dans les rues,
à perte de vue...
Que le glas sonne...
Qu'il résonne
du matin jusqu'au soir,
au delà même du noir...
La mort en fureur
a frappé jusqu'à l'HORREUR.
Guy Cayemite
A year after
did not alter
our pains...
Our veins ...
were broken...
Our blood like rain
filled the way...
Thunder
and Myrrh
are far away...
To Georges Michel...
Guy Cayemite
Sur une île enchanteresse
ou le soleil caresse
le bonheur,
la ou l'eternel printemps
se confond avec le temps,
au milieu du train train
de la vie, le train
de la mort sonna
le glas
de toute sa vigueur...
En un clin d'œil
c'était le deuil...
De distance en distance
planait la souffrance,
écho de torpeur,
assaisonné de peur...
"Anmwey" Confusion,
sauve qui peut au fléau,
la mort et sa faux,
des entrailles aux berceaux
frappa sans discrimination...
Cadavres en lambeaux,
laissés sous les décombres
pour tombes.... sans nombre...
Raras de zombis
aux regards
sans vie,
SANS VERBE , hagards....
Qu'est qu'une minute
quand quelques secondes réfutent
la LOGIQUE...
Tout est temporel...
Dieu seul est eternel
et UNIQUE....
Mes signatures dans les homonymes... train, ...d'oeil et deuil. Aussi notez que l'avant dernier paragraphe est sans verbe et je l'y ai indiqué de mots "sans verbe". - Guy Cayemite
Anmwey , expression créole, "Au secours" ou littéralement "À moi".
Une période de commémoration officielle d’environ 15 jours pour le premier anniversaire du cataclysme |
P-au-P, 6 janv. 2011 [AlterPresse] --- Le gouvernement haïtien a annoncé ce jeudi 6 janvier un ensemble d’activités pour commémorer le premier anniversaire du terrible tremblement de terre du 12 janvier 2010, qui a fait 300.000 morts, autant de blessés et 1,5 million de sans abri.
Cette commémoration doit s’étendre jusqu’au 30 janvier, selon ce qu’a déclaré la ministre de la culture et de la communication, Marie Laurence Jocelyn Lassègue, lors d’une conférence de presse à laquelle a assisté un journaliste d’AlterPresse.
Le gouvernement prévoit de décréter le 12 janvier jour férié, selon ce qu’a fait savoir le ministre des haïtiens vivant à l’étranger, Edwin Paraison. Durant cette journée, le drapeau sera en berne dans toutes les institutions publiques du pays.
A 16:53 (heure locale), une minute de silence sera observée sur tout le territoire national et sera suivie de la «sonnerie aux morts», que les églises et la police auront soin d’exécuter ainsi que d’une lâchée de ballons blancs.
Le gouvernement entend par ailleurs ouvrir «un registre des disparus» le 12 janvier dans les municipalités touchées. Il demeurera ouvert par la suite, assure la ministre de la culture.
Ce registre «nous permettra de réaliser l’épuration du registre identitaire en Haïti ainsi que celle du registre électoral», précise le directeur des Archives nationales, Wilfrid Bertrand.
Une période de sensibilisation sur les tremblements de terre est aussi insérée au programme et est prévue du 15 au 30 janvier. Elle inclut des conférences sur la reconstruction et des activités de sensibilisation dans les écoles dès le 11 janvier, précise Lassègue.
La diaspora haïtienne sera par ailleurs très impliquée dans les activités, selon Edwin Paraison qui a annoncé l’arrivée de délégations de ressortissants haïtiens en provenance de l’étranger.
La majeure partie des victimes du séisme a été inhumée dans des fosses communes souvent sans aucune identification préalable. Et certains cadavres sont encore emprisonnés dans des bâtiments qui n’ont toujours pas été déblayés un an après la catastrophe.
Guy Cayemite
A l'occasion du 12 janvier, je vais reposter un poème que j'ai écrit sur le vif du moment... Rien de mieux pour rendre homage aux disparus. Ce poème est intitulé : J'AI VU,,, un de mes rares poèmes titrés.- Guy Cayemite.
J'ai vu ce père et fils
cote à cote au supplice
de leurs doigts
de fer,
saignants,
diguant
l'Enfer
pour atteindre ces voix
de morts vivants
cotoyant le Néant
J'ai vu ce riche embrasser
ce pauvre au trépas,
enlassés,
valsant aux mêmes pas
dans une fosse commune...
J'ai vu au fond d'une dune
une montagne de chair
gravissant l'air
jusques aux firmaments...
aux bras d'une maman
un petit corps inerte,
saignant,
à flux, sans pensements,
de la tête ouverte...
J'ai vu une rivière
de morts
sans cimetière
couler
à Port au MORT,
sang sur sang gratuit,
couler dans la nuit...
J'ai vu une marrée
circuler
na sachant où aller,
à leurs maisons même peur d'entrer,
tas de gateaux entassés,
l'une sur l'autre appuyée
pour se consoler...
j'ai vu pulvérisés
ces vestiges du temps,
ces souvenirs d'antan
d'une avalanche soudaine; ...
j'ai vu la peine
résignée d'un oeil
sans regard, un deuil
sans lendemain,
sans fin...
J'ai vu ces médecins
sans frontières,
les bras pleins
d'un cimetière
de morts vivants,
opérant
sans gants
de leurs doigts sanglants...
j'ai vu ces morts vivants
en lambeaux, trainant
dans une décombre de boue,
enchainés à gevoux,
tendant
la main,
espérant
un secours divin,
un passant...
Dans un trou béant,
ici une jambe, là un bras,
là bas,
une tête
sans corps,
encore
attachée à une bète,
un bouillon
de tripes, vermillons
d'excréments
de fiel et de sang,
sinistre gourmet
de déchets....
J'ai vu un univers,
milles destins
éffacés d'un clin
d'œil, milles espoirs
allignés aux trotoirs
espérant la pourriture:
Ces petits corps
d'ébène encore
PURS,
souriant
d'une bave de sang...
Cette année nous a rappelé
la fragilité de notre existence,
combien quelques secondes comptées
peuvent faire une grande différence...
Souvent nous ne nous rendons pas compte
de la JUSTE MESURE placée à notre compte...
Un rappel que courir après l'OR
n'est pas toujours un trésor,
que le moment présent
est de Dieu le meilleur présent...
Traduction
de la dernière partie du poème
"J'ai vu..."
AnglaisThis year reminded us
|
EspagnolEste ano nos ha recordado |
KreyòlAne sa se men lan machwa, |
ItalianoQuest'anno ci ha ricordato |
Yon jou
(in memoriam, Ayti 12 janvier 2010)
Nicole Cage-Florentiny
Soleil
Sang
Cendres
Janmen bliyé
Je ne sais pas pa savé non
Sais plus ai-je su
Yon jou ki jou
Puisque puisque
Désormais schi
Schizo schizo
Phrène
Puisque
Tête
Jambes pieds
Je ne sais pas
Moi quelque part là somewhere
Entre néant et mauvais béton
Et La Boule saignée
Pelée grattée dépecée
Son sable offensé s’est vengé
La Boule ma belle qui fut verte luxuriante et féconde
Aujourd’hui elle grimace
Avec ce qui lui reste de bouche
Avec ce qui lui reste de dents
Elle entend la rumeur du sable
Il dit que la Montagne lui manque, perdue à jamais
Envie de s’ébrouer, de se répandre jusqu’à la ville fantôme
Retrouver quoi
Particules de ce qui fut
De ce temps-là qui fut
Au lieu de quoi une ville-désastre
Un sable rendu muet
Une montagne orpheline
Un fantôme de montagne
Et ce peuple
Hagard encore
Horizon de toiles fragiles dans les mains du vent
Avenues de boue et de fatras
Pudeur dérobée aux piètres paravents
Un sein dénudé
Une cuisse qui oublie d’être gourmande
Un sexe sans faim
De miel tari
De désir mutilé
Ce peuple aux yeux sertis de rêves
Le sourire d’un enfant
La douceur d’une grand-mère
La soif d’un amant
Un ballon épris de liberté dévale un dalot
Haïti rêve encore au milieu de ses plaies
De juteuses papayes
De mangues généreuses
De céleris virils
De sweetness dous-makos
D’écoles aux portes ouvertes
D’enseignement fécond
De pensée fondatrice
De paroles guérisseuses
De violence pacifiée
D’oraisons syncrétiques
Et de ce rêve-là peut-être naîtra-t-il un pays neuf…
Jacques Bernard
Ayti
Ayti chéri
Ay ti chéri
En mwen, ayti
Epi mizik ou ban mwen
Ou fè mwen chanté
Ou fè mwen dansé
Ay ayti
Epi liv ou ban mwen
Ou fè mwen ouvè lèspri.
Epi penti ou ban mwen
Ou fè mwen ouvè zyé.
Epi tristès ou ban mwen
Ou fè mwen mouyé zyé.
Latè souklé, souklé, souklé
Tout biten tombé, krasé
Anlo pitit aw trépasé
Anlo pitit aw blésé.
Anlè jounou ou tonbé
Pou priyé-dyé
Bab la two fò ba vou
Fò yo pòtér sèkou.
Avan menm ou té mandé
Moun té ja ka édé.
Fò vou lité ayti
Ou ké lévé ayti
Pou ou pousé pli bèl
Pou vi aw pli bèl
Pou kontinié fè nou dansé
Pou kontinié fè nou chanté
Pou nou kontinié anmé vou.
Ou kon nou
Yo déchouké-w an afrik
Yo déchouké nou an afrik
Fò nou ban nou lan men
Tou an nou, sé pou dèmen.
Guy Cayemite
Je nage
de rage,
amputé
delaissée
dans un étang
de sang
ou le monde
a baissé
pour chier
l'immonde...
Sommaire des pages commémoration
Poèmes:
- Ayiti par Jacques Bernard.
- J'ai vu par Guy Cayemite.
- Le cri de l'amputé par Guy Cayemite.
- Mardi 12 janvier 2010. La journée va bientôt s'achever par Frankétienne.
- Sur une île enchanteresse par Guy Cayemite.
- Un an après par Guy Cayemite.
- A year after par Guy Cayemite.
- Yon jou (in memoriam, Ayti 12 janvier 2010) par Nicole Cage-Florentiny.
Articles et autres:
- Haïti-Sésime-Un an: Quand «le temps s'est fracturé» vidéo par Alterpresse.
- Hommage aux victimes, aux survivants, aux héros, à nous tous…
- 12 Janvier 2010 : Je me souviens... par Nagiarry Porcéna-Ménéus.
- Un an après, 12 janvier 2011 par Paul Sanon.
- Témoignage du Dr. Dadou.
Sur le web:
- Medecins sans frontières: Malgré une aide massive, des besoins importants persistent un an après le séisme.
- Survivre au diable. (en italien), documentaire de la télévision de la Suisse italienne.
- The Big Picture: Haiti, one year later