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Parole dell'altro orizzonte

Rosine Irénée Nobin

Traduzione in creolo di Hector Poullet

 

 

 

 

 

Parole dell'altro orizzonte, Rosine Irénée Nobin • 2012 • Editore Rupe mutevoli
ISBN 978-88-6591-134-1 • 15.00 €.

Parole dell'altro orizzonte

L'Europa creola

Il libro è scritto in tre lingue, e non si tratta di mera traduzione, bensì del dispiegarsi di lingue vissute. Infatti, non sempre l’incontro tra culture differenti è accompagnato da uno scambio pacifico; la lingua creola ne è testimone, a tal punto che la ricerca di un’identità resta difficoltosa o rimane su piani diversi. Capita che si sviluppi in un intreccio ordinato, come i ricami delle acconciature afro-continentali, o divenga uno scontro che sfavilla nell’attrito, infine cala nell’abisso gelido del silenzio e, nei casi peggiori, nella violenza. D’altronde il creolo, per esprimere la sua identità, spezzò le catene della tirannia dell’“apostolico cattolico romano” Code noir1, e tuttora cammina fiero per la strada.

Si deve vivere nella pelle, e in questo caso nella pelle nera, la tensione del ripetuto rigetto dell’identità, anche nel caso in cui il suono della parola risenta del substrato fonetico delle lingue attraversate e si è scambiati per qualcun altro, per sentire l’essere che ribolle e chiede il suo spazio. E si deve provare a essere considerati stranieri in tutte le circostanze, anche nella propria terra d’origine, in cui Rosine appare come brasiliana o americana, come in Francia un’italiana, e in Italia perlopiù un’africana.

Ma la voglia di essere continua nella lingua che necessita l’affermazione. Dal momento in cui Rosine vive immersa nella maculata Babele italica delle parlate dialettali e regionali (l’anno 1988), e sogna nientemeno che in italiano, inizia un nuovo cammino con intrecci nuovi. Così, il cuore che goccia, come ha opportunamente illustrato l’Eulisse in un disegno, è il bisogno impellente di raccontare l’esperienza.

Le lingue sono veicoli, valori, tradizioni, trasgressioni, ponti per proiettarsi all’altra riva e verso l’altro orizzonte, irraggiungibile. Dal creolo della dura vita dei tagliatori di canna da zucchero, al fiacco scorrere della creolizzazione dell’Europa, le lingue sono il frutto delle relazioni sociali.

Poi, nelle celebrazioni per il grande Aimé Césaire (26 giugno 1913 – 17 giugno 2008, poeta, scrittore e politico francese nato in Martinica), in Guadalupa, il fortuito incontro con Hector Poullet che ha stretto la mano di Rosine e ha permesso al testo originale italiano di restituire alla traduzione, come mette in risalto Gualtiero De Santis, il “colorismo gemmeo del creolo” “soggiacente” e rinnovare la fusione nell’identità cercata.

Il libro, vestito dalle giovani e fresche illustrazioni dell’artista veneziano Vincenzo Eulisse, è questo scorrere, scendere e salire nei rivoli delle culture, è l’intreccio abile e paziente delle mille ciocche ribelli, disordinate, annodate, che restituisce alla vita tutta la bellezza del dramma interiore della vita.

Amedeo Marchionni
(Coordinatore del progetto editoriale)        

  1. Il “Code noir” regolamentava la vita degli schiavi, definiva in maniera stretta e precisava le relazioni tra loro e i padroni; fissava anche le condizioni d’affrancamento. Si tratta di un testo molto rilevante nella cultura creola delle Antille.

L’Europe “créole”

Ce livre est écrit en trois langues, mais ici il ne s’agit pas d’une simple traduction: plutôt d’un déploiement des langues vécues.

En effet, la rencontre avec des cultures différentes n’est pas toujours accompagnée d’un échange pacifique: la langue créole en est témoin, a tel point que la recherche d’identité reste difficile, ou alors se réalise sur des plans divers.

Il arrive qu’elle se développe dans un tissage ordonné, comme les broderies des coiffures afros-continentales, ou qu’elle devienne un conflit qui explose en divergence, pour précipiter finalement dans l’abime froid du silence, en pire cas dans la violence.

D’autre part, le créole, pour exprimer son identité, brisa les chaines tyranniques de l’“apostolique catholique romaine” Code noir2, pour pouvoir aujourd’hui se promener fièrement dans la rue.

On doit vivre sur la peau, et dans ce cas sur la peau noire, la tension du constant rejet de l’identité, même dans le cas où le son de la parole ressent la sous-sédimentation phonétique des langues utilisées, au point d’être identifié à quelqu’un d’autre, pour ressentir l’être qui fermente et exige son espace.

Et il faut vivre l’expérience d’être considéré étrangers dans toutes les circonstances, même dans son propre pays d’origine: en Guadeloupe Rosine semble une brésilienne ou une américaine, où encore en France une italienne, et en Italie, le plus souvent, une Africaine.

Mais l’envie de s’exprimer continue dans la langue qui a besoin d’affirmation. Depuis 1988, Rosine vit en Italie, immergée dans le babélisme moucheté des locutions dialectales régionales et ne rêve – rien de moins! – qu’en italien, ayant entrepris un parcours fait de tissages nouveaux. Ainsi le coeur qui saigne, comme Vincenzo Eulisse illustre bien dans l’un des ses dessins, se transforme en besoin pressant de raconter son expérience. Les langues deviennent, pour elle, moyens de transports, valeurs, traditions, transgressions, ponts pour se propulser vers l’autre rive et l’autre horizon, autrement injoignables.

Du créole de la vie dure des coupeurs de canne à sucre, au lent écoulement de la créolisation de l’Europe: les langues sont le fruit des relations sociales. Puis, lors de la Foire du livre, au cours des hommages rendus en Guadeloupe au grand Aimé Césaire (26 juin 1913 – 17 avril 2008, poète, écrivain et politicien français né à la Martinique), la rencontre inattendue avec Hector Poullet qui tend la main à notre poète, a permis de rendre au texte original italien, comme le souligne Gualtiero De Santis, la “couleur de la gemme créole” sous-jacente, et de rénover la fusion dans l’identité recherchée.

Le livre, joliment décoré des jeunes et fraîches illustrations de l’artiste vénitien Vincenzo Eulisse, avec ses écoulements, descentes et remontées dans les ruisseaux de la culture, se propose comme un tissage habile et patient des mille mèches rebelles, désordonnées, emmêlées qui représentent au lecteur la beauté du drame intérieur de la vie.

Amedeo Marchionni
(Coordinateur du projet éditorial)

  • Le “Code noir” régissait la vie des esclaves. Il définissait de manière stricte et précise les relations entre les maîtres et leurs esclaves et fixait aussi les conditions d'affranchissement des esclaves. Il s’agit d’un texte très important dans la culture créole aux Antilles.

Viré monté