Il est de ces matins mats où la litanie des lumières incendie un lien sauvage d'êtreté. Les galets du devenir et le sempiternel s'allient pour délier force contre-prodiges. Un soubresaut du ciel se craquelle, une tempête d'âme traînaille sans s'assoupir... Car tu m'aspires vers un continent de nouveauté en déblayant de moi d'impavides lourdeurs. J'apprends ainsi que je suis plus que tien, que je suis toi. Que tes multipolaires liaisons sont raffinement de ta bonté. Contredisant mon doute avec pelles de braise, tu pourfends le train de mes humeurs remontées, tu m'assailles de tes incitations à pulser, trampoliner, impulser la vivance. Tu es le Temps, coulée de verts espoirs fourrés de joies sagaces et complice de mes lieux intimes, ô frénésie de mes doux élans.

Jean S. Sahaï
27 décembre 2008