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Commémoration du cent-cinquantenaire
de l'arrivée
des premiers travailleurs indiens en Guadeloupe et en Martinique
2003 en Martinique - 2004 en Guadeloupe
Au nom de l'Indianite, Hommage à la Société créole
Ecrivain
Buste de Gandhi, Basse-Terre, Guadeloupe. Photo F.P. |
Par la pose de stèles émouvantes commémorant l'arrivée des indiens il y a 150 ans, la Guadeloupe et la Martinique nous rappellent qu'une part importante de nous même est originaire de l'Inde, enracinant pour des temps immémoriaux l'Indianité à la Créolité. Cet acte, hautement symbolique restitue la mémoire indienne à notre mémoire collective antillaise. En effet dans la seconde moitié du 19ème siècle une migration indienne réglementée par la France s'installa dans ses colonies d'Amériques. Mais ostracisés dès leur arrivée, trahis et abandonnés par les autorités, diabolisés, harcelés, les indiens cantonnés derrière des barbelés visibles ou invisibles, végétaient dans une coolitude humiliante.
Cette volonté d'éradiquer tout un pan de notre réel créole nous a conduit à de tragiques malentendus et à des souffrances inutiles. Mais en ce temps du mépris, les travailleurs tamouls, héritiers de l'antique sagesse du monde indien adopteront la voie du silence et de la non violence. Et sur leur terre d'accueil ils scelleront dans leur cœur cette pensée que chantaient déjà leurs ancêtres il y a 2000 ans : «Ma maison est partout dans le monde et tout homme est mon frère». Aussi est-ce dans cet esprit de fraternité que nous avons célébré avec faste 150 ans de métissage avec l'Inde jusqu'ici non avoué et non avouable.
En nous ouvrant les portes de la fascinante civilisation indienne, la commémoration nous a révélé une image séduisante et mystique de nous-même, car l'Inde a participé à la genèse de notre société créole alors que nous étions si peu disposé à son égard. N'avons-nous pas, par cet oubli amputé notre société de la dimension spirituelle nécessaire à son épanouissement ? Cette reconnaissance de l'indianité nous a rappelé que la sagesse hindoue vise avant tout la réalisation, la transcendance de l'être et que c'est dans la culture que l'homme manifeste sa souveraineté. Mais le 150ème anniversaire de l'arrivée des indiens a été aussi davantage pour nous une découverte historique, symbolique, unitaire et emblématique.
En 1853 à la Martinique, 1854 à la Guadeloupe ces deux peuples noirs allaient pour la première fois se rencontrer et être les précurseurs de la conscience créole. Mais au-delà de la réhabilitation de l'indien, il a été question de l'homme des terres créoles, de sa grandeur, de sa noblesse et de sa place dans l'univers. Ainsi cette commémoration fera date assurément dans l'histoire de la Martinique et de la Guadeloupe.
Désormais, nous ne saurons oublier que des hommes et des femmes, ont œuvré ensemble, échafaudant des projets pour les générations de demain, donnant un sens à notre mémoire, une direction à notre histoire, réalisant la pensée de Teilhard de Chardin : «les collectivités humaines les plus humanisées sont le produit non d'une ségrégation mais d'une synthèse». Car c'était bien de cela qu'il s'agissait: à l'occasion de la commémoration de l'arrivée des indiens, célébrer au nom de l'indianité la réussite de la société de synthèse qu'est aujourd'hui la nôtre dans un idéal de partage.
G. F. Ponaman
- Les manifestations pour la clôture du 150ème anniversaire ont eu lieu à la Darse de Pointe à Pitre, le dimanche 23 janvier 2005 à 11h00.
- Commémoration du cent-cinquantenaire de l'arrivée des premiers travailleurs indiens 2003 en Martinique - 2004 en Guadeloupe
23 janvier 2005
Clôture des manifestations
pour l'anniversaire
des 150 ans de présence indienne en Guadeloupe
Photos CocoNews
Dimanche 23 janvier 2005 a eu lieu la clôture sobre et solennelle des manifestations pour le 150ème anniversaire de l’arrivée des premiers travailleurs indiens en Guadeloupe. Le dévoilement du monument du «Premier Jour», réalisé par le sculpteur indien Inderjeet Sahdev, symboliquement déposé à la Darse, lieu d'arrivée du premier navire en provenance de l'Inde en 1854, est le dernier acte officiel de Bharat a Gua. Ce monument, le troisième installé au cours des «fêtes» du 150ème anniversaire, complète les deux statues de Gandhi, à St François et à Basse Terre.
Au nom de l'Indianite, Hommage à la Société créole par Gilbert Francis PONAMAN.
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