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Partie 2: Résistance, sentiment national,
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Qui sait si l'étranger
Qui dort sous l'Arche immense
Mêlant sa gloire épique
Aux orgueils du passé
N'est pas cet étranger
Devenu fils de France
Non par le sang reçu
Mais par le sang versé
Par le sang versé
Pascal Bonatti
Parmi les hommes et les femmes qui ont bravé, à corps perdu, l'occupant nazi, au sein de la résistance intérieure française, trois motivations ont prévalu: la défense de la dignité humaine, la reconquête de la liberté, le sentiment national. Pour certains c'étaient les trois à la fois.
Mais, peut-on dire que pour le républicain espagnol, réfugié sur notre sol, l'antifasciste italien venu chercher en France un espace de liberté, le Juif allemand échappé de la traque des nazis ou l'arménien rescapé du génocide... le sentiment national s'ajoutait à la reconquête de la liberté ou à la défense de la dignité humaine?
Tous unis dans le même combat, quelles que fussent leurs origines raciales, religieuses, politiques, hommes et femmes ont donné le meilleur d'eux-mêmes pour recouvrer la liberté et extraire de la tyrannie le territoire qui les avaient accueillis.
Aujourd'hui certains diraient qu'auparavant, ils avaient été des «envahisseurs», ou bien encore qu'ils ne pouvaient se prévaloir du droit du sol ou du droit du sang.
Et cependant, ils ont plus aidé notre pays à sortir de l'ornière que certains de ceux qui brandissaient l'étendard tricolore (frappé, il est vrai de la francisque).
Un écrivain «immigré» Romain Gary, a écrit cette phrase sublime: «Le patriotisme, c'est l'amour des siens, le nationalisme, c'est la haine des autres».
Il en est encore aujourd'hui, adeptes d'un nationalisme frileux qui se drapent dans les plis du drapeau tricolore en se livrant à la xénophobie, oubliant aussi que selon Lamartine, «ce drapeau fit le tour du monde, apportant aux peuples, le vent de la liberté.»
Il ne me viendrait pas à l'idée de brocarder ceux qui gardent, ancré au plus profond d'eux mêmes, le sentiment national.
Il est fort compréhensible que chaque humain souhaite rester fidèle à ses racines, à son langage, à sa culture, à ses traditions.
Il y a quelque chose de noble dans le sentiment national qu'il serait criminel d'avilir par un nationalisme exacerbé, étriqué, égocentrique, sectaire, méprisant et parfois haineux.
Les événements récents nous montrent suffisamment combien les sursauts de nationalisme peuvent être un danger pour la paix mondiale, qu'ils soient sioniste, islamiste, arménien ou azéris, serbe ou croate, balte ou russe, ou bien encore basque ou irlandais.
Nous tous qui avons eu la chance de survivre aux dangers du combat clandestin, qui avons pu nous réjouir de la victoire des forces de liberté sur celles de l'oppression, aux côtés de nos camarades espagnols, italiens, allemands antinazis, et d'autres nationalités engagées comme nous dans une lutte opiniâtre pour la dignité de l'homme, nous avons le devoir de faire connaître à la jeunesse d'aujourd'hui que la haine engendre la haine et que la fraternité humaine, par delà les races, les croyances et les spécificités éthiques est le meilleur gage de la paix et de l'entente entre les peuples.
Combien d'africains, d'indochinois, d'européens, etc... entrent dans cette catégorie de patriotes devenus français en repoussant l'envahisseur, véritable ennemi de la Liberté et de la République, et en traquant les «envahisseurs» de l'intérieur qui étaient devenus des complices vichyssois de l'occupant, le vrai!
Il suffit de lire la longue liste des maquisards, tombés sur le Front du Médoc et dont les noms sont gravés sur le Monument du Cimetière de LESPARRE, pour s'en convaincre.
Texte écrit en 1995 et à méditer aujourd'hui!
Georges Saubestre, ancien résistant du réseau Hilaire Buckmaster
Sommaire
- 27 janvier 2010 :
- Partie 1: 27 janvier 2010, 65 ème anniversaire de la fin d'un «crime contre l'humanité».
- Partie 2 : Résistance, sentiment national, nationalisme et identité nationale...
- Partie 3: des résistants au nazisme en appellent à la reconnaissance de la résistance noire, aux déportations et à l’esclavage planifiés par le colonialisme.