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La flamme de Zila pour le roots à New York

André Fouad

Publié le 2022-10-01 | Le Nouvelliste

Le winter fundraiser qui s'est déroulé à New York du 10 au 12 décembre 2021 à l'initiative du centre culturel spirituel et traditionnel inc que dirige le journaliste Jean Saurel Francillon m'a permis de faire une belle découverte dans le monde de la musique, en particulier la chanteuse folk «Zila», de son vrai nom Rozna Marcelin.

Lors du spectacle de levée de fonds à Brasserie créole (Queens, New York), le dimanche 12 décembre 2021, réunissant sur le même plateau la formation Boukan à tendance world beat du chanteur charismatique Eddy Francois et du talentueux maestro arrangeur-compositeur Vladimir  «Jimmy» Jean Félix, le trompettiste Eddy Brisseaux, les chanteurs Haïti Blues, Prince Guetjens, Monvelyno Aléxis et Myriam Ayiti. Elle a été le pôle d'attraction, en revisitant les plus belles chansons tirées de notre riche folklore telles que «Yoyo», «Peze Kafe», «Danbalah», en leur scellant d'une touche moderne avec des sonorités jazzy, blues et reggae.

Sa prestation a plu et été saluée par une pléthore de personnalités, les unes plus avisées que les autres. Selon le directeur du bureau national d'ethnologie, l'artiste polyvalent et prêtre du vodou, Érol Josué, qui a fait paraitre en 2021 son deuxième opus «Pelerinaj» (Geomuse, France), Zila est une voix exceptionnelle, originale, authentique. «C'est un talent  à l'état pur. Elle représente un symbole de résistance, de fierté, de perséverance. Elle me rappelle la chanteuse africaine Oumou Sangare considérée à juste titre comme l'ambassadrice  du rythme ''Wassoulou'' pratiqué dans la région du Mali.»

Quant au Samba Eddy François, il estime qu'elle mérite d'être connue et appréciée dans le monde musical tant à New York que dans les autres coins de la planète: «Se yon bèl atis. Yon djohu. Yon talan total kapital!»

La chanteuse aux longues tresses, Zila, poursuit le travail déjà entamé par le passé par Lina Mathon Blanchet, Esmerantes Despradines Morse, James Germain, Carole Demesmin, le duo infernal Wawa et Azor, l'orchestre des jazz des jeunes, Choeur simidor, Manzè Dayila, qui se sont lancés dans le combat pour la valorisation de nos rythmes, nos chansons populaires victimes de tant de préjugés, de calomnies de la part de la société.

Sur scène, elle crée une ambiance sans faille, sans détour, par son timbre vocal, ses gestes, ses messages. Elle arrive même à transmettre de l'énergie positive au public allant même jusqu'à l'euphorie totale.

Née en 1970 dans la commune de Pilate, dans le département du Nord. Elle a débuté dans la musique Gospel, avant d'embrasser définitivement la musique dite roots qui l'a conduite dans les groupes Ram, Boukan, Ginen Zobop et surtout Ibo Lele du célèbre guitariste Jean Claude Bourelly.

Celle qui s'est illustrée au début des années 80 au sein de la troupe de danse foklorique de feue Madame Odette Wiener, se dit fière de hisser bien haut le drapeau de la culture haïtienne que ce soit à New York, en Allemagne ou à New Orleans.

Pour l'année 2022, Zila, mère d'une fille, ayant établi ses bases dans le quartier de Brooklyn (New York), rêve enfin de publier son premier album avec la complicité du producteur bassiste et propriétaire du studio «Kamoken» Chicot Boyer, l'un des membres fondateurs du groupe vodou-jazz Foula.

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Viré monté