En ce début d’une nouvelle année, dans le sud de la Floride, les sirènes de l'hiver résonnent à ma fenêtre. Je me sens de plus en plus bâillonné par les démons de la nostalgie et du désarroi en visionnant le clip "Savalou", dont le refrain "sispann jwe ak peyi a, la vi moun..." est si évocateur, entraînant et d'actualité.

"Savalou", un vrai cri du cœur venant de loin après deux siècles d'indépendance de la première République noire du monde.

Une chanson pour dire non à la bêtise qui nous habite dans nos us et coutumes, à l'ignorance, à l'inacceptable, à cette peur bleue qui nous accapare depuis la période coloniale jusqu'à l'ère de la haute technologie. Une chanson konpa, sous la plume du talentueux guitariste et producteur Dener Ceide, et interprétée par l'incontournable Reginald Cange, traduit en somme notre descente aux enfers, cette mort lente, dirait-on, programmée, calculée, planifiée par qui, par quoi? Un vrai génocide qui ne dit pas son nom. Qui sait... Une chanson aussi pour vous inciter à sonner les cloches d'un vrai réveil collectif en vue de redonner vie à l'alma mater "Haïti", qui fredonne des airs mélancoliques et dont les échos se font entendre ici et là, ne laissant personne indifférent.

À mon avis, la formation Zafem aux couleurs world beat suit les traces des Wailers de Bob Marley, de Fela Kuti, des AC/DC, des Beatles, des Eagles, qui ont fait rêver pleinement les cœurs en berne au-delà des frontières linguistiques et ethniques.

N'est-ce pas le philosophe allemand Emmanuel Kant qui a déclaré avec raison: "La musique est le langage des émotions"?

André Fouad !

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 Viré monté