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En lisant le discours de l'académicien Dany Laferrière Publié le 2021-09-03 | Le Nouvelliste Dany Laferrière présente son "Autoportrait de Paris avec chat" à Chiasso (Suisse) le 5. mai 2018. Photo Francesca Palli. |
J'aime voyager avec mes bouquins, lors de mes longues heures de vol. Le week-end du 20 au 23 août 2021 à destination de la ville de New York, «The big apple », pour les festivités des trois années du centre culturel et spirituel dirigé par le prêtre vodou et journaliste de carrière Jean Saurel Francillon, à bord de la compagnie aérienne Delta m'a permis de découvrir le livre «Dany Laferrière à l'académie française, discours de reception» publié par C3 éditions dans la collection autobiographique..
Cet ouvrage, divisé en quatre sections (un coup de foudre, discours de l'épée, discours de réception à l'Académie française, réponse du discours de réception de Dany Laferrière) par Amin Maalouf, m'a emballé du début à la fin et m'aura permis de découvrir le côté si plaisant, charmant et érudit de Dany toujours fidèle à son style et ses convictions profondes.
À travers les page, il avoue éprouver un profond respect pour sa grand-mère Da, généreuse et hospitalière dans l'âme avec laquelle il a passé une bonne partie de son enfance dans la région de Petit-Goâve. Da lui a enseigné de très belles choses qui fleurissent encore les pages de la plupart de ses œuvres romanesques, de ses chroniques magnifiques en particulier «L'odeur du café» (1991), «Le goût des jeunes filles» (1992) et «Le charme des après-midi sans fin» (1997).
Chez Dany, narrateur dans tous ses états, dégage cette passion qui va jusqu'à la démesure, la folie même pour les grands auteurs de la littérature universelle tels que Tanizaki, Basho, Oscar Wilde, Octavio Paz, Aimé Césaire, Jacques Roumain, Léopold Sedar Senghor, Borges, Gaston Miron et Jacques Stephen Alexis.
Il nous confie que le lieu sacré de tout écrivain est la bibliothèque: «C'est le pays de tout écrivain. Le siège des émotions de celui qui regarde le monde par la fenêtre», affirme-t-il.
Armé de son épée, auréolé d'un joli vèvè Legba signé du célèbre sculpteur haïtien Patrick Vilaire, il a dressé le portrait, en des termes très élogieux, de son prédécesseur, l'écrivain franco-argentin Hector Bianciotti, dans un récit poignant, édifiant, vivant, succulent. Les anecdotes, les diverses références littéraires, anthropologiques, journalistiques défilent sous mes yeux comme les nuages et retiennent mon attention de lecteur jusqu'au bout.
«Vous puisez votre énergie à deux souces differentes; la fierté déjà mentionnée et l'ambition le francais mieux que quiconque. Vous hésitez jusqu à ce qu'un jour votre alter ego Angelo Rivaldi vous convainque d'écrire en français ce roman que vous portez en vous depuis si longtemps sans la miséricorde du Christ.»
Dany ne cache pas son admiration pour ce brillant auteur franco-argentin Hector Bianciotti (1930- 2012). Auteur de plusieurs ouvrages dont «Le traité des saisons» (1977), «Ce que la nuit raconte un jour» (1992). Il a recu, en 1985, le prix Femina et, en 1992, il a été couronné prix Piere de Monaco pour l'ensemble de ses œuvres.
«Vous avez perdu, sauf cette manière de vous tenir que la maladie n'a pu altérer qu'au dernier moment. Jusqu'au cœur de cette douleur qu'est la perte de la mémoire pour un écrivain comme vous si attaché au mot juste et au goût de bien dire, vous gardez votre élégance.»
Récipiendaire de tant de prix littéraires prestigieux et auteur d'une kyrielle d'ouvrages romanesques traversés par la thématique de la mémoire, de l'exil et de l'errance, l'écrivain Dany Laferière fut intronisé à l'Académie française, sous la Coupole, le 28 mai 2015, en présence de François Hollande, président de la République française, et de Philippe Couillard, Premier ministre du Québec.
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