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Bon bagay de Beethova Obas,
un hymne à l'excellence

André Fouad

Publié le 2021-04-06 | Le Nouvelliste

Haïti est la risée de tous les pays du monde, en raison des difficultés de toutes sortes auxquelles nous faisons face depuis la proclamation de notre indépendance le 1er janvier 1804 et surtout de l'assassinat de l'empereur Jean-Jacques Dessalines.

On est taxés de tous les épithètes, des sept péchés d'Israël par les rois, les princes, les reines, les papes, les ministres, les généraux, les diplomates, les colons d'hier, d'aujourd'hui et même les présidents.

Dans la presse internationale, la misère, la précarité, l'anarchie, le cannibalisme, la tragi-comédie, le kidnapping, l'insécurité représentent notre carte de visite. On priorise quotidiennement la face sombre de notre existence, tout en oubliant notre capacité de survie, de créer intensément, malgré les nombreux affronts dont nous avons été l'objet en tant que peuple.

Là où tout va mal, il y a toujours les artistes qui viennent à la rescousse pour nous dire haut et fort que tout n'est pas totalement perdu, que les rayons de soleil brilleront sur l'île, pourvu qu'on prenne conscience de nos erreurs, de nos faiblesses, de nos grossièretés, de nos lacunes.

N'est-ce pas l'auteur de «Les Misérables», le célèbre poète français Victor Hugo, qui affirmait que «le poète, en des jours impies, vient apporter des jours meilleurs»? C'est là, toute l'importance, le bien-fondé du message du guitariste-chanteur, compositeur, interprète Beethova Obas dans la chanson vidéo clippée «Bon bagay», sortie le jour de son anniversaire, le 25 mars écoulé, figurant sur son septième opus, mise en circulation à la fin de l'année 2020.

Toujours dans son propre style épousant les rythmes cubains, brésiliens et haïtiens (CUBRAHA), cette chanson peut être considérée comme un réveil des consciences endormies.

Beethova stigmatise sans détour nos détracteurs internationaux et estime que nous disposons suffisamment de ressouces humaines, minières pour que nous puissions prendre la route du progrès, de la lumière avec le support de nos vrais alliés et amis.

«Pouki yo pa pran nou pou anyen?
kou l pa bon yo di se Ayisyen
se pa vre, mwen kwè yo vle yon bagay nou genyen
pouki se yo k ap dirije n?
pouki yo ap mache sou diyite nou?
louvri je n gade 
li lè li tan pou nou frape pye n».

«Bon bagay» se veut l'expression du refus aux anciennes pratiques liées à la dictature. C'est en quelque sorte une chanson inspirationnelle, de motivation intérieure pour chacun de nos compatriotes résidant soit en Haïti ou à l'étranger. C'est simplement un hymne à la beauté, à l'excellence, à la renaissance en ces temps d'incertude, de reniement, de dépression, de peur, de découragement qui assombrissent notre paysage.

«Chodyè prete pa bouyi pwa sèch
san gaz alimèt pa limen bòbèch
an nou ale, n ap fè l ak sa nou genyen
pou pitit nou ka fyè de nou demen.»

Beethovas Obas est apparu sur la scène en 1988 avec son premier album «Le chant de liberté». La photo de couverture n'est rien d'autre qu'une toile de son feu père Charles Obas, disparu tragiquement sous le régime des Duvalier.

Il est, selon plus d'un, le disciple d'Emmanuel «Manno» Charlemagne, connu pour ses chants aux couleurs de notre société en pleine déliquescence, mais avec une orchestration de qualité, s'ouvrant sur la modernité.

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Viré monté