Potomitan

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Annou voyé kreyòl douvan douvan

Les fours crématoires débordés,
venus de tous parts bombardés
ces corps déjà en état de putréfaction.

L'odeur des camions sans réfrigération
donnait à mille lieux le dégout,
pire que celle d'un égout...

On ne recevait que sur rendez-vous
les hôpitaux et hospices s'avouent
dépassés par cette situation critique.

Même les journaux plus ne critiquent
devant le cas, on baisse les bras...

L'heure au clocher sonne le glas,
un dernier hommage à ces corps
sans nom battant tous les records
enterrés à la hâte dans des fosses
communes sans même une croix
de peur sans doute d'une foi fausse
laissant le soin à une pensée qui croit....

* * *

Liberté ou la mort,
le travail est un droit,
la liberté.

Un pas trop tôt,
on se mord de remords les doigts,
tard on se ronge le pouce...

Retourner ou pas question qu'on se pose,
la réponse à coté, certains disent la ferme, durée trop la pause car rien ne pousse...

Que doit on faire,
nul ne sait,
mieux vaut aller battre le fer ou de patience se taire ...

Des deux cotés on meurt,
ou c'est la fin ou l'on meurt de faim...

Adieu vache,
veau couvée et toute la ferme,
quand sans nous la terre tournera au fil du temps quand tant d'orgueil,
tant de haine ont pris le dessus, après avoir été déçus...

* * *

L'essentiel est de rester en vie en ces temps,
oubliez vos envies.

Les temps sont très durs,
tant que cela dure,
mettez-vous tant bien que mal à l'abri évitant le virus,
le mal qui marche de porte en porte,
qui six pieds sous terre emporte sans le moindre alarme...

Un danger invisible à l'œil nu tombé
soudain des nues ouverte la poitrine à l'arme...

Une roulette russe en jeu
dont la mort est l'enjeu...

Malchance,
elle frappe de sa faux les données et les espoirs faux...

Il ne suffit qu'une seconde pour qu'à la vie rien ne seconde
on tombe du ciel tout à coup à la tombe,
un nœud au cou...

En ces temps,
oubliez vos envies,
l'essentiel est de rester en vie...

*

Mai 2020

 Viré monté