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Migannaj entre écoles

Le Moule à Marie-Galante

Pineau

Ce mardi 11 juin, Gisèle Pineau et Max Rippon recevaient leurs lecteurs.

Venus directement de Le Moule, les 80 jeunes lecteurs accompagnés de quelques parents et de leurs enseignants, ont bravé les vagues levées depuis l’embarcadère de Saint-François, pour accoster à Saint-Louis, sur le coup des 9 heures du matin, par un temps radieux.

Si les repas étaient tirés du sac, monsieur Jacques Cornano, sénateur-maire de la commune hôtesse, avait généreusement pris en charge les frais de transports de surface, comme contribution communale à cet échange.

  

Migannaj entre écoles  

Les premiers pas d’un «migannaj» encore timide

En effet 2 autobus  attendaient la clique des t-shirts jaunes dans le parking de l’école Léopold Lubino, pour partager le temps avec leurs homologues de vert vêtus.

Le lien se fit rapidement, sous l’insistance des professeurs, soucieux de faire prendre cet agréable jumelage. Les jeunes de Saint-Louis ont donné de la voix par le chant d’accueil, «Bonjou Marigalant».

La porte-parole moulienne, soliste assurée, répondait à l’assemblée par des mots de remerciements très chaleureux.

Dès lors, les convenances établies, nous pouvions prendre place dans le confort des bus, en direction des ruines majestueuses de Roussel, habitation sucrière qui attend sa valorisante  et utile destination.

Après ce premier délassement des jambes, nous voilà en route pour le clou de la visite. Lalée Pòyé est cette étape tant espérée qui justifie le déplacement de tous ces jeunes lecteurs, avides de rencontrer la matière de leur lecture suivie. Il fallut un tour complet et guidé du quartier, sous le poids du soleil très présent, pour évoquer tant de lieux d’enfance, reconnaitre chaque feuillage, lorgner de loin les fruits encore rêches de pruniers mûrissants, des pyé-kennèt en saison, des manges inutilement échouées sur le sol, tâter les angles droits de la tige du bwa-karé, voir passer craintive un ortolan fuyant un gli-gli-montangn, qui cherchait à tromper la faim, et enfin arriver sur le seuil de la porte de Amie Bayadine, dans le texte, amie Maurice pour de vrai, et partager les larmes émues de ce témoin utile, visage froissé par le temps, qui est devenue à la faveur de ce récit, l’héroïne de tout un quartier, tout cela sous le regard vigilent de madame la directrice.

Migannaj entre écoles

Oublié le bouleversement de la mer… Vive la savane de Roussel et ses murs qui parlent en silence!

Après un rapide tour commenté de Capesterre, la halte au Château Murat devait permettre cet instant de pédagogie en plein milieu, puis les estomacs eurent droit à une légitime compensation.

Sur le coup des 13heurs 30, les sacs plus légers, le ventre plus lourd, chacun reprit sa place à bord. Direction l’école Léoplod Lubino, où déjà attendaient, impatients, les petits hôtes de Saint-Louis. 

C’est dans l’enceinte de la bibliothèque de l’école qu’un échange fourni attendait écrivains et jeunes lecteurs. Ce fut l’occasion d’apprécier la qualité du travail fourni en amont par les pédagogues. Des textes des deux auteurs furent montés en voix de belle manière, ce qui devait souligner l’utilité pour la formation de notre jeune public, de telles rencontres.

Les bons instants eux aussi ont un temps pour s’éteindre. Voici venu celui des séparations sur l’air de chansons, avec «Adieu Marie-Galante», version créole de Kazo, qui répond à «Belle-île-en-mer, Marie-Galante» de Woulzy.

Ce fut tout cela en une seule journée de partage entre jeunes scolaires.

Migannaj entre écoles

Promesse est faite de retrouver ces visiteurs d’un jour, cette fois à Le Moule et aussi d’autres jeunes en visites croisées, qui à Désirade, Terre-de-Haut, Terre-de-Bas, et aussi les îles du nord, dans cette même formule de rencontres, tel que cela a été initié en ce 11 juin Marie-Galante, à la conditions que cet appel lancé dans le sens des vents féconds, trouve les rivages des échos favorables, pour camper ces attentes.

Max Rippon,
le 12 juin, Bitasyon Durocher

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