C’est le temps le plus chaud
C’est le ciel le plus haut
Au sixième jour du mois
le soleil au zénith passera
mais de pluies diluviennes
ce passage s’accompagnera.

C’est le ciel le plus haut
C’est le mois le plus beau
Le Siffleur des mornes
à tue-tête encore chantera
tandis que le Sucrier déjà
son nid en coton tissera
Le ciel de nuages le jour se couvrira
mais les nuits seront eau de roche
 la lune s’y pavanera
et la voie lactée  s’y prélassera.

C’est le temps le plus doux
C’est le mois le plus fou
Caféiers, jasmins et gardénias
exhaleront le doux parfum
des nuits zénithales
 tandis que les manguiers
aux branches chargées de bébés joufflus
exploseront de joie.

Et alors que les flocons de kapok
flotteront dans l’air
tels de jeunes méduses dans l’eau
tiède de la mer  
c’est dans le cœur des hommes
que brûlera en furie cérébrale
 une vieille colère
qui nous vient
d’une douleur primale

Du sucre c’est encore la récolte
C’est le mois des révoltes
C’est bien le mois de mai
Le mois des maies
chargées des trésors de demain.

Hector Poullet, 29-04-2010

Sucriers (Coereba flaveola) en train d'apporter du coton vers leur nid. Photo F. Palli

 Viré monté