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Annou voyé kreyòl douvan douvan

La première aventure
d’Astérix en créole !

Gran kannal la

 

Sé Albert UDERZO
ki maké-y épi ki desiné-y


Mofwazé

Hector POULLET
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Jean Marc ROSIER

 

 

Vente en ligne ici.

 

GRAN KANNAL LA, Albert Uderzo  • Traduction Hector Poullet et Jean Marc Rosier •  Caraïbéditions • Avril 2008 • ISBN 978-2-917623-00-8

Asterix

 

Avant propos | Présentation de Caraïbéditions | Génèse du projet | Biographie des auteursBiographie des traducteurs | L’étape traduction | Préambule

Avant propos

Alors que Caraïbéditions s’apprête à lancer Astérix en créole, publiant ainsi pour la première fois, dans la langue régionale des Antilles, l’aventure d’un des personnages de BD les plus connus au monde, s’affrontent au «box-office cinéma» les deux poids lourds du moment, le film «Astérix aux jeux olympiques» et le film «Bienvenue chez les chtis», qui met en avant la langue régionale la plus parlée de France… nous espérons voir dans cette double coïncidence les prémices d’un succès annoncé ...

Présentation de Caraïbéditions

Caraïbéditions est une nouvelle Maison d’édition des Antilles-Guyane. L’idée de création de cette Maison d’Edition est née de la rencontre et des nombreux échanges de deux passionnés du livre et de la Bande Dessinée, Florent Charbonnier et Frédéric Dumas. Ce dernier, libraire spécialisé BD et albums jeunesse possède les trois librairies «Cas à Bulles» de Guadeloupe, Martinique et Guyane.

Dirigée par Florent Charbonnier, cette Maison d’édition souhaite ouvrir un nouvel espace d’expression créole et plus largement antillais.

Elle prévoit de publier des ouvrages destinés à tout public, mêlant le texte, le dessin et la photo sous toutes ses formes: BD, livres jeunesse illustrés, romans, essais…

Pour cela, elle souhaite mettre en avant des talents locaux débutants ou confirmés et permettre à des auteurs étrangers reconnus de travailler sur des projets ayant pour thème les Antilles-Guyane et ses habitants.

Elle souhaite également publier des œuvres françaises ou étrangères en créole.

Le lectorat de Caraïbéditions est tant à l’intérieur des frontières des Antilles qu’à l’extérieur de celles-ci, cependant, à travers sa diffusion, Caraïbéditions tente, avant tout, de toucher les lecteurs antillo-guyanais, de souche ou de cœur, basés dans les départements d’Outre-Mer, en métropole ou dans le reste du monde.

Génèse du projet

A ce jour, les nombreux voyages d’Astérix n’ont jamais conduit notre héros jusqu’aux lointains rivages de la Caraïbe.

Ceci n’a cependant pas empêché l’écho des exploits de cet irréductible gaulois et de ses fidèles compagnons de route, de traverser les mers et les océans pour arriver jusqu’à nous.

Depuis plus de quarante ans, grâce à Albert Uderzo et René Goscinny, les Antillais de souche ou de cœur ont pu suivre les exploits de leur personnage de BD préféré.

Aujourd’hui, le temps est venu… si Astérix ne vient pas aux Créoles c’est le créole qui ira à Astérix…

Notre héros national s’est déjà prêté, à six reprises, à la pratique des «langues de France» (nom de baptême des langues régionales de France donné par le Ministère de la Culture).

Le créole de la Caraïbe française devient officiellement la 105ème langue et dialecte du monde parlée par Astérix et ses compagnons d’aventure.

Les antillais, de souche et de cœur, vont pouvoir prendre plaisir à découvrir, en créole, toutes ces expressions célèbres tombées dans le langage courant et parfois devenues proverbe, telles qu’«ils sont fous ces romains», «le ciel va nous tomber sur la tête», «par Toutatis»… en espérant qu’elles deviennent elles aussi un jour une référence aux Antilles.

Les créolophones débutants vont également pouvoir découvrir cet album grâce à un lexique créole/français de plus de 400 mots.

Asterix

Biographie des auteurs

René GOSCINNY

1926: Naissance de René Goscinny à Paris.

1943: René passe une licence de lettres et se forme aux Beaux-Arts.

1945: René devient assistant dessinateur dans une agence de publicité, puis part pour New York. Sans argent, il choisit d’effectuer son service militaire dans l’armée française puis s’en retourne outre-Atlantique, où il rencontre l’équipe de la revue humoristique MAD qui lui offre quelques travaux lui permettant de subsister. Puis René débarque à Paris pour travailler chez World Press et International Press où il rencontrera Uderzo.

René GOSCINNY


Albert UDERZO

1927: Naissance d’Albert Uderzo à Fismes (Marne).

1932: Le jeune Albert montre, depuis la maternelle, une réelle aptitude au dessin. Il est très vite attiré par les héros de Walt Disney. Albert Uderzo, dès l’âge de dix ans, commence à crayonner des personnages au gros nez...

1938: Albert pense un temps devenir mécanicien d’aviation.

1945: A la Libération, il s’essaye au dessin animé, travaille pour plusieurs revues, crée ou dessine de nouveaux héros comme Flamberge, Clopinard, Zartan, Zidore, Arys Buyck, Prince Rollin ou Belloy l’Invulnérable.

Albert UDERZO

1947: Il devient reporter-dessinateur à France Dimanche et travaille pour World Press et International Press, où il rencontre Goscinny. Le courant passera instantanément entre les deux compères, qui multiplieront les projets communs. De nombreux héros naîtront de cette association, dont Oumpah-Pah, en qui beaucoup voient un héros précurseur d’Astérix.

1956: Uderzo et Goscinny participent à la création d’Edipresse (agence de presse) et Edifrance (agence de publicité), qui leur donnent l’occasion de s’exprimer de façon indépendante. A cette époque, pour gagner sa vie, Albert Uderzo ira jusqu’à exécuter neuf planches en une semaine, ce qui représente un travail colossal.

1959: Albert et René créent le journal Pilote. Ils recherchent un héros “bien de chez nous”. Après avoir exploré les âges, nos deux compères s’accordent sur la Gaule et les Gaulois. Ainsi, le 29 octobre 1959, le numéro UN de Pilote présente la première planche des aventures d’Astérix. René Goscinny collabore alors à de nombreuses bandes dessinées: Astérix, bien sûr, mais également Iznogoud (Tabary), Le Petit Nicolas (Sempé), Lucky Luke (Morris), Valentin (Tabary), les Dingodossiers (Gotlib), etc.

1977: Astérix devient un héros majeur de la bande dessinée française. Son succès va croissant d’album en album. Albert et René créent un studio de dessins animés, le studio Idéfix. Le 5 novembre 1977 René Goscinny meurt lors d’un test d’effort.

1979: A partir de ce moment-là, c’est Albert Uderzo qui reprendra, seul, les aventures du héros gaulois. Il créera dans la foulée les Editions Albert René, dont il s’occupe toujours aujourd’hui.

2008: Astérix est devenu en bientôt cinquante ans un phénomène du monde de l’édition. Les chiffres parlent d’eux-mêmes: 33 aventures traduites en 105 langues ou dialectes, 11 films et dessins animés, un parc de loisirs à son nom, des produits dérivés.

Biographie des traducteurs

Hector POULLET (Co-Traducteur de GRAN KANNAL LA)

Originaire de la Guadeloupe, il est l’un des premiers à y avoir défendu constructivement les valeurs culturelles qui sont liées à la pratique du créole.
Auteur d’une pièce à succès jouée en 1968 dans l’émigration An Mannman grèv et d’un poème hymne à la créolité immensément connu Mizanfan péyi-la, il vit aujourd’hui au pied de la Soufrière.

Il a défrayé la chronique en Guadeloupe en publiant une grammaire créole/français et en participant avec quelques amis à une expérience pédagogique hardie en langue vernaculaire, expérience destinée aux élèves «à problèmes». Il a collaboré à la publication de plusieurs ouvrages dont plusieurs dictionnaires ou méthodes d’apprentissage du créole.

Hector POULLET

 

Jean Marc ROSIER (Co-Traducteur de GRAN KANNAL LA)

Originaire de Martinique, diplômé en Lettres modernes et en Langues et Cultures Régionales, il est un membre actif du paysage culturel martiniquais.

Membre fondateur de l’association Mélanges Caraïbes, puis président de l’association Bannzil Kréyol Matinik et de l’Association Dikté Kréyol, il est également écrivain et éditeur (K.Editions).

Jean Marc ROSIER

Asterix

L’étape traduction

«Traduire [ ] est tout à la fois une nécessité pour le développement des langues et, dans bien des cas, un défi pour les traducteurs» (Jean Bernabé, préface d’Antigòn de Georges Mauvois)

L’idée

L’idée de traduire en créole de la Guadeloupe et de la Martinique, «Le Grand Fossé» d’Astérix, ne vient pas de nous, mais de l’éditeur Caraïbéditions. Cela peut surprendre et sembler paradoxal, mais il faut en effet du recul pour avoir cette idée. Il ne faut pas être complètement immergé, comme nous le sommes, dans un bain quotidien de défense et d’illustration de la langue créole.

Les traducteurs

Il fallait deux traducteurs, l’un en Guadeloupe, l’autre en Martinique. Notre éditeur Florent Charbonnier en a contacté plusieurs avant d’arrêter son choix sur nous. Pourquoi nous? Le sait-il lui-même? Question de feeling sans aucun doute. Nous ne sommes pas nombreux en Guadeloupe pas plus qu’en Martinique, à avoir le goût du risque et de l’innovation en matière de traduction.

Nous avons vus dans ce projet, l’occasion de faire un clin d’œil à l’histoire de nos fameux «ancêtres gaulois» et de surcroît une bonne raison de travailler ensemble, de participer à l’union de nos deux créoles, de réunir nos deux isolats.

La traduction

Un galop d’essai sur la première page, puis une première rencontre en Martinique pour choisir le titre, les noms des personnages secondaires, la méthode de travail, la graphie. Le titre: nous avons beaucoup hésité, entre plusieurs propositions:

«Gran ravin-la», «Larèl-fandas la», «Larèl-féli la», «Gan larèl-la» et même «Péyi-chiré la», pour nous arrêter tout simplement à «Gran kannal-la».

Les noms des personnages: mis à part les noms des 4 héros de base, Astérix, Obélix, Panoramix, et Idéfix, nous pouvions choisir les noms des autres personnages. Parmi ceux que nous avions choisis plusieurs ont été par la suite refusés par la société d’audit qui devait vérifier que le cahier des charges des Editions Albert René était bien respecté. Par exemple toute allusion politique étant exclue, nous avons dû trouver d’autres noms que Similasionnix, Tonomix, ou Chabennix qui nous avaient bien plus au départ.

La méthode de travail: nous décidons de traduire séparément la totalité du texte, chacun dans son créole, puis de confronter nos traductions, enfin de mixer. Après tirage au sort, le Créole de la Guadeloupe serait parlé par les habitants de la partie droite du village, celui de la Martinique par ceux de la partie gauche. Cependant nous n’ignorons pas tout à fait les autres créoles d’où le clin d’œil au créole de la Guyane, d’Haïti, des Saintes. Le village d’Astérix parle le créole des Antillais de France, quant aux Romains ils parlent un «francréole» c’est-à-dire un créole très francisé. Quels que soient les cas nous restons dans un registre de créole courant, facile d’accès pour tous et complétons ce travail par un lexique des mots spécifiques de Guadeloupe et de Martinique. Si bien que ce «Gran kannal-la» n’est plus seulement un ouvrage de divertissement, mais également un outil pédagogique et même une méthode pour apprendre à parler Créole.

Fallait-il écrire «Astérix» ou «Astériks»? Nous n’avions pas le choix, le nom des héros ne devait pas changer, aussi nous avons gardé la même graphie pour les autres personnages comme «Vonvonnix» et non «Vonvonniks».

Quant à la graphie de certains phonèmes tels les palatales k/g (Guadeloupe) et les dentales t/d (Martinique) il nous fallait choisir. Par exemple pour désigner en créole le mot «cœur» kè/kyè (G) ou tÿè/tjè (M) nous avons opté d’un commun accord pour la graphie actuellement en vigueur en Martinique, partant du principe de l’adage «qui peut le plus peut le moins».

Nous avions des délais à respecter, nous avons travaillé par téléphone et courrier électronique plusieurs fois par jour pendant deux mois. Nous avons finalisé après une deuxième rencontre en Martinique. Puis il y eu l’audit, les relectures, l’accord sur la préface etc…

Nous sommes contents, et fiers de ce travail en commun, nous espérons que nos lecteurs le seront également».

Asterix

Préambule

Le défi créole d’Astérix

«Autrefois, notre pays s’appelait la Gaule et ses habitants les Gaulois. Nos ancêtres, les Gaulois, habitaient des huttes couvertes de chaume et parlaient…le Créole».
Oui, parfaitement, le Créole! Mais quel Créole? Un Créole dont la base lexicale était le latin. Ce Créole latin est devenu, sous le règne de François 1er, seize siècles plus tard, le «François» autrement dit le Français,  langue officielle du peuple français. Parlée de nos jours par des millions de locuteurs, un peu partout dans le monde, la langue française a produit une littérature pleine de chefs-d’œuvre.
C’est sans aucun doute là ce qu’on pourrait appeler aujourd’hui un des bienfaits de la colonisation… romaine.

Vingt et un siècles plus tard, nous voici confrontés à la nécessité de faire parler le Créole à «nos ancêtres les Gaulois». Mais cette fois, il s’agit d’un Créole dont la base lexicale n’est plus le latin mais le Français! Et là encore quel Créole? Créole «rek*» ou Créole «swa*», comme on le  dit en Haïti? Créole «dragon*» ou Créole «tjòlòlò*» comme nous les qualifions en Guadeloupe et Martinique? Ou mieux encore, pour employer la terminologie des linguistes, créole «basilectal» ou bien créole «acrolectal»?
 
Nous n’en sommes pas certains, mais il nous semble bien qu’Astérix nous fait un clin d’œil! Notre intrépide héros, qui  pourrait bien être un ancêtre en ligne directe du célèbre «metpies*» créole, Ti-Jean-l’Horizon* , nous invite à relever avec lui, un nouveau défi!

De la Louisiane à la Guyane et tout au long de l’arc des îles de la Caraïbe, les anciennes colonies, françaises, anglaises, hollandaises ont leur Créole. Puisqu’il nous fallait choisir, nous avons opté pour celui de la Guadeloupe et celui de la Martinique, car ce sont ceux que nous maîtrisons mieux. Il se trouve que justement les habitants de ces deux îles vivent comme ceux d’un même «village coupé en deux». En tant que traducteurs, notre plaisir a été double: faire parler le Créole à «nos ancêtres les Gaulois» tout en travaillant à consolider les liens entre les deux côtés du village.

Dans la structure même du texte, non seulement les bulles des dialogues sont dans ces deux Créoles, mais le commentaire des encadrés fait alterner Créole de la Guadeloupe et Créole de la Martinique. Le côté droit du village parle le Créole de la Guadeloupe, le côté gauche celui de la Martinique, Le village d’Astérix parle le Créole martiniquais «miganné* » d’expressions guadeloupéennes à la manière des Antillais ultramarins, originaires de Guadeloupe et de Martinique, qui ont émigré dans l’Hexagone. Les soldats romains, comme toutes les armées d’occupation faites de mercenaires,  parlent une sorte de baragoin qui peut passer pour un acrolecte de créole, à moins qu’il ne s’agisse d’un proto-créole1. Quant aux pirates barbaresques, nous leur avons mis en bouche un sabir comme  devaient le parler les gens de mer en ce temps-là.

Ainsi Astérix se créolise, et nous pouvons dire que la créolisation, comme jadis la romanisation, continue d’être à l’œuvre, telle une poursuite inlassable de l’hominisation. Apprendre à s’assumer comme Créole, à dialoguer, à se respecter, à additionner nos différences au lieu de les soustraire, n’est-ce pas justement un des objectifs concrets de la Créolité que nous voulons bâtir? Nous ne nous contentons plus de penser cette Créolité, ni seulement de la proclamer, mais nous voulons l’approfondir  par une pratique quotidienne, faite de re-connaissance mutuelle de l’Un et de l’Autre.

Si nous n’avons pas pu, dans cet ouvrage,  mêler tous les Créoles de la Zone Américano Caraïbe, nous avons tout de même vu la nécessité d’en mentionner quelques-uns dans la présentation des héros, tel celui de la Guyane, des îles des Saintes et surtout d’Haïti dont les habitants ont, comme jadis les Gaulois, combattu l’occupation d’une armée impériale.
 
Bulle après bulle, nous avons «assaisonné» notre potion créole, et nous vous la présentons, ami lecteur, comme en l’île créole de la Réunion, un «rhum arrangé*». Nous espérons que ce premier Astérix en Créole sera un «bon décollage*» pour tous ceux qui s’intéressent aux langues créoles.

* voir le sens donné, en Français, à ces termes dans le lexique en fin d’ouvrage.

HONNEUR ET RESPECT 

Les traducteurs:
Jean-Marc ROSIER pour le Créole de la Martinique
Hector POULLET pour le Créole de la Guadeloupe.
Décembre 2007.

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  1. Nous avons pris comme modèle pour ce créole celui utilisé dans la proclamation faite par Leger-Félicité Sonthonax «Commissaire Civil que Nation  Française voyé dans pays-ci, pour metté l’ordre et la tranquillité tout-par-tout». Proclamation qui fut affichée en Haïti le 19 août 1793, l’an deux de la République Française.

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Réactions

ASTÉRIX AN KRÉYOL: BEL PASAJ !

Raphaël Confiant

Man pa dakò pies épi moun ki ka kritiké zafè yo fini transbòdé «ASTERIX» an kréyol. Sé moun-tala ka di ki sé an bagay ki danjéré davwa i ké fè timanmay-nou kwè ki yo sé yich Golwa. Analiz-tala té ké vré si nou té an 1930 oben an 1960. An lépok-tala, moun té aliéné toujou é met-lékol té ka apwann ti Neg ki «zanset-yo sé Golwa». Mé jod-la, sitiasion-an mofwazé, i chanjé net-é-pwop! Pèsonn pa ka di sé kalté kouyonnad-tala ankò, menm sé Matiniken-an oben sé Gwadloupéyen-an ki «pro-fwansé» a.

Jòdi-jou, rapò an nou èvè la Fwans toutafetman diféran. Sa ki lé nou rété bwaré épi La Fwans pa ka sèvi épi an diskou asimilasionis ankò. Yo pé pa sèvi sa ankò ! Apré 60 lanné Négritid-Antiyanité-Kréyolité, diskou-tala vini enposib a kenbé. Nouvo diskou a sé pro-Fwansé la sé ki sa? Enben, yo ka di ki nou ni entéré, a nivo rékolonmik, di rété adan bra la Fwans. Sa yo ka mété douvan, sé pa pies kalté liannaj kiltirel, sikolojik oben sentimantal, mé pito on diskou «réyalis». Yo ka di ki lè ou ka fè an siparézon ant Matinik-Gwadloup épi sé lézot ti péyi Bannzil Karayib la, ou ka vwè lamenm ki nivo lavi-nou pi wo ki ta yo, ki nou ni plis lékol, plis lopital, plis lawout etc…

Kidonk transbòdé «ASTERIX» an kréyol jod-la pa danjéré an pon jan davwa pon moun pa ka kwè ankò ki zanset-nou sé té Golwa. Okontrè, jis ni on diskou «nwaris», «négris» ki ka voyé douvan kilti a l’Afrik oben ta Neg mériken. Ki moun ki pé kwè ki an jenn boug ki ka gadé «TRACE TV» é ki ka abiyé kon Fifty Cents konpwann zanset a’y sé Golwa? AWA! Biten-lasa bout.

Man ka voyé an gran WOULO-BRAVO ba Ektò Poulé é Jan-Mark Rozié davwè yo fè bel travay-tala ki ké pèmet lang-nou an trapé plis fos, plis balan ankò. Zafè yo mété kréyol Gwadloup é kréyol Matinik yonn bò lot, sé an bagay ki bel toubannman tou. Sa ké pèmet nou sòti adan zafè toujou gadé enki lonbrik an nou. Pon kréyol pé pa ay douvan si ou vwè sé lézot kréyol la rété dèyè. Epi sa ké pèmet jenn moun li tibwen kréyol davwa sa ka mantjé anpil. Ni anlo liv an kréyol atjelman ba gran-moun, mé timanmay pa djè ni hak pou yo pé li. E nou tout sav, timanmay enmen « bann désiné » é asiré pa pétet, paran-yo ké kouri achté «ASTERIX» an kréyol ba yo.

Lonnè é respé asi misié Ektò Poulé é misié Jan-Mark Rozié!

Raphaël Confiant

 

Viré monté