Aruba, Bonaire et Curaçao, les îles ABC au sud de l’arc antillais, sont avec les trois S, Saba, Saint Eustache et Sint Martin, au nord, d’anciennes colonies hollandaises.

La circulation en Caraïbe n’est pas toujours simple. En partant de Guadeloupe, quand on veut aller vers le Sud, il faut d’abord partir vers le Nord. Ainsi pour nous rendre à Bonaire, il nous a fallu prendre l’avion pour Saint Martin, y passer la nuit et seulement le lendemain prendre un autre avion à l’aéroport international de Juliana pour Bonaire. Deux jours de voyage pour rejoindre une ile qui se trouve à un peu plus d’une heure de vol de Pointe-à-Pitre. Si près, si loin!

Mais le jeu en vaut la chandelle. Le dépaysement est total. Des amis nous avaient invités à venir les rejoindre là-bas, ils nous attendaient dans la marina du port de Kralendjik sur  leur voilier le «Madoukéra». Nous venions d’une ile tropicale au taux d’humidité très élevé, nous avons découvert une ile tropicale presque désertique. Pas une goutte de pluie durant notre séjour.

En plein air, des cônes de sel, tels des pyramides d’une dizaine de mètres de hauteur, des lacs salés où des flamands roses déambulent en filtrant de la vase les crustacés à l’origine de leur couleur, une végétation faite majoritairement de cactées dont on extrait une excellente liqueur, de gaïacs, d’aloès.  Des falaises creusées par les vents alizés, «bon air», font des abris sous roches aux peintures rupestres des peuples premiers, des ânes en divagation broutent une herbe sèche et rare où courent de nombreux iguanes. Tout autour de l’ile des plages et sites de plongée sous-marine. Mise à part l’exploitation du sel  exporté dans le monde entier, le tourisme est la principale activité de l’ile. Une curiosité tragique: des cabanes pour loger des travailleurs du sel, rappellent les conditions de vie de ces déportés mis en esclavage.

Quittons Bonaire en voilier, les Roques sont un archipel féérique, non seulement pour la beauté des plages et des fonds sous-marins, mais pour la déambulation sur des iles, la Grande et la petite Roques, où les chemins de sable blanc sinuent entre des monticules de strombes de lambis.

Enfin visitons l’Archipel des Aves, de simples bancs de sable posés sur des lagons de rêve. Sur l’un d’entre eux un laboratoire ou des chercheurs se relaient pour étudier, multiplier, protéger les différentes variétés de tortues marines dans de grands aquariums.

Il ne faut pas s’imaginer que ce paradis sur terre est exempt de pirates et autres détrousseurs de voiliers. Nous avons été contrôlés par une vedette de la marine vénézuélienne chargée de la police de la mer. Contrôle qui s’est déroulé dans la bonne humeur et s’est terminé autour d’un rhum des Antilles Françaises qu’ils ont bien apprécié.

Source NASA.

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 Viré monté