Qui est ce Victor Hugues qui débarque en Juin 1794 au Gosier avec un petit corps expéditionnaire de deux cents hommes? Il compte ainsi combattre l’armée anglaise qui depuis peu occupe la Guadeloupe. Il ne vient pas les mains vides. Il apporte en plus de la déclaration d’Abolition de l’esclavage, une guillotine toute neuve!

Fils d’un boulanger de Marseille parti chercher fortune à Saint-Domingue, il revient en France, ruiné, s’enflamme pour les idées de la Révolution et même celles de la Terreur. Procureur du tribunal révolutionnaire de Rochefort, il se montre implacable contre les ennemis de la République, ce qui le fait apprécier de Robespierre et des membres du Comité de Salut Public.

Avec l’aide de nombreux jeunes, intrépides et solides anciens esclaves venus de toutes les iles environnantes - tels Delgrès et Pelage de la Martinique - pour s’enrôler dans les rangs de son armée, il chasse les Anglais de la Guadeloupe. Il fait passer par les armes ou à la guillotine près de 700 colons et hommes de couleur qui s’étaient ralliés à la cause des ennemis de la France. En décembre 1794 les Britanniques capitulent. Victor Hugues fait enlever du fort St Charles le corps du général anglais, Dundas, mort pendant les opérations.

Les biens des colons sont mis sous séquestres et leur garde confiée aux partisans de Victor Hugues, maitre de l’ile, lequel ponctionne sa part pour ainsi s’enrichir.

Il organise la Course contre les bateaux Anglais, et même Américains, ce qui lui rapportera également beaucoup d’argent.

Il épouse une riche Créole de la Martinique.

Pour remettre en valeur les habitations, il organise le travail forcé. Le vagabondage est réprimé, les travailleurs doivent accomplir leurs taches en chantant des hymnes patriotiques.

Les Américains inquiets devant le comportement de ce proconsul font pression sur le gouvernement français afin qu’il les débarrasse de cet individu devenu gênant. Le 5 juin 1798, Victor Hugues est Invité à un banquet sur une frégate, arrêté à la fin du repas, il est réexpédié en France.

*

 Viré monté