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2. Août 2009 |
Une amie m'écrivait, il y a quelques heures de cela, qu'il ne cessait de pleuvoir de par chez elle, un village pas très loin du lac Majeur dans le canton du Tessin.
D’où je suis, de ma fenêtre j’entrevois un ciel blanc sale, sans nuage, presque uniforme qui tranche avec le la couleur des bâtiments et le vert des d’arbres imposants, dont la perspective donne l’impression, qu’ils sont plus hauts que les tours se situant à la droite de mon regard.
Il fait chaud, deux corbeaux à l’instant traversent le ciel, bien qu’il soit 20 h, les peupliers s’ancrent dans une fixité inaccoutumée, ils se dressent tel un élan que rien ne contrarie.
Pas un brin de vent, il s’est absenté. Mon ventilateur rend l’air supportable, malgré que tout soit ouvert, pas un insecte, pas une mouche ou un moustique ne s’est invité dans la pièce.
Sur ma table de nuit, brûle une bougie de neuvaine que ma sœur m’a apportée la semaine dernière, sa lumière falote m’accompagne, elle crée une présence comme la foi seule le peut, à ses côtés, je remarque que le pot à fleurs est orphelin, je n’ai pas acheté d’œillets, je n’en ai pas trouvé - C’est une fleur que j’affectionne et que j’aime avoir auprès de moi.
Tout me semble atténué, les odeurs de la chambre se sont effacées, le désodorisant à la lavande semble n’exhaler plus aucune effluve, les bruits éteints comme pour renforcer le silence, pas un criquet ne chante, pourtant la vie ne semble pas s’être arrêtée.
Une moto pétarade, les jappements de ma chienne lui succèdent, ils viennent rompre le calme, elle aboie comme voulant chasser l’intrus, puis tout se pose, le bruit s’éloigne, s’estompant comme si rien ne pouvait s’introniser dans le silence endimanché de sa sérénité, aucune sollicitude, même solennisée ne saurait avoir lieu aujourd’hui, sauf le chant de messe.
L’atmosphère est inquiète et triste, règne un calme comme celui d’avant cyclone, peut-être est-ce moi qui projette mes anxiétés sur ce qui m’environne.
La nuit arrive, les lampadaires s’allument, le ciel est bleu pale en dépit de la noirceur qui s’installe dans un jour fallace.
Evariste Zéphyrin