Kaz | Enfo | Ayiti | Litérati | KAPES | Kont | Fowòm | Lyannaj | Pwèm | Plan |
Accueil | Actualité | Haïti | Bibliographie | CAPES | Contes | Forum | Liens | Poèmes | Sommaire |
|
Préface
Le livre de José Le Moigne – La gare – témoigne d’un vouloir-vivre, d’un pouvoir-vivre et d’un savoir-vivre. Située de part et d’autre de l’Atlantique entre la matrice – La Martinique – et la terre d’accueil – La Bretagne–, ce roman nous met en présence d’un mouvement infini entre deux mondes inscrits dans une même personne, une même volonté, un unique désir : l’appropriation de deux cultures sinon antagonistes du moins distinctes. Cet aller-retour permanent définit pratiquement le quotidien de l’Antillais qui se souvient de temps en temps de l’Afrique et revendique aussi, à juste titre, sa part entière d’insularité et ses droits dans l’espace francophone. Je suis de ceux qui pensent que la démarche de José Le Moigne est au plus haut point saine et thérapeutique. Il est conscient d’une possible scission de sa personnalité, il se met donc en devoir de débusquer le lieu de la fracture, les pans menacés de dislocation afin de reconstituer l’unité de la personne. Car pour comprendre ce que l’on trouve, il faut savoir ce que l’on cherche: le lieu de la rupture et la configuration de ce qui reste. Ainsi l’homme n’est plus ravagé par l’angoisse et se reconstruit en toute sérénité, c’est du moins l’idéal. Ce parcours France-Antilles, dans les deux sens, était nécessaire.
Ce roman qui commence dans une gare et se termine pratiquement dans une gare, riche en aperçus, nous entretient avec acuité et lucidité des Antilles, de la Bretagne et de leurs habitants. Au moment où la France s’inscrit dans une Europe élargie, il est juste que ses citoyens d’outre–mer s’interrogent sur ce qui les rattache encore à la métropole.
Présentation vidéo des Éditions Gonnella