J’aime les mots rares
non pas parce qu’ils sont rares
mais parce qu’ils disent mieux
les choses
les êtres
toutes ces lignes de fuite
qui mènent au gynécée

J’aime les outremers
les noirs profonds
les rouges de Sienne et les grenats
parce que mêlés au vent
ils conduisent aux îles

J’aime les hommes
vibrants et minuscules
parce qu’ils sont les piliers
des sagesses meurtries

Pourtant
devant les horizons faillis
les amers félons
et les dérives tortueuses
je me demande
est-ce que rêver ensemble
c’est encore rêver

© José Le Moigne
15 août 2023

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 Viré monté