Potomitan

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Vœux

pour Diane et Larry

«Ce couple solaire, ce double perdu
Au dédale nu de nos destinées.»

«Voilà que les destins étouffés brillent
Larmes promises dans nos cheveux.»
(Georges-Emmanuel Clancier)

Saint-John Kauss
 

vœux de voyage dans la main / chemins de lierre aux vasques de papillons            vacances de l’homme aux cadastres de l’instant / d’odeur d’armoise et de silène

aux vœux d’un regard où gît le massif des illusions / pluie d’étoiles dans l’orgie douce des amants

ô jeunes épousés dans la patience du quotidien
chant d’une femme dans le silence des varechs
chant de femme paralysée à coups de dés
mais qui rêve de partager et de changer la vie

plaintes et joies dans l’absinthe des eaux / des origines aux souvenirs massus d’allégresse
métropole des larmes comme ce long fleuve blessé
d’une guitare arabe victorieuse ressassant les promesses
d’un jet d’espoirs catalans embrassant les rumeurs

d’hallucinée femme de chair mais sans mesure
telle que dans l’instant qui somme de partager l’arche du poète
quand le poème dans sa mémoire élève l’amour au-delà du bonheur

voilà que deux destins évoquent leur propre marche vers la chute
dans un murmure sans fin  apaisé par la tendresse

vœux de bonheur annoncés à l’assemblée des poètes
des pages et des mots à l’attention des valets debout comme des fleurs

et tant que dure ce long voyage au van des cœurs
mais par le chant de la silène et de la campanule

il y a lieu d’ériger des pages hautes dans mes rêves démesurés
il y a lieu d’espérer des mots simples égarés de la bouche d’une jeune épousée
il y a lieu d’allonger des pages et des mots d’amour
des mots seulement des mots pour alléger et nourrir le poème

chemins qui furent le chant des promesses
de la femme de l’enfant et de l’homme enlacés
terre immobile sur le duvet des anses de lassitude
routes qui furent le chant des glycines
de la rose du poète et de la simple fortune

reverrai-je dans la ville l’anacoluthe de vos yeux noyés
tout ce qui a été dit dans la munificence des mots et des poèmes
la croix le pays l’écolier
la source l’étranger et le rire
le sel la patience le bonheur

vœux sans répit dans l’attifement  des rires et de la solitude
du poème des monts et de la femme apprivoisée
vœux de voyage et de profond bonheur
dans la justice de l’amour
dans la lecture de la main en filigrane

vœux des vivants comme ceux des visages pâles
qu’à ma gauche l’invisible et son regard félin
qu’à ma droite l’instant de l’amitié des devins
pour le passage dans l’au-delà des poètes de haute lice

 

Avenue du Parc, Montréal
été 2005

Viré monté