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Mais voir le vent à Mona Pervil «Doux sourires dans la nuit…» Ottawa-Gatineau, 8 septembre 2022 Verseau, palais des Doges à Venise. Photo Francesca Palli. |
Je n’arrive pas à revoir le vent qui m’inspire qui fait transpirer les travailleurs des salines ceux qui n’ont jamais eu de cesse de porter la joie dans les boues de haine et de misère
Mais je n’arrive pas à revoir le vent qui me nourrit qui m’apporte l’ère du verseau et des battements de cœur ceux qui me lisent depuis l’aurore jusqu’à mon destin de carabinier
Je n’arrive pas à revoir le vent qui me hante qui m’associe aux troubadours du temps dernier ceux malandrins des trois cités tous morts dans les dédales de la conscience humaine
Puis je n’arrive pas à revoir le vent qui me dérange qui me chasse sous le soleil des volontaires de la sécurité des fleurs ceux des hippodromes de la vallée de Bourdon mon maître et mon ancêtre
Je n’arrive pas à revoir le vent qui me soustrait à la magistrature du temps des adultes ceux des envoyés de Dieu immolés à l’encolure de femmes létales
Je n’arrive pas à revoir le vent qui m’oblige à reconsidérer la mort et les coïts du verger mal-aimé brutal comme une verge simiesque qui fait chair
Mais voir le vent s’en aller vers le van des oubliés est une capitale qui prend feu avec nos oreillers pleins de souvenirs
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