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Champs d'accès pour un modèle d'évangélisation

Par
Saint-John Kauss

Il existe plusieurs champs d’accès possibles dans un modèle d’évangélisation à long terme pour une église locale. L’évangélisation qui est le fait de communiquer la Parole de Dieu, est la raison pour laquelle nous devons favoriser son émancipation. Elle est un moyen de diffuser la connaissance, par laquelle on peut toucher les cœurs sans expliquer les préférences. On peut atteindre des latitudes concurrentielles sans rien savoir et connaître de la psychologie humaine, question de choix divin. N’est-ce pas en tout, Dieu ou l’Esprit-Saint témoigne de l’aventure humaine, à savoir son manque de discernement et la passion démesurée de l’homme à apprendre et à surprendre. Le but qu’assigna ce travail est de rechercher les champs d’accès, avec toute la prudence nécessaire, pour un modèle d’évangélisation dans l’église locale. Notre modélisation reflètera les voies d’accès à l’évangélisation individuelle malgré la résistance prévue des nouveaux convertis et dissidents de longue date. L’évangélisation de masse ou des multitudes fera l’objet, dans un  proche avenir, d’une autre étude pour la compréhension des pasteurs et fidèles.

LA LEÇON DU MAÎTRE

Analyser les unes après les autres les différentes parties que constitue la démarche de Coleman dans son livre, Évangéliser selon le Maître (1982), de dire aussi qu’il s’ouvre sur des citations bibliques expliquant, d’un premier abord, la nature des leçons à retenir de Christ. Il ne faut pas confondre douleur et désespoir, semble nous lancer Robert Coleman, l’un des meilleurs spécialistes de l’évangélisation selon Jésus. Garder sa souffrance, c’est ne pas connaître Dieu; l’avouer, c’est espérer. Évangéliser selon le Christ, c’est posséder les moyens d’affirmer qu’en définitive la Bible est d’autant plus belle qu’elle est compréhensible.

Premièrement, par sélection, Jésus enrôlait des hommes pour témoigner Sa parole et continuer le ministère après son départ (Matthieu 4:18-22; Marc 1: 16-20; Marc 2: 13, 14; Matthieu 9: 9; Luc 5: 27, 28), des hommes que suivraient les multitudes: «Il en choisit douze» (Luc 6: 13). Jésus et les apôtres ont été les premiers à évangéliser par la méthode «oikos», c’est-à-dire un principe de réseautage de famille, d’amis ou d’alliés et, plus tard, à plus grande échelle (Jean 1: 35-51). Il ne faut pas y avoir aucune trace de précipitation dans cette sélection des disciples, mais de la détermination. Aucun des douze n’occupait une place prépondérante à la synagogue, ni ne faisait partie des Lévites. Des hommes ordinaires. Exception faite de Judas l’Iscariote qui provenait d’une région plus raffinée de Judée et qui était recruté en tant que comptable-administrateur, puisque le ministère de Jésus-Christ recevait beaucoup d’argent de ses alliés et supporteurs (Luc 8: 1-3; Luc 10: 38-42). Par sélection doublé d’une certaine concentration, il y a lieu, d’après l’enseignement de Jésus, de choisir quelques éléments de base, les  «soixante-dix» (Luc 10:11); mais aussi de se limiter à un nombre d’hommes assez restreint, les douze apôtres, pour pouvoir travailler assez efficacement avec eux (Luc 6: 13-17; Marc 3: 13-19). Ce principe de concentration illustré dans le ministère de Jésus est tel que, dès la Genèse, Dieu choisit une petite Nation, Israël, et que  plus le groupe est petit, plus grande est la possibilité d’une formation sérieuse. Cette règle semblait s’appliquer même à l’ensemble des douze sélectionnés, par les relations privilégiées de Pierre, Jacques et Jean avec le Maître par rapport au neuf autres (Marc 5: 37; Luc 8: 51; Marc 9: 2; Matthieu 17: 1; Luc 9: 28; Marc 14: 33; 26: 37). L’Éternel, Dieu, choisit, Lui aussi, Ses prophètes et Ses hommes pour le Service, en l’occurrence Moïse (Exode 3: 10-14), les jeunes Samuel et David (1 Samuel 1: 26-28; 1 Samuel 3: 4-10; 1 Samuel 10: 1; 1 Samuel 16: 1). Par association, Jésus-Christ restait et vaquait à toutes sortes d’occupation avec Ses disciples. Ensemble, ils réalisaient tout: «voici, je suis avec vous tous les jours» (Matthieu 28: 20). Jésus fit tout pour instruire ces hommes, quitte à les garder près de Lui. La Connaissance n’était pas transmise par le Maître en termes de lois ou de dogmes, mais de façon informelle. Elle s’acquérait par l’association, par l’amitié, et par la personnalité vivante de Celui qui est et marchait avec eux.  Il les a enseignés trois ans durant de formation, puis les a envoyés prêcher à travers le monde selon la Grande Commission (Matthieu 28: 19-20). Une fois choisis, Jésus leur déclara : «Suivez-moi, et je vous ferai pêcheurs d’hommes» (Matthieu 4:19). En fait, cet engagement personnel d’être en constante association avec Lui était la condition de leur apprentissage et de leur installation dans le ministère. Connaître et vivre plus près du Maître, voilà le suprême principe dans la préparation des disciples. Les nombreux voyages de Jésus accompagnés de Ses disciples avaient pour but de les préparer, de développer leur compréhension, d’enraciner leur foi, d’ouvrir leurs yeux sur la réalité spirituelle, et de leur faire connaître les mystères du royaume de Dieu (Marc 7: 24; Matthieu 15: 21; Marc 7: 34; Matthieu 15: 29; Marc 8: 10; Marc 8: 27; Matthieu 16: 13; Luc 13:22; 19: 28; Jean 10: 40; 11: 54; Matthieu 19: 1-20, 34; Marc 10: 1-52; Matthieu 20: 17; Marc 10: 32; Luc 8: 10). Durant les derniers mois de Sa vie et surtout à la dernière semaine, Jésus accorda plus de temps et d’attention aux disciples choisis, en comparaison des heures données aux autres. Et il en fut ainsi pendant trois ans, quand bien même Il prêchait souvent aux foules et  s’adressait aux multitudes. Les disciples bénéficiaient ainsi de Ses paroles et de Ses actes pour les autres, autant d’un enseignement pour eux-mêmes. Par la consécration, qui est de s’adonner à Dieu et de se consacrer à son travail, le choix de sa croix et d’obéir est essentiel. Jésus-Christ demandait la loyauté et l’obéissance: «Prenez mon joug sur vous» (Matthieu 11: 29). Et Il s’est exprimé à Ses disciples, fidèles, obéissants et actifs, en ce sens: «Vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée, dans la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre» (Actes 1: 8). Nous devons alors séjourner, s’il le faut, jusqu’aux confins de la terre pour partager la Bonne Nouvelle. Et nul ne peut suivre quelqu’un en qui il n’a pas confiance ou poser un acte de foi s’il n’a pas l’intention d’obéir à ce qui sera demandé. La foi en Christ et l’obéissance à la Parole. Jésus, dans l’une des   conversations avec Son Père, n’a-t-il pas répondu ce qui suit: «Comme tu m’as envoyé dans le monde, je les ai aussi envoyés dans le monde…pour que le monde croie que tu m’as envoyé (Jean 17: 18, 21). En payer ainsi le prix, s’il faut être conducteur pour le Royaume. Renoncer à tout ce qu’on possède pour être disciple (Luc 14: 33; Marc 10: 21; Matthieu 19: 21; Luc 18: 22). Par le don de soi, qui est de se soumettre complètement à la volonté divine, le «moi» n’a plus aucun droit, ni aucune autorité: «Suis-moi, et laisse les morts ensevelir leurs morts. Va, toi, annoncer le Royaume de Dieu» (Matthieu 8: 21-22; Luc 9: 59-60). Et Jésus de préciser: «Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il renonce à lui-même» (Matthieu 16: 24). Il faut donc aller jusqu’à l’abandon de sa propre vie au Maître et à la soumission absolue à Sa volonté (Luc 16: 13); un abandon complet du péché jusqu’à la repentance totale (Matthieu 5: 1; 7: 29; Luc 6: 20-49); l’amour manifesté dans l’obéissance au Christ (Matthieu 5: 48; Jean 14: 21, 23); le renoncement à soi-même pour les autres (Marc 8: 35-38; Matthieu 16: 24-26; Luc 9: 23-25; Jean 12: 25, 26; 13: 1-20). Par démonstration et par souci exemplaire: «Je vous ai donné un exemple» (Jean 13: 15),  Jésus montra à Ses disciples comment vivre avec Dieu et avec l’homme. Il s’engageait dans la Prière avant d’entreprendre n’importe quoi. La prière n’est pas seulement un privilège, c’est une nécessité quotidienne. Elle nous relie à la source de vie, de lumière et d’amour qui est Dieu. Jésus-Christ a permis, plus d’une fois et souvent, à Ses disciples d’être témoins de Ses entretiens avec le Père. Il a commandé et espéré une vie de prière constante de ces derniers. Il restait si longtemps en prière qu’il y a lieu de noter, de par son exemple, la nécessité d’une vie consacrée à la prière. Le Christ savait prier (Matthieu 14: 23; 27:46; Marc 6:46; 15:34; Luc 6:12). Il enseignait aux disciples quelques-uns des principes de la prière, et répétait devant eux une prière modèle (Matthieu 6:5-6; Luc 11: 1-11; Matthieu 6: 9-13). En somme, Il mettait l’accent sur la vie de prière, sa signification et l’application qui en découle dans le monde, ainsi que l’importance de la connaissance et de l’utilisation des Saintes Écritures. Par délégation des tâches, le disciple serait à même de s’occuper pour l’avancement du ministère et de poursuivre l’œuvre de Jésus en allant porter au monde l’Évangile rédempteur, après Sa mort. Car la moisson est grande, mais il y a peu d’ouvriers. (Luc 10: 2-16). Et à Jésus-Christ de dire et d’assigner des tâches: «… je vous ferai pêcheurs d’hommes» (Matthieu 4:19; Marc 1: 17). L’éternel, Dieu, savait aussi déléguer Son pouvoir. À Moïse, ne disait-Il pas: «Vois, je te fais Dieu pour le Pharaon, et ton frère Aaron sera ton prophète…» (Exode 7: 1). Outre, après le lavage des pieds de Ses disciples, Jésus leur demanda de suivre son exemple en se servant les uns les autres. Et Il avait ajouté: " En vérité, en vérité, je vous le dis, le serviteur n'est pas plus grand que son seigneur, ni l'apôtre plus grand que celui qui l'a envoyé. Si vous savez ces choses, vous êtes heureux, pourvu que vous les pratiquiez" (Jean 13: 16, 17). Il a ainsi préparé Ses disciples à plusieurs tâches telles que l’apport de la Bonne Nouvelle aux autres, témoignage de leur foi et d’une vie de témoins; l’intendance; les préparatifs pratiques pour la vie du groupe; le baptême de nouveaux convertis; la chasse aux démons en son nom; etc. Mais la présence active dans l’observation constante de Jésus à l’oeuvre demeure la méthode charnière de son enseignement aux douze apôtres. Le contrôle des situations doit être primordial afin d’éviter le détournement de l’appel par  manque de concentration dans le travail de Dieu. Jésus gardait contrôle sur Ses disciples (Marc 6: 30; Luc 9: 10). Et nous dit: «Ne comprenez-vous pas?» (Marc 8: 17). Le prophète Ézéchiel fut l’exemple parfait de l’homme de Dieu qui s’est laissé auparavant absorber par des situations émotionnelles, sa femme (Ézéchiel 24:15-18). Finalement, Jésus voulait qu’ils (les apôtres) Le reproduisent: «Allez et portez du fruit» (Jean 15: 16). L’Éternel, Dieu, aida Moïse à L’imiter en devenant pour une fois son mentor (Exode 4: 1-12). Imiter par la pratique de l’enseignement de Christ, et Le reproduire par l’organisation de la relève, c’est-à-dire faire des disciples, tel a été le prototype d’évangélisation selon le Maître.

La sélection, l’association, la consécration, le don de soi, la démonstration, la délégation, le contrôle, la reproduction, ne sont que des étapes circulaires dans le processus d’évangélisation par l’enseignement de Christ, et selon Lui. D’autres modèles sont susceptibles d’être exprimés à pleine voix dans la constante problématique de deux mille ans d’histoire des hommes après Jésus-Christ et la Nouvelle Alliance. Dans le contexte du XXIème siècle, n’est-ce pas à fond qu’il faut déchiffrer le sel de la terre pour pouvoir répondre à ce défi de taille qu’est l’évangélisation selon les normes et donnes de notre époque?

CHAMPS D’ACCÈS POUR UN MODÈLE D’ÉVANGÉLISATION

Si l’on confiait à une machine cybernétique le soin de répertorier les différents systèmes ou modes de traitement de l’évangélisation au XXIème siècle, leur statistique établirait, sans aucun doute, qu’on est loin de trouver une référence à la mesure de l’époque. Ceci, même si le cerveau électronique prenait pour paramètres de conviction les réalisations de Jésus-Christ et sa résurrection le troisième jour. Car évangéliser au XXIème siècle n’est pas d’une généreuse habileté, ni d’un hasard bienheureux des faits. Les bergers étant rares, et les troupeaux massés aux portes de l’Enfer, il aura fallu désarmer l’hostilité des incongrus.

Les circonstances sont une source essentielle à la repentance et, par ricochet, à l’évangélisation qui doit être assidue. Au niveau d’une église locale, le pasteur, nourri de foi et pétri dans la maturité d’esprit, doit davantage promouvoir l’évangélisation, mais de quel type? On ne saurait réduire les démarches d’un pasteur à l’unique besoin de lui soumettre les affres d’une évangélisation. S’il ne suffit pas de bons sentiments pour faire de bons disciples, les circonstances pourraient inspirer des modèles d’évangélisation autant que le désir de s’offrir et de prêcher la Parole. Néanmoins, à l’église locale, suffit-il d’être inspiré par la circonstance provoquée de l’Esprit-Saint afin d’évoquer des schèmes de ressources infinies, des enfants jusqu’aux adultes; d’éviter l’écroulement des âmes et d’assurer la pérennité de l’édifice chrétien.  

Selon nous, pour un modèle d’évangélisation efficace, il faut d’abord un réaménagement au sein de l’église locale. Trois éléments sont d’abord à surveiller: le recrutement par sélection, l’administration par association et la formation par soumission. Le recrutement de «fidèles» est l’une des pierres d’achoppement de l’Église. Un mauvais recrutement conduit nécessairement à de mauvais «fidèles», ce qui fait tâche d’huile dans les annales et palmarès de l’Église.  L’administration d’une église locale ou sa bonne marche doit être la pierre angulaire, sur quoi pivoteraient hommes et affaires du Conseil de l’église. Une église sans administrateur n’est pas une église. Finalement, la formation de disciples par soumission est d’une bénéfique floraison pour la relève même de l’église. Il ne peut y avoir d’église locale sans formation, à savoir de l’école du dimanche jusqu’aux études bibliques. Une bonne formation fournira d’excellents ouvriers pour le travail de Dieu, soit l’évangélisation par exemple.
Dans l’optique d’un modèle d’évangélisation, il serait opportun d’amener le ton de l’enseignement, de l’exhortation ou de l’avertissement, à la prédication de la Parole, dépendant du thème traité. L’enseignement fournira de l’argumentation aux discussions; l’exhortation donnera la force qu’il faut aux fins pratiques de nettes applications; l’avertissement serait plutôt pour le Salut des âmes. Mais l’évolution des sciences communicatives et aéronautiques nous permet aussi et aujourd’hui de procéder rapidement par internet ou de s’impliquer à longue distance dans la Mission. Ceci dit, le ton de l’enseignement accompagné de la possibilité des mass-médias, soit la radio, la télévision, l’internet (site Web) ou l’écriture, constituera un modèle d’apprentissage de l’Évangile à distance. Dans le cas d’une simple église locale, l’enseignement par prédication continue de la Parole serait approprié. Dans le cas d’une Mission, l’exhortation et/ou l’avertissement alimenteraient davantage le souvenir des interprétations de la Parole pour que l’encouragement et la confiance règnent dans l’étonnement des faits tant privés que bibliques.

Pour que la Parole prêchée soit nichée quelque part chez les nouveaux convertis, il faut de prime-abord leur consécration, leur don de soi, leur soumission, depuis lors et au fur et à mesure, aux desseins de Dieu. Dans le cas d’une église locale, il est plus facile le suivi de ces nouveaux convertis dans la mesure où il est possible de les incorporer dans un groupe (ministère ou comité) et de les assimiler. Gagnés à la cause de Dieu, ils seront les nouveaux messagers de Sa Parole qui, par la méthode «oikos», ramèneraient les autres brebis égarées au bercail.

À l’église locale, le bon exemple (ou la démonstration) doit être de rigueur. Le leader doit être au frais de la discipline. Le pasteur reprend, par démonstration, les principes du bon «savoir» en enseignant ceux de Jésus-Christ. En déléguant certains pouvoirs, le pasteur fera signe d’une sociabilité de transfert des valeurs humaines et de l’onction du Saint-Esprit. L’initié ou le néophyte apprendra, de par ces transferts, la notion nouvelle de l’évangélisation des «infidèles». Le pasteur est un arbre d'inquiétudes qui a besoin d'un mentor, comme Moïse de Dieu et comme Timothée de l’Apôtre Paul: " Veille sur toi-même et sur ton enseignement, avec persévérance " (1 Timothée 4: 16); d'un modèle, à l'exemple de Jésus en tant que modèle pour Ses disciples; d'un partenaire et d'un ami, à l'exemple de Barnabas pour Saul de Tarse (Actes 11: 19-26). Mais le pasteur qui s’isole volontairement, aura alors le contrôle de soi-même et le plein respect de ses «fidèles», et, de par ce recul, assimilera mieux que quiconque le monde où nous vivons et les enjeux qui en découlent. Non pas précisément à l’instar des moines d’autrefois, mais il serait préférable à tout pasteur d’éviter les promiscuités de groupe ou les amitiés temporaires entre homme et femme par la distance fonctionnelle. Car les âmes perdues sont parfois frivoles et s’attachent rapidement. Imiter et reproduire le comportement d’un pasteur-modèle est même recommandé dans la mesure où il est susceptible de porter fruit à la communauté chrétienne. Parfait recrutement, organisation, discipline, formation de membres influents et sincères, sont les atouts de l’église locale du XXIème siècle.

LA MENTALITÉ DE DIEU

Dieu est Souverain. Il ne partage que Lui-même avec quiconque, selon Son cœur. De cette mentalité d’un Dieu jaloux, mais miséricorde et plein d’amour pour ses fidèles alliés, Il répète, alliance après alliance, des directives sur le chemin du peuple d’Israël, lequel est son Fils parmi ses fils, l’Élu des honorés. On ne se souvient pas de Dieu quand on veut, et on ne cite pas Son nom en vain. Celui qui Lui fait une promesse, doit être fidèle à celle-ci. L’engagement de suivre Ses Commandements, soit dans l’anonymat de la douleur, est une promesse, non pas un caprice humain, mais plutôt un dépassement de l’expression par soi-même envers Son Dieu. Que d’aimer Dieu est un scandale à ceux qui sont athées, c’est de et à Lui en tout temps qu’il faut penser. L’extraordinaire est qu’un moment sera venu et que l’on sera récompensé pour la raison non pratique de la croyance au-delà des apparences.

Dieu est Tout-Puissant. Par la grâce accordée à la nuit et à l’écoulement du temps, Il amplifie les valeurs et réduit le langage des statues, acrobates des temps modernes. Que Dieu détourne les forcenés, dans l’inconsciente obsession de l’Adversaire!

LE PARI DE L’ÉGLISE DE DEMAIN

Si beaucoup d’églises ont sombré dans le désordre du XXème siècle, c’est parce qu’elles n’avaient pas d’assises, qu’elles n’avaient pas de vision de longue échéance. Ce fut certes qu’elles parlaient la langue des «fidèles», mais aucune stratégie d’avenir n’y était pour la relève. Une génération d’âmes dans une église locale ne dure pas plus qu’une quinzaine d’années. De ce fait accompli, il aura fallu monter des modèles d’évangélisation à court et long terme, précédés d’un réaménagement de l’église locale. Supposons que le nôtre soit si efficace qu’il est prévu par un de nos alliés, qu’il l’applique à son église pour la gloire de Dieu et sa fidélité à l’Éternel.

L’Église évangélique chrétienne aura, cette fois-ci, pour mission de se soucier des impies recrutés au gré des heures, sans le consentement du Conseil de l’église. Par la seule volonté du pasteur, d’autres membres d’une autre église de même dénomination ou non, viennent souvent se réfugier chez lui. De cette mauvaise sélection naquirent des imprévus et surprises de tout gabarit. De mauvais chrétiens font ainsi leur entrée dans les salles de l’église et infectent l’assistance féminine en quête d’un mari idéal. De vieilles commères font aussi leur halte définitive et empêchent les vraies et jeunes chrétiennes de fonctionner à leur aise. Il ne faut point oublier les infiltrations démoniaques à l’Église dont le rôle est de saisir les proies faciles, c’est-à-dire non sanctifiées. La surconsommation en tout, l’éternel besoin des esprits faibles, la sémiologie des apparences, la folie des grandeurs, les commérages des langues rudes et destructives, la jalousie et l’ambition de la chaire, concourent, sans aucun doute, à la déchéance des églises évangéliques.

Si le protestantisme nous a appris, non pas comme le communisme, à s’aimer les uns les autres, mais il empêcha, par contre, à l’autre de comprendre que l’espace vital d’un individu commence là où cesse le sien. Les protestants sont si sociables qu’ils étouffent des fois les nouveaux convertis. Mais cette sociabilité reste-t-elle dans les couloirs de l’église locale? Car la «langue rapporteuse» est l’un des fléaux que condamnent la gestion et le Conseil des églises évangéliques chrétiennes. Mais comment quelqu’un peut être en Christ et parler autant que  l’Ennemi? L’apparence de tout savoir, la simple folie des hauteurs, les relations clandestines, les cultes à mystères non dévoilés, l’innocence enjouée, sont les principaux palimpsestes de la conscience individuelle ou collective. En un mot, certains convertis n’ont pas la conscience tranquille et le subconscient vraiment placardé.

CONCLUSION

Nous sommes conscients des manques de l’Église évangélique chrétienne. Nous avons eu d’importants acquis que nous avons négligés par trahison envers Dieu. Loin des luttes intestines, il nous faut l’union de toutes les églises chrétiennes afin d’éviter le perpétuel recommencement des stratégies d’accord et de combat. Chercher Dieu, n’est-ce pas le privilège de tous les jours et de tout chrétien? Si par la frustration du «vieil homme», nous avons décidé de ne plus ou point obéir à l’Éternel, il faut lutter contre cette mauvaise tendance qui ne conduira nulle part. Face à l’énormité du défi qui attend le monde évangélique chrétien, n’est-il pas  plus sage désormais de travailler par association des lieux et des églises? Et n’est-il pas nécessaire de demander davantage de lumière à l’Esprit qui œuvre en tant qu’administrateur de l’Église?

Nous avons d’abord pour devoir de connaître nos infirmités et faiblesses. Nous devons les résilier afin d’aller plus loin dans la glorification de Dieu. Nous devons bâtir des mirages, des oasis de paix, en l’occurrence des modèles d’évangélisation, afin de ne pas perdre la trace de Dieu et d’éviter la Chair. Nous devons tous demander à Dieu de combler ces besoins avec toute l’assurance des intentions qui ne sont contraires aux Siennes.

Puisse l’Éternel nous écouter comme Il a écouté les plus faibles!

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