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Max CHARLIER, l’honorable indicateur
Max Charlier, né à Port-au-Prince le 1e juillet 1949. Il a vécu au Sénégal et au Guatemala. S’intéressait à linguistique et à la géographie. N’a pas publié Mes sages aux dés que j’ai criés (poésie) et L’honorable indicateur (récit).
Présenté à un certain Mercier, chef d’un faux Parti communiste haïtien par l’écrivain Franck Étienne, il fut arrêté et maltraité par le colonel Albert Pierre dans les geôles de Duvalier. Maxon Charlier aura souffert jusqu’à la fin de ses jours des séquelles et traumatismes de ses années d’incarcération. Décès tragique à Montréal le jeudi 6 octobre 2011, à l’âge de 62 ans.
RÉVEIL DU SINGE
Le sel est une plage sur l’ovale tapis noir
Rouge et blanc, orange et jaune
Derrière la baie vitrée, la neige farineuse
imprime sa courbe aux feuilles safran de l’érable
presque nu
L’arbre noir paraphe la ligne poudrée de ses rameaux
Sur les lattes, larges de trois doigts, blondes et vernies du plancher
presque nu,
à côté d’un bouchon de liège véritable,
dans le ventre vide d’un verre à pied,
le cercle incandescent de vin séché
Au moyen rouge de cette roue de manège,
tendues,
les pattes grêles d’un cafard alcoolique
Ailleurs, quelque part,
un macaque a mal
POURTANT L’ARTIBONITE…
Pourtant l’Artibonite continue à rouler ses eaux chaudes
sous le rude temps d’hiverPourtant sous sa pelisse le tambour déroule tendrement le yanvalou
voluptueuxPourtant je change et passe et reste le même par tes regards et ton sourire
Pourtant tout fleuve s’écoule vers sa source et le scarabée ailé vole
vers sa renaissancePourtant l’infinité ne se mesure que par mon rêve et ton délire
Pourtant si difficile reste accorder deux lyres, deux corps et une chanson
Pourtant la chanson continue à rouler ses accords chauds dans l’air cassant d’hiver
Pourtant dans l’air cassant d’hiver ton sourire voluptueux marque la renaissance de mon délire, de mon désir, de ma chanson.
6.1.2012