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à Djulissa
(Texte primé et publié dans Le Nouvelliste lors
du concours national: Les belles procinciales)
J’ai perdu la déraison, ô ma fille, pour sacraliser les aveux du silence. La mièvrerie du temps de nos amours édulcore les sillons de nos rengaines. Fêterons-nous le mois le plus beau sans la vidange de nos paresseuses folies accrochées à la mouvance des vagues tardives des jours pernicieux? Combien de nuits pour faire de toutes les étoiles une seule, une grosse qui puisse enlever le voile de l’éternité? Entre-temps mes promesses remplissent les fissures orphelines abandonnées entre rires et pleurs.
J’ai réduit au silence l’idée du simple paradis afin qu’à cela ton rêve, né du mien, ne soit confondu.
J’aime ces journées pleines de soleils d’enfants. J’en ai maintenant assez pour illustrer les récits des vieillards précoces. Entre lune et miel, raison et déraison donnent le concert du siècle en guise de dissuasion pour mieux savourer l’art de la trilogie temporelle: hier, aujourd’hui, demain.
Depuis les premières éternités, la nuit, notre samaritaine, vit avec le jour un amour de maquis. J’aime les voir main dans la main qui fêtent. A l’insu des dieux. Ma fille, au nom de la solidarité humaine, je les ai aidés à dompter pour vrai l’amour. Eux, ils m’ont appris l’art d’apprivoiser l’homme et la terre.
Depuis ta venue au monde, Homme et Dieu ont des projets parallèles… Le temps murmurera, mon amour, à tes oreilles les paroles que j’ai omises.
Pour la sensualité de la nuit et la virilité du jour, je les unis pour la vie et pour la mort.