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Bougie pour
André Schwarz-Bart...
Enterrement par Vital Wagler - Espaceloas |
J’ai à la main la pierre lourde de ton absence
Et depuis
Les rivières chantent un blues d’enfant abandonné
Tout ce que je savais des mots
Tu me l’as emporté
Car tu étais l’oreille et la bouche
Des passeurs de légendes
Le sable sous mes pas a mis sa robe noire
Pour dire au soleil
Un juste s’en est allé
J’ai souvenir du feu de tes silences
Comme au premier midi le chant lucide du jour
J’ai souvenir
De l’amitié d’une voix remuée
Avec la prudence de ceux qui savent
Ce que parler veut dire
Tout ce que je sais du cœur des hommes
Tu me l’as donné
En toute simplicité
Sans aucune certitude
Comme un cadeau de verre qu’il suffit d’accepter
J’entre en pleurant dans la maison de Solitude
Et je te cherche dans la lumière d’une bougie
Dans cette île partagée
Comme le livre des livres
Dans la pudeur d’un sourire inconsolé
Je te savais fidèle
A l’énigme
A l’émerveille du vivre
A ce rendez-vous intime
Avec nos blessures de vivants
Pleurer ne suffit point
Il me faudra apprendre à marcher
Entre l’ombre et la cendre
Avec cette frontière d’étoiles à enjamber
Avec ton autre visage
De Dernier des justes.
Ernest Pépin
Trois-Rivières (Québec)
Le 04 octobre 2006