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René Maran
Le premier Goncourt noir
1887-1960

 par Charles Onana

Sortie en librairie le 20 février 2007

René Maran

Éditions Duboiris • 15x21cm 192p, 23 photos inédites •
ISBN 978-2-916872-01-8 •20 €

René Maran fut un écrivain français brillant et de réputation internationale. Son roman «Batouala», prix Goncourt en 1921, a été traduit partout dans le monde. Ce livre est la première biographie consacrée à l’écrivain. Au fil de ses recherches, l’auteur a pu acquérir une connaissance intime de René Maran, en consultant ses archives personnelles et familiales, les archives administratives coloniales ainsi que de nombreuses photos inédites. Un livre dense, clair et très bien documenté qui retrace ce qu’a été la vie tumultueuse du premier prix Goncourt noir de la République française.

Lorsque "Batouala" obtient le prix Goncourt en 1921, en pleine période coloniale, le livre fait scandale et déclenche les polémiques. René Maran, fonctionnaire colonial en Afrique, ami d’enfance de Félix Eboué, a osé décrire et dénoncer, dans sa préface, les abus et exactions des colons français. Il est alors brimé par sa hiérarchie et menacé de mort dans les colonies. Sous les pressions des plus hautes autorités françaises en Afrique, il sera contraint de démissionner de l’administration coloniale. En même temps, il est encensé par une certaine partie de la presse française et étrangère et inspire d’autres écrits tel le Voyage au Congo d’André Gide.

Sous l’Occupation, la position de Maran est délicate. Parisien célèbre, intellectuel noir et époux d’une femme blanche, le régime de Vichy ne lui est pas favorable. Sommé par les Allemands de collaborer en écrivant des articles à charge contre sa patrie, la France et contre les Etats-unis, il refuse et se tient à l’écart du monde politique. Le regard qu’il porte alors sur ses compatriotes témoigne de la valeur qu’il accorde aux principes d’indépendance d’esprit, de dignité et de liberté : Les Français sont, présentement, ou anglophiles, ou hitlérophiles, ou américanophiles, ou soviétophiles, ou fascistophiles. Tous comptent, selon leurs affinités électives, ou sur l’Amérique, sur l’Angleterre, sur la Russie, sur l’ordre hitlérien ou sur les disciplines fascistes pour les sauver du chaos où les ont plongés, leur insouciance, leurs querelles intestines et leur incurie.

Dans une France tourmentée par son histoire et sa mémoire coloniales, la vie de René Maran est riche d’enseignements. A la fois homme de couleur et fonctionnaire colonial consciencieux en Afrique, à la fois persécuté par sa hiérarchie et très respecté dans les milieux intellectuels français et étrangers, René Maran a su incarner l’excellence. Son parcours est celui d’un intellectuel noir, venu des Antilles, qui a réussi à s’imposer, par son talent, dans la vie littéraire parisienne. Il est aussi celui d’un homme adoré par son épouse, Camille, et admiré des grands écrivains de l’époque : Léopold Sédar Senghor, Aimé Césaire, André Gide, François Mauriac, etc.

Maran René
1950 : René Maran et François Mauriac.

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