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Fab' Compè Zicaque

Gilbert Gratiant

Poésies originales antillaises en créole
avec leur traduction française en regard.

 

 

 

 

Fab' Compè Zicaque, Gilbert Gratiant  • Éd. Désormeaux  • 1976 
• 11.47 €

Fab' Compè Zicaque

En complément de l’excellente présentation de Gilbert Gratiant par Kounta, je souhaiterai mettre en ligne le fac-similé de l’édition Désormeaux (1976) qui doit encore pouvoir se trouver en Martinique. La préface de Max-Pol Fouchet est remarquable en ce qu'elle pose déjà le problème de la graphie créole. Je cite la 4ème de Couverture:

«Cette œuvre, la plus importante de l’auteur, représente en fait plus de cinquante années de poésie. Sa publication s’imposait à nous pour au moins deux raisons majeures: la nécéssité de doter notre littérature d’une œuvre créole de référence, et la réelle valeur de sa poésie. L’ouvrage a d’abord été écrit en créole, la traduction française qui se trouve en regard, n’est qu’une équivalence. La réalité antillaise décrite ici l’est essentiellement par le texte créole, seul capable de restituer pleinement cet univers.»

Je ne sais si dans les collèges martiniquais on étudie encore les fables de La Fontaine. Si oui, tant mieux, mais il ne me semblerai pas inutile d’y adjoindre celles de Compé Zicaque.

Enfin, je me permets de marquer un petit point de désaccord avec mon ami Kounta. Il ne viendrait l’idée à personne de présenter les œuvres de François Villon en français dit moderne sans mettre en regard leur version originale. Pourquoi pas pour Gratiant. J’ajoute que la fixation d’une langue ne se fait jamais par oukases, même si je comprends la nécessité de passer de l’oralité à l’écriture….

Pour moi, la question de la graphie n’est pas fixée, mais n’étant pas linguiste, et étant fort mal placé pour déclancher une polémique, je m’abstiendrai d’aller plus loin. Je tiens cependant à ajouter que ce livre m’a été prêté par un habitant de mon petit village breton (370 habitants) et que cette graphie proche du français l’a aidé dans son approche du créole. J’ajoute aussi que du jour où j’ai su écrire et parler le picard (le chti dans lequel il survit) j’ai été capable de lire dans le texte Villon, Rutebeuf, Froissard et ce chef d’œuvre qu’est pour moi Le roman de Renard. Mais je le répète, ce ne sont là que mes propres réflexions et je ne prétends pas me poser en donneur de leçons.

José Le Moigne 

Viré monté