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Flore
illustrée des phanérogames
de Guadeloupe & de Martinique
Jacques Fournet
2002. ISBN 2-908490-26-9, Godwana éditions, Trinité, Martinique.
AVANT PROPOS
Près de vingt-trois années se sont écoulées depuis la parution de la première édition du présent ouvrage, qui est devenue introuvable dans le commerce.
Depuis lors, cette première édition, ainsi que la parution échelonnée des 6 volumes de la Flora of the LesserAntilles, sous la direction de Richard A. Howard, a permis à beau-coup de chercheurs et d'étudiants de réaliser des travaux importants dans différents domaines: écologie, malherbologie, agrostologie, foresterie, ethnobotanique, etc. Les prospections botaniques, en particulier par des amateurs, se sont multipliées, enrichissant grandement l'herbier que j'avais commencé en 1970, et qui a reçu entre temps une reconnaissance internationale sous le nom de GUAD.
Comme on pouvait s'y attendre, la connaissance de la flore, aussi bien indigène qu'introduite, s'en est trouvée considérablement améliorée. La localisation de la plupart des espèces dans l'ensemble des Antilles françaises, leurs préférences écologiques, et souvent leurs dates de floraison et de fructification, sont maintenant connues avec une précision bien plus grande. En outre, un nombre non négligeable d'espèces, inconnues jusqu'alors dans l'aire couverte par le présent ouvrage, ou même dans les Petites Antilles, voire dans les Antilles, ont été détectées (pour la plupart introduites, volontairement ou non).
Dans certains groupes de plantes, la nomenclature botanique a sensiblement évolué, même par rapport à la flore plus récente de R.A. Howard, et quelques taxons nouveaux pour la science ont été décrits.
II faut ajouter les nombreuses demandes d'utilisateurs potentiels frustrés de ne pouvoir se procurer l'ouvrage épuisé, qui avait le grand avantage pour beaucoup d'entre eux d'être écrit en français.
Tous ces points militaient en faveur d'une seconde édition revue, corrigée et largement augmentée. Je m'y suis donc attelé, un peu effrayé par l'ampleur de la tâche, mais avec enthousiasme.
Au cours de ce travail, qui a duré près de quatre ans, j'ai autant que possible tenté de réparer les erreurs de conception de la première édition; en particulier, pour chaque taxon, la référence bibliographique du binôme retenu, ainsi que celle de son basionyme éventuel, sont maintenant mentionnées, et les spécimens présents dans l'herbier GUAD (et parfois quelques autres) sont cités.
L'iconographie a été enrichie de plus de 600 figures, pour la plupart redessinées d'après des illustrations déjà publiées par d'autres auteurs (avec, à chaque fois, mention de la source).
Les cultures ornementales occupant depuis quelques années une place croissante dans la production des Petites Antilles, un effort particulier a été porté dans le domaine des plantes ornementales, dans leur grande majorité introduites: elles sont incorporées dans les clefs, et la plupart du temps décrites. Bien entendu, l'exhaustivité est impossible à atteindre, surtout pour certaines familles dans lesquelles les introductions sont permanentes.
Le lecteur familier de la première édition constatera donc ici d'assez importants changements, dont le plus déroutant sera sans doute celui concernant l'ordre des familles, qui a été considérablement modifié afin de suivre des conceptions taxonomiques plus «modernes»; alors que la première édition suivait la classification d'Emberger, c'est ici, avec quelques modifications (éclatement des Liliaceæ), la classification de Cronquist qui est adoptée. Les récentes données moléculaires le rendent certes caduque sur certains points (de même que celle de Dahigren, deTakhtajan, deThorne ou de Reveal), mais il n'existe pas encore de classification "définitive" tenant compte de ces nouvelles connaissances, encore en phase d'acquisition.
Les nombreuses modifications dans la nomenclature irriteront sans doute; le très gros index des noms botaniques, en fin d'ouvrage, atténuera sans doute ce désagrément en fournissant toutes les correspondances souhaitées (au niveau spécifique), tant avec la première édition qu'avec d'autres flores, en particulier celle du Père Duss. L'index des noms vernaculaires, regroupant la plupart des noms utilisés dans la zone caraïbe, tant en créole qu'en français, en anglais et en espagnol, et renvoyant aux noms botaniques, sera probablement aussi une aide appréciée.
Les nouvelles techniques informatiques (scanner, courrier électronique, Index Kewensis sur CD-Rom, Internet...) ont permis d'accélérer considérablement le travail, en particulier pour la documentation à distance. À ce propos, qu'il me soit permis de remercier très chaleureusement les collègues du Museum national d'Histoire naturelle, et singulièrement Claude Sastre, Joël Jérémie et Lucile Allorge-Boiteau, qui ont toujours répondu très rapidement à mes nombreuses demandes.
D'autres remerciements très sincères doivent être adressés à beaucoup d'autres personnes, qui m'ont fait bénéficier de leurs précieuses observations sur le terrain, ainsi que de leurs réflexions personnelles, que ce soit dans le domaine purement botanique, dans celui de l'écologie ou encore dans celui de l'ethnobotanique; il faut citer en particulier Jean-Pierre Fiard, Bernard Rollet, Jean-François Bernard, Alain Rousteau, Catherine Benoist, Félix Lurel, Daniel Imbert, Jean Vivant, Nicolas Barré, Daniel Marival, Jacky Rospart, Jean-Louis Longuefosse. Je n'aurais garde, bien entendu, d'oublier l'importance des indications recueillies lors des trop rares sorties sur le terrain effectuées en compagnie de Richard A. Howard, de C. Dennis Adams et de Conrad Fleming.
Enfin, je remercie tout particulièrement Philippe Feldmann qui, beaucoup plus compétent que moi pour cette famille, a bien voulu accepter de rédiger les Orchidaceæ.
Les milieux naturels de nos îles sont généralement traités – malgré des discours officiels relevant de la liturgie – avec une désinvolture criminelle par les tenants d'un certain type de "développement", mot magique pour ouvrir la porte à n'importe quelle monstruosité. Je souhaite de tout cœur que cet ouvrage contribue, pour sa modeste part à une prise de conscience générale de l'importance du trésor que constitue la nature antillaise dont la dimension culturelle est trop souvent méconnue.
Jacques Fournet
Petit Bourg, 31 décembre 2000
Extrait, page 1267 :BORAGINACEÆ Cordia 1267 5. C. dentata Poir. in Lam., Encycl. 7 : 48 (1806) fig. 137.6
Arbuste ou petit arbre H 3-7 m, parfois ± sarmenteux; rarement arbre jsq. 25 m. Branches grêles très nombreuses, divariquées, inclinées ou retombantes. Pétioles et axes d'infloresc. pileux. Pétiole grêle L 1-2 cm. F. ellipt., ellipt.-orbicul. ou ov., L 4-12 cm x 14-7 cm, scabres, dentées-ondulées, chartacées; base arrondie; apex acuté, arrondi ou obtus. Corymbes de cymes multiflores term., Ø jsq. 20 cm. Pédoncule L 4-5 cm, pubesc. Fl. subsessiles. Cal. turbiné-conique, L ± 3 mm, à 10 côtes longitud. ± marquées, à coiffe caduque. Cor. blanche ou crème, infundibulif., plissée, tube L 3-4 mm, à 5 lobes réduits, 0 10-15 mm. Drupe blanche, luisante, globul. ou ellips., 0 1-1,5 cm, à pulpe gélatineuse de saveur sucrée. Fig. 137.6 Cordia dentata |
Extrait, page 282 :