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Indignons-nous pour notre école !

François DURPAIRE et Béatrice MABILONBONFILS

Indignons-nous pour notre école!     Indignons-nous pour notre école!

Indignons-nous pour notre école!, François DURPAIRE et Béatrice MABILONBONFILS • 2012 •
Caraibeditions • 64 pages • ISBN 978-2-917623-42 -8 • 5 €.

L’éducation nationale est – avec un million d’enseignants et un quart des Français scolarisés – la première des institutions de la République. Elle est le seul sujet qui a pu détrôner l’emploi en tête des priorités des Français! C’est le signe que nous pouvons miser sur une institution que nous estimons capable de nous faire sortir de la crise. Le débat sur l’école est progressivement devenu central dans la campagne, mais il est phagocyté par la seule question des moyens (création de 60 000 postes proposée par François Hollande, etc…). Mais avant de consentir à des efforts supplémentaires dans un contexte de dette publique, il nous faut définir un nouveau Pacte Éducatif, qui replace le professeur au centre. De nouveaux profs, oui, mais avec quelle formation?

Des moyens retrouvés pour l’école, oui, mais pour quelle école?

Dans cet ouvrage, les auteurs proposent 20 mesures clés dont certaines pourront être reprises dans le cadre du Comité de Veille Éducative mis en place.

Pacte éducatif pour les candidats à la présidentielle

François DURPAIRE et Béatrice MABILONBONFILS ont réuni un Comité de Veille Éducative composé de professionnels représentant les différents niveaux de l’éducation. Les candidats à la présidentielle devront s’engager sur une plate-forme de cinq mesures concrètes, qui déboucheront à la rentrée sur des états-généraux de l’école, premier acte du futur Président de la République.

Biographie des auteurs

François DURPAIRE et Béatrice MABILONBONFILS

Béatrice MABILONBONFILS

Agrégée de sciences sociales, docteur en science politique, HDR en sciences de l’éducation et en science politique, est Professeur d’Université en sociologie. Elle dirige le Laboratoire EMA (École, mutations, apprentissages) de l’Université de Cergy-Pontoise. Mais une longue carrière d’enseignante dans le second degré (plus dune vingtaine d’années) a précédé sa carrière universitaire.

Deux axes principaux dans ses travaux de recherche :

  • la sociologie de l’éducation où elle questionne les sociabilités juvéniles, l’identité au travail des enseignants, la violence scolaire, les formes de souffrances ordinaires à l’Eco le, les rapports de pouvoir dans l’École, la construction de l’altérité dans le lieu scolaire, la laïcité, la citoyenneté…
     
  • la sociologie de la musique où elle travaille sur les raves techno, les concerts de variétés…

Ses publications sur la question scolaire sont de deux ordres: d’une part des manuels scolaires ou universitaires à destination des élèves et des étudiants; d’autre part, des ouvrages de réflexion sociologique sur l’École.

Bibliographie sélective sur l’École

Manuels

  • Collection Mémo, Le Seuil.
     
  • Travaux dirigés de science politique avec Laurent Saadoun - Juin 1998 - Éditions Magnard.
     
  • Le CAPES de sciences économiques et sociales - Octobre 1999 - (réédition 2001, 2004,2006) Éditions Vuibert.
     
  • La culture générale à science po et aux concours, (avec Laurent Saadoun) - 2002 (réédition 2005) - Chez Vuibert.
     
  • Manuel d’option de science politique, (sous la dir) - 2001 - Magnard.
     
  • Initiation aux sciences politiques et sociales, Mention prépa (sous la dir) - 2002 - Vuibert.
     
  • Le mémoire de recherche en sciences sociales - mars 2007 - Ellipses.

Ouvrages d’analyse

  • Idactique des sciences économiques et sociales (avec Laurent Saadoun) - 1997 - Nathan.
     
  • La science politique est-elle une science? (avec Bruno Etienne) - Janvier 1998, traduit en japonais en 2005 et en portugais , en 2007 - Collection dominos, Flammarion.
     
  • Politique de l’École (avec Laurent Saadoun) - 2001 - PUF.
     
  • Le conseil de classe est-il un lieu politique? (avec V Callichio) - 2004 - L’Harmattan.
     
  • Violences scolaires et culture(s) (sous la dir.) - 2005 - L’harmattan.
     
  • L’invention de la violence scolaire - octobre 2005 - Eres.
     
  • 100 fiches pour comprendre les sciences de l’éducation (avec G. Lapostolle) - 2008 - Ellipses.
     
  • École en crise? (avec Laurent Saadoun) - 2008 - Ellipses.

François DURPAIRE

Docteur et agrégé d’histoire, François Durpaire est formateur pour les professeurs des écoles à l’IUFM de Versailles (Université de Cergy-Pontoise). Sa thèse portait sur le rôle des États-Unis dans la décolonisation de l’Afrique noire francophone. Co-fondateur des études identitaires (Identy studies). Membre du Comité pour la Mémoire et l’Histoire de l’Esclavage. Il est consultant TV pour les question de diversité et sur les États- Unis. Militant associatif, il préside le mouvement pluricitoyen, lancé autour de L’Appel pour une république multiculturelle en janvier 2009.

Quelques ouvrages

  • Enseignement de l’histoire et diversité culturelle, Nos ancêtres ne sont pas les Gaulois - Paris, CNDP - Hachette Éducation - 2002.
     
  • François Durpaire, André Kaspi, Hélène Harter et Adrien Lherm.
     
  • La Civilisation américaine, Paris - PUF - 2004 (réimpr. 2006).
     
  • Les États-Unis ont-ils décolonisé l’Afrique noire Francophone? - Paris, L’Harmattan - 2005.
     
  • François Durpaire, France blanche - Colère noire - Paris, Odile Jacob - 2006.
     
  • François Durpaire et Olivier Richomme - L’Amérique de Barack Obama - Paris, Demopolis - 2007 (réimpr. 2008) Prix des TAAC 2008.
     
  • François Durpaire et Thomas Snegaroff - L’unité réinventée, Les présidents américains face à la nation - Paris, Ellipses - 2008.
     
  • François Durpaire et Olivier Richomme - Obama face à la crise - Paris, Demopolis - 2009.
     
  • François Durpaire, Luc Laventure (Dir.) - La Révolution antillaise - Paris, Eyrolles - 2009.
     
  • François Durpaire, Lilian Thuram... (Dir.) - Appel pour une République multiculturelle et postraciale - Paris, Groupe SOS - 2010.
     
  • rançois Durpaire - Poétique de la Race, texte introductif à l’ouvrage Black Revolution - Paris, Démopolis - 2010.
     
  • - François Durpaire, Nous sommes tous la France! Essai sur la nouvelle identité française - Paris, Philippe Rey - 2012.

Interview des auteurs

Encore un livre sur l’École ? Il en paraît tous les ans de nombreux. En quoi celuici est-il différent?

Notre projet est d’interpeller par cet ouvrage les candidats à la présidentielle: le débat public ne doit plus être limité à la question des moyens (suffisants ou pas) pour l’École. Il faut questionner plus largement les modalités de l’apprendre. Si nous voulons une autre École pour nos enfants, une École qui ne laisse aucun enfant sur le bord du chemin, il est temps de se poser les bonnes questions, d’en finir avec les discours de déploration sur le niveau qui baisse ou la violence scolaire qui explose. La question scolaire est la question sociale du XXIéme siècle. Nous voulons poser les questions scolaires autrement car une autre école est possible, un projet collectif ambitieux s’impose pour notre École…, ambitieux mais réaliste. Car l’École, c’est l’outil le plus puissant de notre République, celui à même de corriger les inégalités, de retisser du lien, de nous faire sortir de la crise… Or, non seulement l’École ne corrige pas les inégalités sociales et culturelles mais elle les accroît.

Vous voulez poser les questions autrement…?

Nous voulons renverser les questions et doxas faciles répétées à l’envi, à droite comme à gauche et médiatiquement entretenues. Si notre École est en souffrance, c’est que les enseignants mais aussi les élèves y souffrent. Il nous faut parier sur l’éducabilité de tous les enfants et sur un nouveau fonctionnement collectif de l’enseignement. Poser les questions autrement, c’est d’abord changer de regard sur l’École.

Que voulez-vous dire par changer le regard sur l’école ?

Ne nous demandons pas pourquoi la violence scolaire augmente mais bien plutôt comment la définir et comment il se fait qu’une école en pression sous l’affermissement des modes d’emprise n’implose pas littéralement et, bon an mal an, continue de fonctionner…

Ne nous demandons pas comme faire respecter la laïcité mise à mal par quelques jeunes filles voilées trop visibles, mais bien plutôt comment intégrer non pas des élèves-abstraits sans appartenance ni culture, mais des sujets nés dans une société pluriculturelle;

Ne nous demandons pas pourquoi les parents démissionnent face aux contraintes éducatives, mais bien comment les associer vraiment à une école ouverte;

Ne nous demandons pas s’il faut plus de sanction à l’École mais bien plutôt d’où vient le malaise à vivre l’École.

Ne nous demandons pas si le niveau scolaire baisse mais en quoi les accès inédits à la culture et aux savoirs qu’offrent le monde d’aujourd’hui peuvent être utilisés plutôt que niés.

Ne nous demandons pas si les élèves redoublent trop ou pas assez mais ce qu’apporte le redoublement.

Ne nous demandons pas s’il faut former à la citoyenneté à l’école mais bien plutôt en quoi l’école est un espace de non-droits…

Remettons nous à voir, puis à penser, c’est-à-dire à construire, une École qui croule sous les commentaires. Plus fatigant, mais plus utile. Proposons donc une École différente.

Mais pour quelles réponses ?

Nous proposons une «révolution éducative»: une «École des valeurs» qui remet le professeur au centre. Mais en nous demandant: quels professeurs? quelles valeurs pour notre École? L’École est par excellence un lieu politique. Cela ne se fera pas sans un «pacte éducatif» national qu’il nous faut enfin sceller. Dans un contexte de crise et de dette publique, une société se doit d’opérer des choix clairs, en concentrant son énergie et ses moyens sur l’institution qui lui semble le mieux à même de faire avancer son projet collectif.

Notre ouvrage est construit autour de vingt propositions concrètes et réalisables malgré le contexte économique difficile. Des propositions qui permettraient d’enseigner autrement: l’École du XXIème siècle ne peut plus se contenter de croître en continuant à mettre en oeuvre les modalités pédagogiques héritées du XIXème siècle. La société change, l’École doit changer. Or, les modalités d’apprentissage ont finalement fort peu changé malgré la massification scolaire des collèges, puis des lycées; il est temps d’en prendre la mesure.

Pensez-vous que vos propositions seront efficaces?

Comme tout choix de politiques publiques, le nôtre est éminemment politique. Mais les sciences sociales peuvent éclairer la décision. Cet ouvrage nous l’avons voulu simple, facile à lire, synthétique. Très peu cher aussi pour être accessible à tous. Nous le concevons comme une sorte d’aiguillon pour penser autrement.

Mais chacune des propositions que nous y faisons pourrait être justifiée par des travaux en sciences de l‘éducation, en sociologie, en sciences sociales…

Un exemple concret? Une de nos 20 propositions, c’est la suppression du redoublement. Les travaux de recherche qui comparent des données de départ (des élèves faibles de même niveau dont les uns redoublent et les autres passent dans la classe supérieure) et des données d’arrivée (les résultats de ces deux types d’élèves une ou plusieurs années plus tard) montrent tous le caractère nocif du redoublement: le redoublement ne permet pas, un ou deux ans après, des performances meilleures. Parfois même il induit des performances inférieures. Le redoublement est socialement distinctif, touchant plus fréquemment les enfants de milieu populaire. Il est inéquitable en ce que les décisions de redoublement dépendent du niveau moyen de la classe où l’élève est scolarisé. Enfin, il est humainement destructeur de l’estime de soi. Globalement, les redoublants progressent autant voire moins que les promus, à niveau initial identique d’où son inutilité. Pour l’élève, le redoublement est négatif sur le plan cognitif mais aussi socio-affectif. Du point de vue comparatif, les pays qui ne font pas, ou font très peu, redoubler leurs élèves, ont plutôt de meilleurs résultats que les autres aux évaluations internationales. Enfin, économiquement, le redoublement coûte très cher à la collectivité, puisqu’il allonge la scolarité d’un nombre important d’élèves. Et c’est une dépense à perte. Par quoi serait-il alors remplacé? Lisez l’ouvrage…Vous aurez une idée des solutions atypiques que nous y proposons!!

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