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Le griot de la peinture
Roman biographique

Ernest Pépin

 

 

Ernest Pépin a choisi une forme qui s’apparente au roman biographique. Il nous livre un roman surprenant qui entre avec éclat dans l’univers complexe de cet artiste rebelle et génie, comme s’il voulait l’habiter de l’intérieur en toute intimité.

 

 

 

 

 

Le griot de la peinture, Ernest Pépin • Caraibeditions
ISBN 9782917623855 • 2015 • 15 €.

Le griot de la peinture

Ernest Pépin, cela fait plusieurs années que vous n'avez pas publié de romans. Quelle belle surprise que ce nouvel ouvrage. Cette absence de nouveauté fut-elle due à une raison en particulier?

Je n’ai effectivement pas publié depuis de nombreuses années. Il faut savoir que j’ai été confronté à des problèmes de santé. Je crois même que ceux-ci m’ont donné la force de rédiger ce roman comme un message pour surmonter les difficultés.

Vous semblez avoir surmonté cette épreuve; suite à cette période difficile, pensez-vous que votre écriture a changé d'une façon ou d'une autre?

Il n’est pas facile de surmonter une épreuve. Cela change votre vision du monde et votre écriture. J’ai voulu aller en profondeur sans pour autant abandonner un certain lyrisme qui me caractérise.

D'où vous est venue cette idée de roman?

Ce roman, je l’appellerai le roman de la fascination. Le parcours de Basquiat est tellement extraordinaire que cela m’a inspiré. C’est un grand artiste que je situe à la croisée des chemins. Croisée des origines mais aussi croisée des arts picturaux et enfin croisée de la modernité car il réinvente son art.

Pourquoi avoir choisi cette forme onirique de narration plutôt qu'une forme classique?

La forme onirique s’est imposée à moi. Après tout la vie de Basquiat ressemble à un grand songe. Un songe certes tragique mais un songe tout de même.

Qu'est-ce qui vous a attiré en particulier dans la personnalité et la vie de Basquiat?

Dans la vie et la personnalité de Basquiat. On dénote sa lutte contre certains monstres. Le racisme, la drogue, le sexe. Cette révolte assumée ne pouvait que m’attirer. Basquiat est une sorte de luciole infernale qui veut conquérir sa propre lumière.

D'après-vous, Basquiat était-il plus Américain ou Africain?

Américain certainement. Africain plus qu’on ne le croit. Humain désespérément humain. Il refonde les codes et cela est exaltant.

Est-ce que ses origines caribéennes se retrouvent dans son œuvre?

Son œuvre, aussi universelle qu’elle soit, est hantée selon moi par ses origines caribéennes. Il y a en lui une musique propre aux tourments des îles. Cela ne devait pas être facile d’être Basquiat et surtout de le devenir.

Que faut-il retenir de cet artiste?

Il faut retenir de cet artiste la passion et la lucidité. Il profère. Il vocifère. Comme si il voulait exorciser le réel tout cela dans une transe de jazz. Il y a un beat Basquiat!

Peut-il être considéré comme un exemple pour notre jeunesse?

Parler d’exemple pour notre jeunesse est une question dont la réponse est ailleurs. Disons qu’il a été au bout de lui-même.

Comment expliquez-vous la côte des œuvres de Basquiat? A la dernière FIAC, pas une de ses œuvres ne s'est vendue à moins d'un million d'euros...

La côte des œuvres de Basquiat est due à une conception totalement différente de l’art. Il a su capter de façon inédite les influences et les contraintes de l’histoire de la peinture. Il dialogue avec les plus grands mais tout cela est décalé. D’où son génie! Cela n’a pas de prix!

Sur Potomitan à propos de Jean-Michel Basquiat

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