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Femme noire,

d’Afrique, d’Amerique et des Antilles

Serge Diantantu

Date de lancement: 24 juin 2011

 

 

 

 

Femme noire, d’Afrique, d’Amerique et des Antilles, Serge Diantantu • Caraibeditions
ISBN ? • Juin 2011 • ? €.

Femme noire, d’Afrique, d’Amerique et des Antilles

Réalisé par l’auteur de la célèbre BD, «Bulambemba, mémoire de l’esclavage», cet ouvrage présente près d’une trentaine de femmes noires du monde entier et plus particulièrement des Antilles. Pour chacune d’entre elles, l’auteur présente une ou deux illustrations de ces femmes d’exception qui ont marqué l’Histoire et présente aussi une courte biographie. Le lecteur pourra ainsi découvrir ou redécouvrir le parcours exceptionnel de femmes telles que Paulette Nardal, Gerty Archimède, Jenny Alpha, Joby Valente mais aussi celui de femmes célèbres contemporaines telles qu’ Oprah Gail Winfrey, Michelle Obama ou Rama Yade.

Né en République démocratique du Congo, Serge DIANTANTU obtient un brevet d’aptitude professionnelle en menuiserie et ébénisterie, puis, doué pour le dessin, il intègre l’Académie des Beaux-Arts de Kinshasa et décroche un Diplôme d’État en arts plastiques.

En 1981, il arrive en France où il est engagé par la Société Française de Production (SFP) comme décorateur pour la télévision et le cinéma. Il se découvre une passion pour le domaine audiovisuel, mais ce sont les immenses ravages causés par la maladie du SIDA qui infléchissent sa carrière. Il crée la bande dessinée «Attention Sida» pour sensibiliser l’opinion sur les risques de la pandémie VIH SIDA et faire comprendre par l’image, l’intérêt des comportements préventifs.

Serge DIANTANTU

Le succès remporté par ce premier ouvrage encourage Serge DIANTANTU à poursuivre dans la bande dessinée. Avec son style mindélô, descriptif, pudique, incroyablement vivant et didactique, il raconte l’histoire souvent mal connue des peuples noirs dans le monde et de la colonisation des pays du bassin du Congo à travers la vie de son héros Simon Kimbangu (3 tomes), plus ancien prisonnier d’opinion africain, «Il fut un jour Gorée: L’esclavage raconté à nos enfants», un album co-écrit avec le conservateur de la Maison des Esclaves à l’Ile de Gorée, Joseph Ndiaye. En 2006, il réalise une exposition pour la défense des droits de l’homme intitulée «L’esclavage et la différence» au Musée du Nouveau Monde à La Rochelle. Mais sa lutte pour endiguer le fléau du sida continue à travers «L’Amour sous les palmiers» très bien accueilli par les lecteurs.

Dans cette lancée préventive, il réalise des affiches pédagogiques pour le service Info Sida et pour le Centre de Documentation et d’Information de la Jeunesse.

Dans d’autres registres, «Femme noire je te salue» est un des titres emblématiques en hommage aux femmes noires militantes, révolutionnaires pour l’égalité des sexes, des races, pour la lutte des classes et la liberté.

Créatif et passionné, Serge DIANTANTU s’exprime également à travers la photographie et la presse - puisqu’il a publié pendant un temps La Cloche, une revue de Bandes Dessinées – et la réalisation cinématographique. Il crée en outre des cartes postales et des affiches pour divers évènements. Depuis sa médiatisation, il est souvent convié à prendre part à des manifestations culturelles.

«La petite Djily et mère Mamou» est une de ses autres bandes dessinées qu’il réalise contre la maltraitance et pour la protection des enfants.

Homme de cœur, Serge DIANTANTU intervient au sein des collèges et lycées français pour transmettre aux élèves un message de tolérance et de dignité.

En 2008, il a reçu le Prix de la Bande Dessinée Engagée à Lyon.

Serge DIANTANTU a publié en 2010 «Bulambemba, mémoire de l’esclavage», la première BD sur l’histoire de l’esclavage.

Entrevue de l'auteur

Serge Diantantu, comment vous est venue l’idée de cet album?

D’abord c’était l’envie de rendre hommage à ces quelques femmes que j’ai illustrées à la suite de leurs bonnes actions, de leurs combats souvent mal connus, voire occultés. C’est aussi une façon de faire appel à d’autres femmes qui ont des qualités, de voir et de suivre leurs exemples sur le plan humanitaire et social, afin de faire avancer l’humanité.

Est-ce le premier tome d’une série ou est-ce un album unique?

Je souhaite que ça devienne une série plutôt de référence. Je pense qu’il y a dans ce monde beaucoup de femmes qui défendent des causes nobles sans être nécessairement reconnues. Je souhaite jeter la lumière sur leur combat pour inciter d’autres à faire avancer ce monde de façon positive

Comment avez-vous réalisé votre sélection des femmes qui figurent dans votre ouvrage?

Certaines sont déjà connues du grand public sans l’être véritablement. D’autres sont plus discrètes et timides. À vrai dire, j’étudie chacune d’entre elle avant de les retenir. Lorsqu’elles ont réalisé des œuvres ou des exploits nobles et louables, il est très important de mettre ceci en avant.

Y a-t’il un point commun entre toutes ces femmes?

Elles ont toutes un dénominateur commun. C’est d’être un exemple de pugnacité, de ténacité et de partage du don de soi pour faire avancer l’humanité, et ce sans vouloir nécessairement être à la recherche de la popularité.

Pensez-vous que la femme soit considérée comme l’égale de l’homme aux États-Unis, en Afrique et aux Antilles?

Il est vraiment très difficile de répondre à cette question. En tout cas, en ce qui me concerne, j’ai voulu rendre un hommage à ces humbles femmes qui par leurs actions, n’ont pas démontré une quelconque infériorité ou supériorité par rapport à l’homme, mais ont illustré le caractère complémentaire des deux sexes dans la construction de l’humanité.

Quelle différence faites-vous entre la femme antillaise et la femme africaine?

Antillaises ou africaines, elles sont toutes adorables. Elles sont de la même racine et ont le même cœur, la même tendresse, la même chaleur et la même douceur.

Que peut-on souhaiter aux femmes de 2011?

En cette année 2011, dans certains pays, la femme noire est au centre de violences, de sévices et de maltraitances intolérables. Que ce soit pour 2011 et les années à venir, ces comportements inhumains doivent prendre fin. Que celles qui nous donnent la vie et nous chérissent puissent trouver la sérénité et le respect.

Quand est-ce que le second tome est prévu de sortir en librairie?

Ceci dépendra de l’accueil du public au premier tome et de l’appréciation de la maison d’édition qui fixera une date de sortie. Cette sortie aura lieu avant la fin 2011 quoi qu’il en soit.

Pouvez vous d’ores et déjà nous donner le nom de femmes antillaises qui seront présentes dans ce second tome?

J’ai déjà quelques noms de femmes antillaises de grande qualité susceptibles d’être présentes dans de prochains tomes. Cependant, n’étant pas maître du savoir, je suis ouvert à toute proposition du public pour construire ensemble la belle liste des femmes qui entreront dans cette série.

Extraits

Gerty Archimède

Gerty ARCHIMEDE est l'aînée d'une famille de cinq enfants. Elle est née Gerty, Marie, Bernadette Archimède le 26 Avril 1909 à Morne-à-l'eau (Guadeloupe) dans une commune dans laquelle la majeur partie de la population travaille dans la canne à sucre, dans des plantations et des usines. Sa mère fut standardiste.

Gerty Archimède suit ses études primaires à l'école de Morne-à-l'eau et le cycle secondaire à Michelet à Pointe-à-Pitre, puis elle est inscrite au lycée Carnot de la Guadeloupe. C’est une élève brillante et passionnée.

En 1930, Gerty obtient son baccalauréat. Conformément aux désirs de ses parents qu’elle devienne professeur de philosophie, sa famille l'envoie en Métropole. Gerty arrive à Paris pour faire des études de droit. Elle décroche sa licence puis regagne fièrement la Guadeloupe. Elle obtient un emploi dans une banque avant de s'inscrire au barreau et part s'installer à Pointe-à-Pitre.

En 1939, Gerty est la première femme inscrite au barreau de la Guadeloupe et elle devient donc la première femme noire avocate guadeloupéenne. Elle prête serment le 19 Décembre 1939.

En 1940, après 2 mois d'exercice, elle obtient aux assises l’acquittement d’un homme qui risquait la peine de mort. Un grand succès pour cette femme qui, pendant des années, sera entourée d'avocats hommes qui la respectent et restera l'unique femme du barreau à la Guadeloupe. Pendant la guerre, Gerty Archimède est un membre fidèle du parti communiste, et devient par la suite membre de l'Association internationale des juristes démocrates. Elle accompagne son père dans ses campagnes électorales. À cette époque, les femmes ne peuvent ni voter, ni briguer aucun poste. Or, Gerty avait découvert au cours de ses études de droit que, dans le Code Civil napoléonien, la femme est la propriété de l’homme et qu’elle est incapable juridiquement. C’est ce statut inique qui l’amènera à revoir la place des femmes dans la société.

En 1945, elle est satisfaite de voir le droit de vote enfin reconnu pour les femmes. Gerty Archimède devient populaire et sa candidature sera proposée aux élections cantonales. Élue députée de la Guadeloupe, membre du groupe du PCF à l'Assemblée nationale du 10 novembre 1946 au 17 avril 1951, elle devient ainsi conseiller général. La première femme députée à exercer cette fonction.

En 1948, elle est désignée pour représenter le Parti Communiste Français dans de nombreuses conférences à travers le monde. Elle lutte pour ses idéaux politiques. Elle souhaite l'alignement des salaires des départements d'outremer sur ceux de la région parisienne. En 1952, elle s'installe à Basse-Terre et retourne au barreau de la Guadeloupe.

En 1953, Gerty est élue adjointe au maire de Basse-Terre, Elie Chauffrein, tout en poursuivant ses activités d'avocate. Après la mutation d'Elie Chauffrein en France, Gerty devient la première femme maire de Basse-Terre..

Elle crée en Guadeloupe une fédération de l'Union des Femmes Françaises afin d'obtenir l'application de la sécurité sociale et du droit à la retraite pour les femmes de Guadeloupe.

Gerty Archimède est également bâtonnier de l'Ordre de la Guadeloupe de 1967 à 1970. En 1969, elle sauve plusieurs jeunes américains en transit en Guadeloupe et soupçonnés à tort de complot. Parmi eux, une certaine Angéla Davis qui confie: "Je sentais que j'étais en présence d'une très grande dame. Pas un instant je ne doutais qu'elle allait nous sortir de notre mauvaise posture. Mais j'étais tellement impressionnée par sa personnalité, le respect qu'elle attirait que, pendant un certain temps, notre problème parut secondaire."

Après 1970, Gerty reste conseiller et laisse la première place à des équipes plus jeunes. Les 16, 17 et 18 Mai 1980 Gerty préside le 7ème Congrès du Parti Communiste Guadeloupéen. Ce sera sa dernière apparition politique.

Epuisée, Gerty meurt soudainement à son domicile basse-terrien dans la nuit du 14 au 15 Août 1980. Une foule importante lui rend hommage lors de ses funérailles qui se dérouleront à Morne-à-l'eau le 16 Août.

Le 13 décembre 2002, un bronze en sa mémoire a été inauguré sur le boulevard maritime de Basse-Terre.

Le 27 janvier 2007, Ségolène Royal lui rend hommage lors de sa campagne électorale. Le 22 mai 2007, une rue parisienne a été inaugurée à son nom dans le 12ème arrondissement. Un musée, situé au 25 rue Maurice Marie-Claire à Basse-Terre, lui est consacré. Le 14 janvier 2011, dans un amphithéâtre à l'UAG de Saint-Claude, le jury annonce que l’édifice portera le nom de Gerty Archimède.

Shawna Kimbrell

Kimbrell est née dans le Colorado dans une famille de militaires. Son père et son oncle sont marines. A l'âge de 14 ans, après sa première leçon d'aéronautique, elle pilote tout de suite, tellement elle est passionnée.

Son souhait est d'être astronaute. Le destin en décide autrement. Elle pilotera des avions de chasse.

En 1998, Kimbrell réussit avec panache le diplôme militaire de l'Ecole de l'Air Force. Elle devient officier et se voit élevée au grade de Major. Sa détermination l'amène à devenir la première femme, chasseur afro-américaine de la Force aérienne dans l'United States Air Force.

Elle est un merveilleux exemple non seulement pour les gens de couleur et les femmes, mais aussi pour l'humanité tout entière.

Parmi les 14 000 pilotes de l'US Air Force, environ 3'700 d'entre eux sont pilotes de chasse et seulement 70 sont des femmes, dont le Major Shawna Kimbrell.

Le major Kimbrell revendique le fait d'être une femme afro-américaine, en effet, elle est parfois vue comme différente des autres personnes.

Elle dénonce: "le fait est regrettable étant une femme noire de devoir prouver ses compétences et de lutter constamment."

Le major Kimbrell obtiendra sa première affectation opérationnelle à la base aérienne de Misawa au Japon.

En 2001, elle vole pour la première fois lors de l'opération Northern Watch.

En août 2006, un vrai virage s'effectue dans sa vie, elle accouche d'un garçon. Pour des raisons de sécurité, les pilotes femmes une fois enceintes et maman ne volent plus et sont maintenues hors des cabines. Ce fut donc le cas pour le Major Shawna Kimbrell.

Le major Kimbrell a enregistré plus de 945 heures de vol. Elle a volé sur les F-16, T-38, T-37 et T-3.

Elle compte 176 heures de combat. Elle a reçu des nombreuses décorations militaires et de nombreuses médailles militaires de l'air.

Jenny Alpha

 

Rama Yade

Caraïbéditions

Caraïbéditions a souhaité créer un nouvel espace d’expression créole et plus largement «domien».

Elle publie des ouvrages qui ont tous un lien direct ou indirect avec les Antilles-Guyane et La Réunion, que ce soit grâce à la langue (les créoles), grâce aux auteurs originaires ou vivant dans les DOM ou grâce aux histoires qui se déroulent dans les îles.

Elle a été la première maison d’édition à publier dès 2008, des BD célèbres en créole antillais et réunionnais. Après la publication d’«Astérix», de «Titeuf», de «Tintin» et de la série «Les profs» en créole, Caraïbéditions a souhaité publier ses propres séries BD en français.

C’est ainsi qu’est né le premier manga des Antilles, «Les îles du vent». D’autres BD ont vu le jour : une série sur l’histoire de l’esclavage «Bulambemba, mémoire de l’esclavage» (BD parrainée par l’UNESCO), une série abordant les contes antillais sous forme de BD avec son héros «Petit-Jacques» et une série historique sur le chevalier Saint-Georges, «La légion Saint-Georges».

Courant 2011, deux BD dont l’histoire se passe en Guyane sortiront en librairie, «Lavi Moon» et «Aux îles, point de Salut».

Une nouvelle série manga voit également le jour en 2011 avec «Waldo Papaye», tout comme une série BD-Illustrations intitulée «Femme Noire d’Afrique, d’Amérique et des Antilles».

Caraïbéditions a publié un livre de contes illustrés «Doudoudrillon et autres contes à la saveur créole». À cet ouvrage, ont contribué, à l’écriture et à l’illustration, plus de 500 élèves de 25 écoles de Pointe-à-Pitre.

«Le Petit Prince» de Saint-Exupéry en quatre créoles est également au catalogue de Caraïbéditions.

Le premier guide du créole coquin (créole/français), «Kòkòlò», écrit par Hector Poullet, sort en librairie en 2011 (2 tomes).

Dans un tout autre genre littéraire, Caraïbéditions republie des ouvrages d’auteurs caribéens célèbres que l’on ne trouve plus en librairie. Cette collection qui contient déjà deux ouvrages de Raphaël Confiant «Kod Yanm» et «Le gouverneur des dés» et une pièce de théâtre d’Aimé Césaire, «Trajédi Rwa Kristof», va se voir enrichie de nouveaux titres en 2011.

Caraïbéditions possède également une collection polar. Raphaël Confiant y a publié son premier roman policier «Citoyens au-dessus de tout soupçon» et son second polar «Du Rififi chez les fils de la veuve» sortira fin 2011 en même temps qu’un polar d’Ernest Pépin, «La Désirade noire».

Les aventures du gendarme Ange Simeoni, de Martinique (d’Olivier Arrighi), sont également au catalogue avec deux titres «Chacun son Tour» et «Pasé on bel Nwel, Lt Simeoni».

Depuis 2011, une collection universitaire est également au catalogue de Caraïbéditions. Elle se veut présenter des ouvrages écrits par des professeurs et universitaires de l’UAG.

Le lectorat de Caraïbéditions est tant à l’intérieur des frontières des Antilles et de La Réunion, qu’à l’extérieur de celles-ci.

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