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Du toit de la Soufrière !

Rémi Baumeister

Vue depuis les flancs de la Soufrière. Photo F.Palli.

Du toit de la Soufrière
Des entrailles du volcan
Mille torrents et rivières
S’écoulent vers l’océan
En rêves et souvenirs
En terre couleur du sang
De ceux qu’ils ont vu mourir
Pour que vivent leurs enfants.

Libres sur leur bout de terre
Dans leurs maisons et leurs champs
Des  hommes  dont l’univers
Vit sans les chaines d’antan
Sans interdits ni frontières
Sans que le cri de leur chant
Se meurt comme une prière
Sous le fouet des trafiquants.

Il pleut des larmes de pierres
A l’ombre du flamboyant
Des chagrins et des misères
Sur le passage des ans
L’oubli est le cimetière
La mort  l’usure du temps
Colliers d’airain et de fer
Au cou marqué par le temps.

Du toit de la Soufrière
Des entrailles du volcan
Mille torrents et rivières
S’écoulent vers l’océan
En rêves et souvenirs
En terre couleur du sang
De ceux qu’ils ont vu mourir
Pour que vivent leurs enfants.

Il faut songer que naguère
Il y a bien peu de temps
Pour ensemencer leurs terres
Faire fructifier l’argent
Colons riches et prospères
Pillaient tout un continent
Exilaient loin de leurs mères
Des milliers d’êtres vivants.

Pas de quoi être bien fiers
Capitaines et marchands
De navires et galères
Qui traversaient l’océan
Pour vendre aux propriétaires
Des îles de sous le vent
Femmes et hommes pubères
Enchainés aux cabestans.

Du toit de la Soufrière
Des entrailles du volcan
Mille torrents et rivières
S’écoulent vers l’océan
En rêves et souvenirs
En terre couleur du sang
De ceux qu’ils ont vu mourir
Pour que vivent leurs enfants.

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