Le printemps s’avance
Sur la pointe des pieds
Pour ne pas troubler
Mes rêveries quotidiennes
Tissées aux mailles de ton absence

Je revois ton corps brun cannelle dont
Soubresauts et plaintes soulignaient
Les griffures de mon avidité
Je ferme les yeux et j’entends
Soupirs, cris et gémissements
Ponctuer nos étreintes et morsures

Je rêve d’un tiède lit de sable poudreux
Pour encore et encore t’accueillir dans
Les mers chaudes de mon île secrète
Te sentir hanches faussement hésitantes
Sillonner mes profondeurs nacrées
A la recherche de mon unique perle

Je rêve d’une saison hamac et limonade
Dans la senteur râpeuse des goyaves roses
Mêlées aux nôtres de forte saumure
Je rêve mais un froid immense s’étend
Au sud de mon corps nostalgique