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Le séisme du 12 janvier Edner Saint Amour
Ludovic Booz, né en 1940 à Aquin, Haiti. Galerie d'Art Nader. |
J’ai quitté Montréal le premier décembre 2009 à bord d’un petit Boeing de la ligne aérienne Sunwing en direction de Port-au-Prince où j’ai passé une semaine chez ma cousine Doctoresse Maggy Désormeaux avant de rentrer à Hinche à bord d’un petit avion reliant Port-au-Prince et Hinche. Arrivé à Hinche je m’étais à visiter mes proches parents et amis quotidiennement.
C’est ainsi, le 12 janvier, vers 4 h50 j’étais en face de la Place Charlemagne Péralte de Hinche, chez mon ami, ingénieur Garry Sylvain, en train de parler. Sur l’histoire et la politique d’Haïti.
Garry s’asseyait sur une chaise sur la galerie alors que moi j’étais debout devant la galerie de la maison, quand soudain je ressenstis des tremblements, c’est-à-dire mon corps qui se balancait des deux côtés. Ma première impression était que je suis malade, je vais m’évanouir, je vais tomber inconscient. Donc c’est moi qui suis malade et non la terre qui tremble. Pour empêcher une grave chute, je me dis dans ma tête je vais m’asseoir sur la galerie. Au même instant mon ami Garry dit: O apa kay la ap danse! Une bicyclette qui était sur la galerie tombait sur la galerie. C’est alors que je comprends que c’est un tremblement de terre. Tout de suite je me suis retiré de devant la galerie de la maison et me poster sur la place. C’est alors que je vis tout le monde qui courait sortir de leurs maisons en toute hâte pour se réfugier dans la rue ou sur la place comme moi. Aux secousses et balances, je croyais qu’un volcan allait faire son éruption parce que j’ai l’impression que la terre veut se fendre en deux.
Premières nouvelles
Après les secousses, à deux pas de la place, je regagne la maison de mon cousin Claude Désormeaux qui est vendeur grossiste de cartes de téléphone Digicelle, Voila et 509.
De là un ancien ami, du nom Érold essaie de rejoindre Port-au-Prince pour plus d’information sur ce qui vient d’arriver et si ses proches ne sont pas affectés aussi par le séisme. Toutes les communications rompues. Après maintes tentatives échouées, Erold réussit de rejoindre un de ses proches à Port-au-Prince dans une communication embrouillée. Son amie lui dit qu’elle était sur une place le séisme a passé, mais qu’elle est actuellement dans la rue en face de sa maison, mais incapable d’y rentrer pour constater les dégâts et s’il ya des victimes.
Entrée à Port-au-Prince
En vain mon cousin Claude cherche d’entrer en contact avec sa sœur Maggy à Canapé Vert. Environs deux heures après, les radios nous apprennent que Port-au-Prince est détruit, particulièrement, le Centre Ville, Canapé Vert et Delmas.
Le lendemain on reste encore sans nouvelle de Maggy à Canapé Vert, dit-on qui est détruit. C’est la panique. Ma cousine Madame Tchombé, avec son fils Carl et son mari Tchombé décident de rentrer à Port-au-Prince à Canapé Vert pour savoir ce qui arrive avec Maggy. Karl seulement savait l’adresse de la maison. Arrivé de la maison, Karl constate la ruine, tout le bâtiment effondré. Mais Karl ne voulait pas le révéler à Madame Tchombé, déjà trop paniqué afin d’éviter le pire. Alors il faisait semblant d’oublier la maison en marchant dans la rue comme quoi il cherche encore la maison. C’est alors que Maggy apparait abord de la voiture de son mari Celigny. Des larmes inondaient les paupières, les joues, les cris fracassaient le cœur et les entrailles. En tout cas merci, père éternel Maggy n’est pas morte. En train de prendre son bain quand le séisme a passé, elle a eu la chance de sortir des décombres en rampant à culotte seulement comme un serpent avec sa petite fille Jinnie. Son mari n’était pas à la maison, mais à son bureau qui n’est pas détruit. La bonne fut très fracturée mais pas morte. Ils sont la famille échappée au désastre, les quatre étages du building ont plongé en ruine, tous ont péri. C’est une voisine de la même rue qui lui donne à Maggy une robe pour s’habiller. Elle rentre à Hinche avec sa seule culotte et la robe donnée comme bien, tout est perdu dans les ruines des décombres.
À Hinche on enregistre aucun dégât, pas même une vitre brisée, mais devient le lieu de refuge d’une harde de gens inconnus et connus venant de Port-au-Prince, surtout les Hincheois habitant à Port-au-Prince et dont leurs sont complètement détruites. Parents, enfants, jeunes, vieux, blessées, élèves, enseignants, tous débâclent à Hinche. La ville devient bondée de gens au cours une seule semaine.
Rumeurs et histoires
Après trois les radios bombardent les gens de la ville avec de fausses nouvelles sur l’ampleur des dégâts. Une station de radios a même fait croire que le nombre de morts s’élève a environ 1000.000. Comment pouvait-on le savoir puisque les gens vivants et morts sont encore sous les décombres. C’est ainsi le malheur du 12 janvier qui frappe le peuple haïtien devient lieu de spéculation à toutes sortes de charlatans, de cancres, des diseurs de l’avenir, qui contribuent plus paniquer davantage les gens que de les rassurer. On présente le séisme comme un phénomène nouveau, étranger à l’haïtien en raison de notre ignorance de notre propre histoire et de notre position géographique sur le globe terrestre. Sinon on se souviendrait du séisme qui détruisit Port-au-Prince en 1779, où Alexandre Pétion encore bébé a failli mourir, car sa mère qui s’affolait aux premières secousses se réfugiait dans la rue sans son bébé reste au berceau qui fut secouru grâce à l’aide d’une servante. On se souviendrait aussi le tremblement de terre de 1842 qui détruisait la ville du cap.
Sur le plan géographique, on sait qu’à l’équation la vitesse de rotation de la terre est environ 370.000 kilomètres à l’heure alors qu’aux deux pôles, Nord-Sud elle est presque nulle. Donc Haïti, pays subtropical voisin de l’équateur se situe dans une zone de turbulence comme bien autres pays de l’Amérique centrale. Autant dire que le tremblement de terre n’est pas une chose étrange en Haïti, il n’y a aucun mystère, c’est un phénomènes strictement naturel qui caractérisent bien de pays selon leur position géographique
Les imposteurs
Que disent les imposteurs charlatan de tout acabit:
- Selon certains fidèles religieux haïtiens, le séisme nous frappe parce que le peuple est trop méchant, il s’adonne trop à actes de zenglendos, de kidnapping, d’injustice, de la sorcellerie, du vodou, des loas satanique. Il existe trop de lougraou, de sanpwel, devennveneng qui mangent des haitiens, tue des haïtien, transforment des gens en zombie, bœufs pour les vendre au marché. Donc Dieu nous a puni pour nos péchés, notre châtie pour notre méchanceté.
- D’autres prétendent que la terre se venge des maux que les humains lui infligent par les pollutions, les gaz toxiques, le déboisement, l’érosion, les déchets…etc.
- D’autres encore s’accroche au calendrier maya qui prêche la fin du monde en 2012, plus précisément le 21 décembre 2012. Ce groupe renforce la thèse des fidèles chrétiens de l’approche de la fin du monde. Donc le moment décisif pour se convertir afin de sauver son âme.
La thèse de la fin du monde relève d’une préoccupation hypothétique et fantaisiste. Selon les scientifiques, le soleil qui permet à la vie terre, a encore des milliards d’années à vivre et la terre se détruira qu’avec le soleil. Donc l’idée de la fin du monde, proche ou en décembre 2012 est erronée, c’est une arnaque surnaturel ou mystique. Bien sûr nul ne aurait convertir l’avenir. Mais aucune raison de penser que l’apocalypse soit programmée pour le 21 décembre 2012.
Quant aux religieux qui opinent sur le séisme le considérant comme un malheur qui frappe le peuple haïtien comme une punition ou malédiction divine étant le fruit de sa propre pratique de mal ou de méchanceté dont il subit les conséquences fâcheuses par la colère la vengeance divine contre ces péchés haïtiens particulièrement les vodouïsants, les sorciers livrés au satanisme, ce n’est qu’une interprétation métaphysique absurde et vaniteuse. Dans leur spéculation métaphysique figée, ils font pencher la balance d’un seul côté en faisant ressortir le mauvais côté du séisme comme un châtiment divin contre les péchés humains. Mais si c’est Dieu qui décide de frapper le peuple haïtien particulièrement les pécheurs coupables, pourquoi, tous, innocents et coupables sont tombés victimes d’un même sort brutal de la colère divine: riches comme pauvres, zenglendos comme pasteurs, kidnapeurs comme prêtres, athées comme fidèles croyants, saints comme lougarous impies, vodouïsants comme chrétiens, enfants comme parents, bébés comme vieillards. Si l’on peut comprendre les raisons pour lesquelles les coupables ont péri, aucun religieux, fidèle et chef, ne peut expliquer pourquoi les innocents enfants ont péri dans les décombres. Ont-ils payé de leur vie pour les crimes, d’un père, d’une mère, d’un grand frère, d’une grande sœur, d’un cousin ou oncle, d’une cousine ou tante ou tout autre proche parent ou ami? La seule réponse valable possible est d’avancer l’idée d’une colère divine excessive sans bornes qui n’épargne ni innocents ni coupables. Alors quelle est cette forme de justice divine de la part d’un Dieu que l’on croit être si bon? N’est-ce pas là une pseudo-justice divine? Qui est responsable du sang des victimes innocentes? Est-ce Dieu, esprit doué de toute bonté, dit-on? Toute logique abonderait en ce sens alors que les religieux n’ont pas de réponses valables ou cohérentes à ces questions pour blanchir la main divine de ces crimes, qui se révèlerait complice du sang des victimes.Alors c’est mieux d’arrêter de condamner Dieu par mégarde ou sans le savoir, d’arrêter le courant de spéculation métaphysique fallacieuse et absurde sur l’aspect négatif du séisme comme étant l’effet négatif de la conduite vicieuse ou nuisible des Haïtiens envers Dieu.
Côté positif du séisme
Si on y voit le mal, pourquoi on n’y voit pas aussi le bien, c'est-à-dire voir les deux côtés de la médaille. C’était ma propre réponse à un fidèle religieux qui croit dans l’idée du châtiment ou de la colère divine. Je lui ai demandé est-ce que dans un ordre métaphysique, le séisme ne peut être une action salvatrice de nature divine, donc une bonne chose protectrice et non un châtiment punitif contre les humains. Il m’a répondu, au grand jamais. Je lui ai dit: en cas d’invasion étrangère, l’armée du pays envahi envoie ses soldats à la guerre pour chasser les envahisseurs, où 500 soldats sont tombés morts mais libère 10 millions d’individus civils de tout le pays. Si l’armée du pays accepte de sacrifier la vie de 500 soldats pour sauver 10 millions de vie, n’est ce pas là une mesure salvatrice ou la mort de 500 soldats donne la vie à 10 millions d’individus. Alors dans cette même logique, le séisme peut être perçu comme une mesure de réparation d’un problème global qui menacerait la vie de toute l’humanité sur la planète, et que Dieu dans sa bonté a choisi de fixer le grand malheur fatal global généralisé dont l’effet des secousses comme mesure de réparation frappe localement une petite partie de la planète. Alors dans cette mesure de réparation d’un problème global pour éviter le pire, 500.000 morts pour pouvoir sauver 15 milliards de vie sur la planètes. N’est-ce pas là un acte de justice de la part de Dieu, de la même manière qu’il choisit de faire mourir chacun en lui assignant un cycle de vie d’environ un siècle, afin de sauver, conserver toute l’espèce humaine qui garde sa pérennité. Si l’homme était immortel, les cellules de croissance ne s’arrêteraient point, l’homme serait un monstre géant incapable de supporter son poids trop grand pour entrer dans une maison, le nombre de la population serait trop élevé, croissance infinie, population infinie sur un globe terrestre fini, où le surpoids et la surpopulation ferait disparaître du même coup toute l’espèce humaine, par faute subsistance, faute d’espace. Dieu se révèlerait un piêtre administrateur de sa propre création. Autrement dit l’acte de la mort de chaque être vivant, est un acte salvateur pour toute l’espèce vivante y compris l’humanité par lequel Dieu se révèle un habile gestionnaire ou administrateur de l’espèce vivante et de l’humanité comme de la création. Dieu est omniscient et parfait, s’il a décidé que chaque être vivant meure, c’est parce qu’il sait dans les combinaisons possibles pour la création de l’espèce vivante, cette décision de la mort se révèle la plus parfaite et efficace pour administrer sa création. Telle est ma conception sur les malheurs naturels qui affectent les humains et la mort inévitable de chaque homme. D’ailleurs le cancer qui est l’immortalité des cellules dont la croissance et la multiplication engendre la mort de l’être atteint de cancer, n’est-ce par un signe du cauchemar qu’entraînerait une éventuelle immortalité de l’homme. Si l’immortalité de cellules engendre le cancer qui est une maladie mortelle, où l’immortalité même engendre la mort, alors il faut être sage et prudent quant à tout fantasme d’immortalité.
Quelles sont les vraies causes du séisme ou du tremblement de terre?
Le tremblement de terre n’est pas une réaction de la nature ou de la terre contre nos conduites, bienveillantes ou méchantes. C’est un phénomène qui se produisit déjà depuis des milliards d’années avant l’apparition de l’homme sur la terre et qui continue aussi de se produire même après la disparition de l’espèce humaine sur la terre.
Les séismes de l’Amérique à l’Afrique, de l’Asie à l’Europe ou de l’Océanie ont tous pour causes:
- Les ruptures des plaques tectoniques dans les profondeurs de la terre majoritairement et d’une activité volcanique plus rarement.
- Un séisme peut survenir après une explosion ou une extraction minière d’origine humaine, mais il ne s’agit que d’exception rarissime sans conséquences dramatiques.
Les séismes naturels peuvent provoquer des Tsunamis comme au Chili en 1960 où 120 personnes ont péri, où en Océan indien en décembre 2004 causant la mort d’environ 230.000 personnes.
17. Mars 2010