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Exécution de Marcel Numa et Louis Drouin Jr Devoir de Mémoire-Haïti & Haïti lutte contre l'impunité |
EN EXCLUSIVITÉ! Attention : certaines images peuvent choquer!
Voici le film historique de l'exécution de Marcel Numa et de Louis (Milou) Drouin Jr retransmise en direct par la radio officielle, “La Voix de la République", puis en boucle pendant des jours sur la seule chaîne de télévision nationale.
Ce fut le 12 novembre 1964, à 7 h 40 A.M., contre le mur nord-ouest du cimetière de Port-au-Prince, en Haïti. Marcel et Louis ont affronté la mort avec courage et dignité. Marcel Numa avait 21 ans et Louis Drouin Jr, 31 ans, tous deux originaires de Jérémie et amis d'enfance.
Les deux cadavres restèrent exposés pendant des jours dans la rue, retirés seulement après la demande faite à Duvalier par un ambassadeur africain accrédité en Haïti. On peut voir, au début de la vidéo, exposé le cadavre de Yvan Laraque, le chef du commando de Jeune Haïti.
Haïti, environ cinq mois après l'auto-proclamation de la présidence à vie par le dictateur François Duvalier.
Musique : Danièle Magloire et Atelye wòch Dife.
Visiter le site www.haitiluttecontre-impunite.org pour d'autres documents
© Tous droits réservés Devoir de Mémoire-Haïti et Haïti lutte contre l'impunité
Catalogue
"Mourir pour Haïti: la résistance à la dictature en 1964"
Ce catalogue de 80 pages est réalisé par: Devoir de Mémoire-Haïti Fondation Conaissance et Liberté (FOKAL Fondasyon Konesans ak Libète) Centre International de Documentation et d'Information Haïtienne, Caribéenne et Afro-canadienne (CIDIHCA)
Le droit de résister à l'oppression fait partie des droits fondamentaux de tout peuple, inscrit dans la Déclaration universelle des droits de l'Homme (1948) et dans la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen (1789). Le peuple haïtien n'a jamais cessé de résister et de combattre toutes les formes d'oppression et de tyrannie. En 1964, ses fils et filles vaillants ont pris les armes pour dire non à la barbarie duvaliériste qui s'était installée dans le pays. Ce catalogue se veut un hommage à tous les résistants et résistantes tombé-es dans le maquis, les armes à la main, et ayant pour seul regret celui de n'avoir pas réussi à débarrasser Haïti de la plus sanguinaire dictature que le pays ait connue.
Ce catalogue est dédié aux 13 de Jeune Haïti, à la guérilla de Fred Baptiste, et à toutes les victimes des massacres dans la Grande-Anse et dans le Sud-Est, ainsi qu'à Port-au-Prince, en 1964.
Sommaire
Prélude
1957 : des élections sur fond de massacres - p. 11
I
François Duvalier : naissance d'une dictature - p. 19
II
Haïti sous le règne de la terreur duvaliériste - p. 27
III
La résistance armée en 1964 - p. 35
La guérilla de Fred Baptiste
Les 13 de Jeune Haïti
IV
Massacres de population civile - p. 47
Les massacres dans le Sud-Est (Massacre de Thiotte)
Les massacres dans la Grande-Anse (Vêpres de Jérémie)
V
12 novembre 1964 : exécution de Numa et Drouin - p. 57
Épilogue
Le Collectif contre l'impunité - p. 63
Le Devoir de Mémoire-Haïti - p. 67
Le projet «Haïti lutte contre l'impunité» - p. 69
1964 - 2014 : 50 ans
Programme spécial de commémoration - p. 73
Jérémie et Petite-Rivière de Dame-Marie, août-septembre 2014
Port-au-Prince, octobre-novembre 2014
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États-Unis et Canada prix unique de 35 $ US ou CAD (+ 5$ de frais postaux)
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TRISTE ANNIVERSAIRE
Gérard Alphonse Férère
Le 12 novembre est le cinquantière de l'exédution des héros Marcel Numa et Milou Drouin dont voici un récit tiré de Armée d’Haïti après Magloire et Hitlérisme duvaliérien.
«Après leur capture, Marcel Numa et Louis (Milou) Drouin furent conduits à Port-au-Prince, torturés, questionnés, et fusillés le 12 novembre 1964, en pleine rue, devant le cimetière. Duvalier exigea la présence des employés de l’État et des secteurs privés ; que les élèves de toutes les écoles, jardin d’enfants, primaire, secondaire, universités, soient conduits par leurs professeurs au lieu de l’exécution. Des orchestres populaires furent forcés de s’y rendre pour jouer de la musique dansante, des boissons gratuites furent distribuées, et la canaille partisane célébra la victoire de l’Hitlérisme duvaliérien sur les droits de l’homme, le respect de la vie humaine et les Commandements de Dieu. On ne détacha les cadavres des poteaux que plusieurs jours après quand ils étaient déjà en putréfaction».
J'ai connu Marcel Numa enfant. Ci-après le "In Memoriam" que je lui ai consacré dans Armée d'Haïti après Magloire et Hitlérisme duvaliérien:
En souvenir de Marcel Numa, jeune ami que j’ai connu gamin
sur les quais de Jérémie et pour qui, depuis lors,
j’avais développé une affection toute particulière.
Que ton sang versé fertilise le sol d’une meilleure Haïti!
Cinquante après la mort de Numa, les larmes me viennent encore aux yeux quand je pense à lui. Je passe la parole à mon ami Eddy Cavé, auteur de De Mémoire de Jérémien qui, lui aussi était un des gamins sur le quai que je me faisais le plaisir d’accueillir à bord de mon bateau des Garde-Côtes:
A l’époque du cyclone Hazel, en 1954, le port de Jérémie recevait régulièrement la visite d’une frégate des Garde-Côtes qui était commandée par deux jeunes officiers formés au Venezuela, Gérard Férère et Jean-Claude Laporte. Deux hommes d’une ouverture d’esprit extraordinaire qui nous traitaient en jeunes adultes, nous faisaient visiter leur bateau et nous parlaient de navigation sans jamais se lasser.
À l’époque, Marcel Numa qui avait seulement 10 ou 11 ans avait déjà succombé à l’appel du large et visitait souvent la frégate, bombardant les officiers de questions sur leur métier. Gérard avait un faible particulier pour lui et l’encouragea, sans doute sans le savoir, à opter pour ce métier.
En vacances à Miami avec Cécil Philanthrope et Harry Loiseau au printemps 2004, nous passons un après-midi mémorable chez les époux Nancy et Gérard Férère. Nous parlons de tout et de rien … Gérard avait gardé de cet adolescent turbulent et au regard pétillant d’intelligence qu’était Marcel Numa un souvenir mêlé d’émotion et d’admiration.(Cavé 2009 : 221).
Ci-après, en hommage à la mémoire des innocentes victimes, un très court extrait de mon ouvrage Armée d’Haïti après Magloire et Hitlérisme duvaliérien, 2014:
La cruauté que démontrèrent les bourreaux de François Duvalier pendant le génocide de Jérémie est incroyable. C’était comme si un défi leur avait été lancé dans le but de gagner la médaille réservée au plus sanguinaire. Bain de sang d’Albert Chassagne nous présente un théâtre d’horreur que même un auteur à l’imagination la plus morbide n’aurait pu concevoir.
J’ai essayé de choisir et citer quelques paragraphes de Bain de sang pour le lecteur, mais les épisodes de la pièce macabre se suivent sans intermède, sans interruption, et c’est tout le livre qu’il me faudrait donc citer sans savoir où m’arrêter. Alors, je me suis dit que je choisirais le paragraphe le plus horrible. Pas possible, parce qu’ils le sont tous dans cet ouvrage où tous les faits sont présentés et illustrés avec les moindres détails. J’ai donc finalement décidé de mettre sur la planche deux des acteurs principaux, José Borges, officier des Forces Armées d’Haïti et Gérard Brunache, macoute jérémien, en citant ou paraphrasant les mots de Chassagne. Voici donc le jérémien Gérard Brunache qui plante un stylet dans le cœur de la petite Régine Sansaricq, 10 ans, après l’avoir enlevée des bras de sa mère. À côté de lui, José Borges prend dans ses bras, le sourire sur les lèvres, un bébé de deux ans, Stéphane Sansaricq qui demande à faire pipi; il lui plonge sa cigarette dans les yeux en lui disant, ‘ne pleure pas, viens que je t’essuie les yeux’. Mais il s’agit d’un duel de tortures que tous les deux veulent absolument gagner. Brunache revient donc à la charge, tire Stéphane des bras de Borges, soulevant l’enfant par le bras, et lui enfonce son stylet dans le ventre. Brunache veut s’assurer la victoire définitive et battre Borges sur le terrain de la cruauté dans cette orgie sanglante. Il remarque qu’on vient de tuer Lisa Villedrouin, 18 ans, il s’approche du cadavre et a un geste impudique de la main, à l’endroit du corps de Lisa, puis se tournant vers ses coreligionnaires, il dit en ricanant: messieurs, elle était vierge! Mais à l’étage, les assassins veulent aussi briller par leur violence morbide: Mme Chénier Villedrouin, 85 ans, percluse, ne quittait plus le lit… L’infirme fut enveloppée dans un drap par des macoutes toujours avides de sang et basculée du balcon…
Extrait de Armée d'Haïti après Magloire et Hitlérisme duvaliérien
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Dr. Gérard Alphonse Férère
20136 Ocean Key Drive, Boca Raton, FL 33498
Gernancy2@hotmail.com
561-883-0226
Prix unitaire: $25.00 - Frais postaux: $5.00 États-Unis - 12.00 Canada
12 janvye
Dat nou pap janm bliye
Dat ki fè nou rele
Dat ki fè nou kriye
Mak ki fè sonje
Dat ki fè nou danse
San mizik pa mete pye
Dat senti-n mare
Dat de min-n, de pye-n koupe
12 janvye
Dat Ayiti ak dlo nan je
Ap konte kadav pa milye
Dat nou mete men nan tèt rele anmwe!
Dat nap plenn nou pa sa sipòte
Dat ki fè-n griji, jigote
Dat ki fè bouch nou koule bave
Dat ki lage fè nwa tout kote
Dat ki fè fanm akouche
San lè yo po ko rive
Dat ki fè menm ti bebe ki sot nan zantray
Pa konn kote yo ye
Dat ki fè lespri-n krake
Dat ki fè-n tromatize, egare, debousole
Dat ki lage-n pi plis nan mande
Dat ki lage-n pi plis nan tanpri souple
Dat ki fè-n bliye si se moun nou ye
Dat ki lage-n pi plis nan kalkile
Yon dat ki lage sou nou plis devenn kòde
Yon jou, yon lè, yon dat ke nou pap janm bliye
Nan memwa nou lap toujou rete make
Yon dat chak fwa nou sonje
Tout traka
Tout lapen-n
Tout chagrin
Tout kriye
Tout kè sere
Tout doulè
Tout tristès li te pote
Ap fè-n san goudougoudou pa pase toujou tranble
Yon gwo kout chapo pou sa yo ki mouri e kouray ak lafwa pou sa yo ki sou ti bout tè sa ap kontinye viv
Mikelita Jean
Membre des DESAFRODH