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André Fouad sacré
“Best poet of the year”
par la Haitian Academy Awards

 

Le National, 13. décembre 2017

 

 

 

 

 

 

 

Le poète André Fouad a été récompensé, cette année en Floride, par la Haitian Academy Awards pour le travail qu’il a réalisé au cours de l’année 2017. Il est sacré «Best poet of the year». Ce qui confirme ce jeune talent fougueux.

Le National: Vous avez été honoré en Floride par l’Haitian Academy Award. Comment la cérémonie s’est-elle déroulée? Racontez-nous.

André Fouad: Composé de personnalités importantes versées dans le domaine des arts en Floride, notamment Pascal Carrière (MASTER P), Benji, Emmanuel Nerette et Gilson Mortimer, le jury d’Haitian Academy Awards m’a sacré «Best poet of the year» en présence de plusieurs artistes haïtiens: Eddy François, Fabrice Rouzier, Alan Cavé, Rodrigue Millien, Albert Chancy, etc.

Dirigée par Gilson Mortimer, l’Haitian Academy Awards, dont l’objectif est de promouvoir la culture haïtienne sous toutes ses formes, m’a récompensé pour mon parcours et le travail que j’ai réalisé au cours de l’année 2017. J’ai entrepris plusieurs tournées littéraires en Haïti, à Jacmel, aux Gonaïves et dans d’autres endroits du pays. J’ai reçu le 2e prix kreyòl Dominique Batraville pour mon recueil «Souf Douvanjou», j’ai été l’invité d’honneur du 1e festival de littérature contemporaine aux Gonaïves — initiative de PEN Haïti dirigée par mon frère Jean-Euphèle Milcé — et j’ai participé à la 23e édition de Livres en Folie où j’ai eu l’occasion de signer deux ouvrages «Etensèl Mo m yo» et «Souf Douvanjou».

Qu’est ce que ça fait de recevoir plusieurs distinctions?

En fait, j’ai reçu une kyrielle de distinctions dans ma carrière littéraire tant en Haïti qu’à l’étranger. J’ai reçu le prix Joseph D. Charles 2010 à Limbé, le prix Félix Morisseau Leroy en 2015 au Canada au cours du mois du créole et le prix poète de l’année en 2007 à Miami. Je remercie Dieu pour ses bénédictions infinies envers moi. J’estime que chaque prix, chaque distinction reçue représentent un challenge, un défi à relever face à l’avenir. Je n’aime pas dormir sur mes lauriers, je suis toujours fasciné par les personnages du dramaturge français Pierre Corneille. J’aime me surpasser. Je me considère comme un éternel insatisfait.

J’aime gagner, rien que gagner. J’aime prendre des risques en tant que poète-créateur… En ce sens, je pense à cette citation du philosophe allemand HIEDEGGER: «J’aime l’homme qui veut créer plus haut que lui-même et qui périt ainsi». Je voue un remerciement spécial à ceux et celles qui ont toujours cru en moi… ma mère Mme Gaston André, mes tantes, mon frère le designer de renom David André, les écrivains Jean-Euphèle Milcé, Lyonel Trouillot, James Noel, Franz Benjamin, Wesly Rigaud, Jeanie Bogart et Rodney St-Éloi; le comédien David Mezy, la promotrice de Midy Gestion Laurette Midy, Chancy Victorin, Maude Heurtelou, Fequiere Vilsaint, Succès Lesly du centre PEN-Gonaïves, pour ne citer que ceux-là.

Vous êtes revenu à Livres en Folie en 2017 avec «Etensèl Mo m yo» et «Souf Douvanjou», y a-t-il un lien entre ces deux textes? Pourquoi devrait-on les lire?

En effet, j’étais bel et bien présent à la 23e édition de Livres en Folie cette année avec deux invités de marque, le romancier-poète Markenzy Orcel et l’historienne Odette Roy Fombrun. J’ai pris un immense plaisir à signer « Etensèl Mo m yo » (Éditions Miroir) Prix Joseph D. Charles 2010 et Souf Douvanjou (Éditions Ruptures/ Editions Pulucia) 2e Prix Kreyòl Dominique Batraville 2016.

Ce sont deux ouvrages distincts. « Etensèl Mo m yo », publié à Miami, met en exergue ma relation avec l’écriture et les mots. «Souf Douvanjou», pour sa part, est un hymne à la vie, à l’amour, à la solidarité pour la construction d’un autre monde où l’amour serait loi et roi pour parodier le chanteur français Jacques Brel. À ma façon, j’essaie d’apporter le peu de moi-même à l’enrichissement de la littérature d’expression créolophone… En ce sens, j’invite le public, les amants des belles lettres à se procurer ces deux ouvrages en vente dans les librairies en Haïti et disponibles sur Amazon.

Quel sacrifice suppose le travail d’écrivain en Haïti ? Le bruit court que vous ne vivez plus en Haïti, est-ce en raison des difficultés auxquelles vous êtes confronté que vous êtes parti?

J’ai laissé Haïti depuis tantôt 15 ans. La Floride est devenue ma seconde demeure, mon quartier général… Partout où l’on se trouve, on fait face aux difficultés de la vie…. Chaque pays, chaque contrée, charrie ses angoisses, ses inquiétudes et ses drames. Être écrivain, que ce soit en Haïti ou à l’étranger, est un combat permanent.

 Là où je suis en Floride, il faut le souligner, la poésie est jetée aux oubliettes. Elle n’est pas vulgarisée par les médias et ne draine pas la grande foule lors des séances de vente-signatures… Il y a une absence totale de clubs littéraires, de culture de la part des gens. Ici on apprivoise le vide, l’insignifiant… Être écrivain, être poète en Floride constitue franchement un dur combat, un combat de titans face à la médiocrité ambiante.

Quelles sont vos perspectives d’avenir?

Je nourris de nombreux projets pour l’année 2018 notamment, la parution d’un disque de chansons et poésies avec la complicité du chanteur-guitariste Wooly ST-Louis, la parution du documentaire autour de ma carrière « Un homme, une histoire » signé par le comédien David Mezy de Passions des Iles et probablement la parution d’un recueil en français chez une édition québécoise ou française… Je reste et demeure positif quant à la matérialisation de ces rêves, grâce à ma foi viscérale en Dieu.

Propos recueillis par
Aljany N. Zephirin

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