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Bouts de ville à vendre,
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Ma parole marquée Aux jours de rage |
Notre vie notée Terre rongée |
Ce livre réunit un peintre et un poète aux textes juste antérieurs au séisme en Haïti. Ils semblent pressentir «la capitale / dé(ca)pitée», Port-au-Prince.
Gérald Bloncourt accompagne ses poèmes brefs et percutants de nostalgiques dessins tracés depuis l’exil.
Notices
Dans les relents du dépotoir urbain, l'odeur humaine. Dans la ville de Desrivières tout s’érige et s’écroule au gré des vers. Bouts de ville à vendre, qui s'achève quelques mois avant le séisme du 12 janvier 2010, – nullement prémonitoire mais parfaitement extralucide – est la déambulation du poète, qui nous guide dans le miracle quotidien de son locus amoenus inversé.
Derrière le vers: visages à la criée, pubis des êtres humains ; géographe des trottoirs, Desrivières montre un chemin, le long des caniveaux. Son quatrain, solitude effrayante, irrémédiablement seul, atomisé, le regard qui sépare le poète et l’exile. Comme les atomes crochus d’Épicure se rassemblent, pour unifier l’univers, le chant de Desrivières rassemble dans le rythme les figures de la misère pour faire apparaître une vie. Réunification qui finirait par faire sens, mais qui finalement ne le fait pas. Le «dieu misère» règne toujours, «Aux pieds des héros / surabondent vagabonds et larrons».
Mehdi Etienne Chalmers,
La lettre de Caractères, N° 2, Paris, Caractères, 2010.