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Allocution du vice recteur à la recherche à l'occasion du lancement du 2e numéro de la

Revue des Sciences Humaines et Sociales de l’UEH, «Chantiers»

Fritz DESHOMMES

 

 

 

 

 

Sur la piste des savoirs locaux haïtiens, Chantier vol.1, n°2 • 2015 • 300 HTG.

Sur la piste des savoirs locaux haïtiens, Chantier vol.1, n°2

J’éprouve un immense plaisir à participer à cette cérémonie doublement significative. Elle nous offre l’occasion de célébrer:

  • Le lancement du 2e numéro de la Revue des Sciences Humaines et Sociales de l’UEH, «Chantiers»,
     
  • La relance du Programme de Recherche sur les Savoirs Locaux.

Ce 2e numéro de «Chantiers» entend se maintenir au niveau des promesses soulevées lors de la présentation de la Revue en mars dernier. Il nous offre des articles de qualité, portant sur un thème unique, lui-même o combien pertinent,  mais abordés sur différents aspects, sous différents angles par des spécialistes tant des sciences humaines et sociales que des sciences pures et appliquées, permettant ainsi de ratisser aussi large que possible parmi nos professeurs, nos penseurs et nos chercheurs et même au-delà.

Le fait même de sa parution dans les délais convenus tend à consacrer la durabilité de l’initiative et nous éloigner certainement de ces entreprises lancées en grande pompe et qui, le premier moment d’enthousiasme passé, s’épuisent, s’évanouissent et se perdent dans la nature.

«Chantiers» est bien vivant; il se dynamise, se développe, s’institutionnalise, se renforce chaque jour. Le 3e numéro est déjà bien avancé et devrait nous être livré prochainement. Il porte sur les «Bandes à Pieds», un thème relativement nouveau dans nos préoccupations académiques de publication.

Parallèlement, nous avons le plaisir d’annoncer pour bientôt la sortie de la Revue des sciences pures et appliquées de l’UEH, «RED» -  Recherches, Etudes et Développement - dont le premier numéro est déjà à l’impression.

Nous aurons ainsi répondu aux exigences de cette Résolution du Conseil de l’UEH datant de juin 1999 et qui demandait au Conseil Exécutif de créer deux grandes revues de l’UEH: l’une en sciences humaines et sociales et l’autre en sciences pures et appliquées.

Le 2e volet de cette cérémonie concerne le Programme de Recherche sur les Savoirs Locaux dont s’inspire ce numéro de Chantiers. Nous ne cesserons jamais de rappeler que notre vie de tous les jours, notre vie de peuple, est faite de ces savoirs, de ces connaissances, de ces pratiques, de ces innovations non conventionnelles mais néanmoins utiles profondément liés à notre culture et à nos expériences concrètes.

Nous les retrouvons dans des domaines très divers: la santé, l’agriculture, l’environnement, la biodiversité, la construction, l’économie, le droit, la gastronomie, le patrimoine, etc…

Lorsque nous les aurons identifiés, reconnus, validés et valorisés, les gains seront immenses, en termes de création de richesses, de distribution du revenu, de création d’emplois, de stabilité sociale, de renouvellement de notre contrat social de nation, d’enrichissement du stock de connaissances de l’humanité.

Telles sont les ambitions que nous nourrissons à travers ce programme.

L’on comprend alors pourquoi, en dépit de la faiblesse des ressources de notre université, la plupart de nos facultés ont réservé au programme un accueil positif et prometteur. Chacune y trouve son compte, de l’Odontologie à l’Economie, de l’Architecture à l’Agronomie, en passant par la Linguistique, la Gestion, la Sociologie, l’Ethnologie, etc… Une plus grande diffusion dans toutes les entités de l’UEH est envisagée, tant à Port-au-Prince qu’en province pour continuer à susciter des projets de recherche porteurs et innovants, comme ceux qui vont nous être présentés par les collègues de la FLA dans quelques instants.

Dans cette perspective, toutes les collaborations sont recherchées. D’abord avec l’État. Nous avons déjà approché en ce sens plusieurs ministères en fonction de leur domaine de compétence. Par exemple au Ministère de la Santé Publique nous avons proposé un partenariat dans le domaine de la Médecine traditionnelle visant à identifier les savoirs et pratiques positives dans ce secteur pour les valoriser et les intégrer à notre système de santé. La même démarche a été faite auprès des Ministères de l’Agriculture pour les pratiques culturales non conventionnelles, de la Justice pour le droit informel et ainsi de suite.

Mieux encore avec le Ministère de la Planification, les discussions sont déjà très avancées et pourraient porter des fruits très concrets et très palpables dans les prochains jours.

D’autres secteurs vitaux de la société seront également interpellés dans  la mise en œuvre de ce programme. Par exemple, dans le cadre de notre projet sur le droit informel, déjà conçu, nous comptons faire appel non seulement au  Ministère de la Justice et au Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire mais aussi à la société civile, aux Barreaux de la République, aux organismes des droits humains et à toutes les structures de la société intéressées à une meilleure compréhension des différentes dimensions du droit haïtien et à une intégration harmonieuse entre le droit informel et le droit conventionnel pour un enrichissement du droit haïtien et l’amélioration substantielle de la distribution de la justice.

Ce n’est qu’un exemple parmi d’autres qui nous montre combien ce programme sur les savoirs locaux peut nous aider à mieux nous connaitre comme peuple, à favoriser notre vivre ensemble et à mieux valoriser nos ressources humaines, matérielles et sociales.

Bien entendu, la coopération internationale, la coopération universitaire seront mises à contribution. Nous en profitons pour saluer la qualité de la collaboration déjà entamée avec l’Agence Universitaire de la Francophonie dont a d’ailleurs bénéficié ce 2e numéro de Chantiers. On se rendra compte que les conférences et les tables rondes dont les textes alimentent la revue se sont tenues dans le cadre de la Quinzaine de la Francophonie, édition 2013. Et en aval, l’AUF a participé à sa publication.  C’est pour nous l’occasion de renouveler nos remerciements au Bureau Caraïbe de l’AUF tout en soulignant notre souhait de voir cette collaboration se maintenir et s’amplifier.

Aux conférenciers du jour, aux contributeurs de la revue, au Comité Scientifique, au comité de coordination, au comité de rédaction, nos plus chauds remerciements et nos plus vives félicitations.

Nous ne saurions terminer sans adresser des remerciements spéciaux au Décanat de la FLA qui nous accueille aujourd’hui avec tant d’enthousiasme et de disponibilité.  Merci de nous avoir offert cet espace privilégié que constituent «Les mardis de la FLA».

Nous invitons les autres facultés à envisager la tenue d’autres présentations de ce numéro tellement riche tellement divers et à intensifier la promotion de ce programme auprès de leurs communautés.

A vous tous, merci de votre présence et de votre participation.

Fritz DESHOMMES
Vice Recteur à la Recherche

Sur la piste des savoirs locaux haïtiens, Chantier vol.1, n°2

P-au-P, 28 nov. 2015 [AlterPresse]--- L’Université d’Etat d’Haïti (Ueh) a lancé, cette semaine, le deuxième numéro de «Chantiers», la revue des sciences humaines et sociales de l’Ueh, autour du thème « Sur la piste des savoirs locaux haïtiens », apprend AlterPresse.

Dans cette publication, les chercheurs provenant du corps des professeurs de l’Ueh veulent épouser une perspective d’intégration et d’enrichissement, tout en s’engageant sur la piste des savoirs traditionnels, précise le vice-recteur à la recherche à Ueh, Fritz Deshommes.

Ce qui implique forcément un positionnement par rapport à la science et à la technologie modernes et universelles.
La revue semestrielle, dont le premier numéro est paru au mois de mars 2015, démontre en cinq parties la richesse et la diversité des savoirs locaux en Haïti, allant de la médecine traditionnelle aux problématiques du droit et de l’éthique en passant par les jeux, la création et le rêve.

« Le programme sur les savoirs locaux peut nous aider à mieux nous connaitre comme peuple, à favoriser notre vivre ensemble et à mieux valoriser nos ressources humaines, matérielles et sociales », indique-t-il.
Il s’inscrit dans les exigences de la résolution du Conseil de l’Ueh datant de juin 1999, demandant au Conseil exécutif de créer deux grandes revues de l’Ueh: l’une en sciences humaines et sociales et l’autre en sciences pures et appliquées.

A travers ce programme, l’équipe de chercheurs ambitionne d’identifier, de reconnaître, de valider et de valoriser, en termes de création de richesses, la distribution du revenu, la création d’emplois, la stabilité sociale, le renouvellement du contrat social, l’enrichissement du stock de connaissances de l’humanité.

«Notre vie de peuple faite de ces savoirs, de ces connaissances, de ces pratiques, de ces innovations non conventionnelles liés à notre culture et à nos expériences concrètes sont profondément utiles», souligne Deshommes.

Ces savoirs locaux peuvent être retrouvés dans des domaines très divers comme la santé, l’agriculture, l’environnement, la biodiversité, la construction, l’économie, le droit, la gastronomie, le patrimoine et autres, indique-t-il.
«Le 3e numéro (de la revue) est dans une phase avancée et devrait être livré prochainement. Il porte sur les «Bandes à Pieds», un thème relativement nouveau dans nos préoccupations académiques de publication», informe l’académicien.
D’autre part, Deshommes annonce pour bientôt la sortie de la revue des sciences pures et appliquées de l’Ueh, titrée «recherches, études et développement (Red)» dont l’impression du premier numéro est en cours.

Plusieurs partenariats sont en perspective notamment avec le Ministère de la santé publique et de la population (Mspp) dans le domaine de la médecine traditionnelle en vue d’identifier les savoirs ainsi que des pratiques positives dans ce secteur pour les valoriser et les intégrer au système de santé, ajoute-t-il.

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