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À John Steve Brunache
Changer de monde, de peau, d’habitudes. Les changements se dessinent sous tes paupières rêveuses. Ta simplicité en sérénade sous ma fenêtre me répète une chanson longtemps oubliée au-delà des montagnes. Terre qui nous lie, nous délie la langue, terre de nos amours passées, présentes, marginalisées. Terre nègre.
Pensées communes qui s’enracinent au plus profond d’une île à l’arôme de café, pensées rebelles de notre terre saignante. Je te salue. Je te rejoins là où la phrase se met en suspension, là où les conjonctions refusent de se coordonner. Je te rejoindrai toujours sous une tonnelle sirotant le bon vieux clairin qui gratte le palais.
Ami des saisons oubliées, des sources serpentant nos contes les soirs de clair de lune, j’enlace tes pleurs pour crier toute la rage de mon pays enfoui sous les bottes giflantes. Si nous continuons les jeux de cache cache, la mémoire ressuscitera peut-être dans le regard innocent de nos enfants.
Crik! Crak! Nos rivières pleurent notre absence. Tim! Bwa! En cavale, une pluie diluvienne a emporté l’âme haïtienne. Une pluie de deuil, de chagrin, d’espoir bafoué. Une pluie de désespoir s’est abattu sur nos campagnes.
Ami créole, dis, chantes-tu toujours le retour au pays natal et les enfants de Quatre-Chemins?
Samba-poète, dis-moi à quoi rêvent nos payses aujourd’hui.