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Bruno Kissoun

Entretien avec
Bruno KISSOUN

 

Au Salon du livre de Ouessant, le Prix du Livre Insulaire, catégorie Livres Scientifiques a été attribué à  l’ouvrage de Bruno Kissoun «Pointe-à-Pitre Urbanisme et architecture religieuse, publique et militaire XVIIIe – XIXe siècles». Potomitan a adressé quelques questions à l'auteur Bruno Kissoun.

 

 

Monsieur Kissoun, vous attendiez-vous à recevoir le Prix du Livre Insulaire, catégorie Livres Scientifiques?

On a toujours un espoir lorsque l’on participe à ce type de prix littéraire mais en effet, ce fut une belle surprise car les livres en compétition étaient de grande qualité. En outre, cet ouvrage est ma première publication d’envergure et je ne pensais pas qu’il aurait été si bien accueilli, jusqu’à faire l’unanimité auprès des membres du jury.

Que représente ce prix pour vous?

C’est non seulement la récompense de cinq années de travail, pas toujours faciles, mais aussi la reconnaissance par la communauté scientifique de cette étude quasi exhaustive. Je rappelle qu’il s’agit là de la restitution de l’Inventaire du patrimoine de Pointe-à-Pitre, une opération qui répond à une méthodologie nationale basée sur l’analyse du bâti, couplée à des recherches aux archives, en Guadeloupe et en France. Sur un plan plus personnel, c’est aussi une grande satisfaction: celle d’avoir pu mener cette entreprise à son terme. Cela m’a également permis de garder «un pied» dans la recherche que j’avais abandonnée après mes études universitaires.

Les pointois ont-ils bien accueilli votre livre?

C’est un livre qui était attendu car sa parution était annoncée depuis un an. À l’occasion des manifestations réalisées lors de sa sortie publique, en mai, de nombreuses personnes ont témoigné de leur intérêt. C’est un ouvrage qui se veut «grand public» mais qui s’adresse aussi à un public de spécialistes: architectes, urbanistes, chercheurs…

Selon vous, les Guadeloupéens montrent-ils de la sensibilité envers les monuments de leur passé?

La notion de patrimoine est relativement récente (une trentaine d’années) et la perception qu’on en a aux Antilles l’est d’autant plus! Pourtant, il y a un véritable engouement pour tous «les patrimoines», du bâti ancien aux questions mémorielles. Je regrette seulement que cet engouement ne se manifeste qu’à l’occasion d’événements ponctuels comme les journées du patrimoine qui drainent de plus en plus de public. Pourtant, toute l’année, il y a des activités qui sont organisées. Ainsi, à Pointe-à-Pitre, le service du patrimoine s’occupe de visites guidées, d’ateliers pour les scolaires et de bien d’autres manifestations où nous aimerions voir plus de public!

Pensez-vous réaliser d’autres ouvrages dédiés à l’architecture de Pointe-à-Pitre ou d’autres villes de la Guadeloupe?

Je travaille pour la ville de Pointe-à-Pitre et l’Inventaire de son patrimoine va se poursuivre. Deux autres tomes sont déjà programmés: l’un sur l’architecture et le mobilier civil, sans doute le plus attendu par la population; le dernier sur l’urbanisme et l’architecture contemporaine. Nous n’en sommes pour l’instant qu’aux études, la phase éditoriale n’étant pas encore lancée. Je persiste à dire qu’un travail bien fait nécessite du temps!

Je vous remercie, Monsieur Bruno Kissoun.

Propos recueillis par Francesca Palli
9 septembre 2008

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Pointe-à-Pitre, urbanisme et architecture religieuse, publique et militaire 18e-19e siècles

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