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Le Jardin créole - Octobre 2022

«Igname blanche»
Dioscorea alata

Hector Poullet

 Dioscorea alata

Dioscorea alata.

De toutes les familles d’ignames, celle dite «igname  blanche» est sans doute la plus diversifiée. Sa chaire blanc crème, jaunâtre, peut être veinée de traces violacées. C’est une des variétés la plus anciennement introduite aux Antilles, mais également la plus appréciée des populations rurales. Elle est connue sous des noms divers: Anbabon, allusion à peine voilée pour signifier qu’ici, comme ailleurs, les meilleurs morceaux sont «en bas», Tayiti, Chocho, Sanliv, en Guadeloupe, Senmarten, Bokodji en Martinique. C’est probablement cette igname que décrivent les pères Labat en 1742, Dutertre 1670 et que représente le dessin du Plumier 1688.

Grace à ses bulbilles mais également à sa longue durée de dormance, donc de conservation, cette igname s’est répandue partout en Amérique tropicale et ce dès les premiers navires négriers. Sa diffusion dans les sous-bois, en bordure de forêt, a pu faire croire à une igname «sauvage». A cette famille d’igname «blanche» peut se rattacher les sous-variétés  Senvensan, Sentkatrin, mais également la plus prisée de toute l’igname Pakala.

Malheureusement notre Anbabon est de nos jours une espèce très menacée, à la fois par un champignon qui provoque l’anthracnose, et par les fourmis manioc, si bien que le peuplement subspontané de l’espèce a pratiquement disparu. Et pourtant il n’est pas si loin le temps où l’on pouvait chanter Sanmdi-swè: «Anbabon kasé kòd, ay jwenn madè obò ravin!»

Dioscorea alata

Dioscorea alata

Dioscorea alata

Dioscorea alata, on note bien les tiges à quatre ailes senestrogyres, d'où l'appellatif du genre "alata".
Photos Olivier Gaubert et Isabelle Guillard, Flore de Guyane

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