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Kannaval lézòt, kannaval nou
©kounta 02/2007
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©kounta 02/2007
©kounta 02/2007 |
HORS DES JOURS ETRANGERS
©kounta 02/2007
Aimé Césaire, Ferrements, Edit. du Seuil, Paris, 1960. ©kounta 02/2007 |
©kounta 02/2007
©kounta 02/2007
©kounta 02/2007
©kounta 02/2007 |
quand
quand donc seras-tu l'artisan enjoué
à ton carnaval ?
kitan
kitan ou ké mètpyès djé a
nan kannaval ou ?
Se regrouper autour de ce qui les solidarise, les soude, les fusionne est incontournable pour une communauté : Il peut s’agir par exemple de la musique, du sport, de la langue (le créole), de la cuisine, d’une fête (carnaval), ..... Les gens se retrouvent dans l’efflorescence, l’éréthisme, fiérots de voir qu'ils appartiennent à un même groupe. Cela les rassérène.
L’entéléchie d'une communauté passe par le bien-être.
Baigner dans un microcosme culturel propre à soi aide à prendre ses référentiels vitaux. Par contre, se perdre dans un ensemble immense étranger amène à perdre des repères. C'est comme si on jetait une goutte d'eau sucrée dans l'océan en essayant de trouver le goût sucré, une sorte de dilution culturelle. L’important pour l'équilibre de l'être humain réside dans les acquis de balises.
Le carnaval peut être ausculté de plusieurs façons. Certains mettent en avant son côté luciférien et avilissant, voire scatologique. Ces détracteurs sont la plupart du temps des gens pratiquant une religion ou avec un haut sens de probité, de pruderie. D’autres y voient un moment festif, de réjouissance permettant à la population de se divertir, d’oublier pendant quelques jours les tribulations du journalier et surtensions du coutumier.
Se travestir permet de s’identifier à un personnage fantasmagorique ou sublimisé. Du coup, les barrières apparaissent brisées, les interdits frondés. Ce qui paraît infaisable et utopique dans le monde concret peut prendre vie dans l’imaginaire.
Durant la servitude, l’esclave pouvait l’instant d’un moment échapper à sa condition dénuée. Le carnaval devenait une thérapie pour apaiser les angoisses, le mal-être en obtenant une manumission virtuelle. Nous pouvons remarquer une analogie avec la démarche militante, rebelle et subjacente du conte créole.
Nous serions tentés de soupçonner une adéquation subtile entre le carnaval et les pratiques magico-religieuses afrocaribéenne, voire la sexualité. En effet, une interpénétration s’opère entre les spectateurs et les participants, car l’observateur devient comédien du fait qu’il vibre d’un seul cœur avec les protagonistes ; homologiquement, les acteurs, dans leurs soucis de parader devant leur public, se donnent à cœur joie devant ceux sans qui ils n’existeraient pas en tant que tels.
Somme toute, le carnaval est un évènement majeur de notre culture qui entraîne un peuple dans un rassemblement culturel et patrimonial.
De même, la commémoration du 14/07/1789 est elle avant-gardiste? Pourquoi critiquer le 22 mai?
Le travail de mémoire est fondamentale pour qu'une communauté se relativise.
Le travail des griots Aficain en est un témoignage excellent.
Cependant le tableau idyllique d'une réunion et union communautaire est terni par la violence.
Actuellement l’alcool, les armes, les stupéfiants entachent notre carnaval, car les incidents divers sont à déplorer.
Si nous continuons, nous serons encore les jouets au carnaval des autres, semblables à des enfants sauvages, décadents, immatures et indisciplinés, incapables de se prendre en charge. L’étiquette, le lieu commun occidental que les nègres ne savent pas se gouverner nous colle à la peau.
Kounta 21/02/2007