Potomitan

Site de promotion des cultures et des langues créoles
Annou voyé kreyòl douvan douvan

Nou an Nou

Le comité marche du 23 mai 1998

Éditions Jasor

Nou an Nou

Nou an Nou, CM 98• Éd. Jasor • ISBN 978-2-912594-79-2 • 50.00 €.

Avant 1848, la très grande majorité des Guadeloupéens n’avaient pas de noms de famille. Un prénom, un surnom et un matricule (à partir de 1839) étaient leur seule identité. Difficile dans ces conditions de fonder une famille, une lignée... Ce «privilège» fut pendant 213 ans, celui d’une petite minorité de «Blancs» et d’«hommes de couleur» libres. Seuls ces derniers étaient inscrits sur les registres d’état civil, dans les catégories, naissances, mariages et décès. Eux seuls avaient le statut d’Homme.

En l’an 1848, année de l’abolition, des officiers d’état civil, parfois anciens maitres, mandatés par la commission dirigée par Victor Schoelcher, nommèrent les quelque 80'000 «sans-noms» de la Guadeloupe. Ce sont ces patronymes que la plupart d’entre nous portent aujourd’hui. Ce sont nos noms de famille.

Durant trois ans, des dizaines de Guadeloupéens et Martiniquais, de tous âges, ont passé leurs journées et leurs nuits à photocopier et à recopier les «registres des nouveaux libres» sur lesquels avaient été notés les prénoms et matricules d’hommes, de femmes et d’enfants nommés en 1848. Ces militants de la mémoire et l’identité, membres du CM98, ont été à la rencontre de dizaines de milliers d’aïeux dont nous n’avions pas la trace de vie. à la loupe, ils ont déchiffré les lettres des prénoms et les chiffres des matricules de ceux qui étaient nés « marchandises ». Ils ont rencontré des dizaines de Misérine, de Souffrance, de Solitude, de Sétout, de Assé… Ils ont rencontré, nos parents, vos parents!

Parce qu’ils ne méritaient pas l’oubli, parce que la meilleure sépulture des disparus est le coeur de leurs descendants, voici les prénoms et matricules de vos aïeux, de ceux que nous avons pu retrouver. Voici donc Non An Nou Le livre des noms de familles guadeloupéennes qui ranime le souvenir de ceux dont l’oubli était le destin.

boule  boule  boule

Le comité Marche du 23 mai 1998 (CM98) est une association créée en 1999 par les organisateurs de la Marche silencieuse du 23 mai 1998 qui réunit à Paris 40'000 personnes, principalement des Guadeloupéens et des Martiniquais lors du 150e anniversaire de l’abolition de l’esclavage. Considérant qu’une communauté ne peut vivre et construire son devenir dans le déni et la honte de son histoire, le CM98 a combattu sans concession les conceptions assimilationnistes du «tous nés en 1848», des «commémorations de l’abolition de l’esclavage» de la République française. Après 10 ans de combat, le CM98 a su unir la communauté antillaise et imposer la reconnaissance officielle du 23 mai comme journée dédiée spécifiquement à la mémoire des victimes de l’esclavage colonial.

Aujourd’hui, le CM98 est une association nationale qui prend en charge les problématiques identitaires et mémorielles des Antillais, des Guyanais et des Réunionnais dans le but d’améliorer leur insertion au sein de la République. En 2007, il crée l’Atelier de Généalogie et d’Histoire des Familles Antillaises dont le but est d’aider les Antillais à connaître et à se réconcilier avec leurs aïeux.

boule

Viré monté