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Titeuf

Titeuf en créole

Koulër La Vi
(Le sens de la vie)

Auteur
Zep (Philippe Chappuis)

Traducteurs
Claire Guillaume et Jocelin Lakia

 

Chez toutes les librairies
le 2 décembre 2009.

 

 

Koulër La Vi   • Traduction •  Caraïbéditions • Décembre 2009 • ISBN ?

Titeuf

Après le succès de l’album «La Kaz Razade», le premier Astérix traduit en créole réunionnais, nombreux étaient les lecteurs dans l’attente du second volet des aventures d’Astérix et Obélix traduites en créole...

Le deuxième album, «Lo dévinèr», sort à l’occasion du cinquantenaire de la naissance de nos héros et reste la fidèle traduction de la BD «Le devin», album dont le thème est cher aux habitants de nos îles...

Dans le même temps, Caraïbéditions, a également le plaisir de publier Titeuf «Koulër La Vi» en créole, album pour lequel les deux traducteurs se sont fait aider de jeunes collégiens afin d’acquérir le meilleur «créole de cour d’école» qui soit...

Tout comme cela fut le cas pour sa version en créole antillais, cet album en créole réunionnais rencontrera à coup sûr un vif succès auprès du jeune public habituel de Titeuf mais aussi auprès du public des parents et adultes, curieux de découvrir le créole parlé par leurs enfants dans la rue et les cours d’école.

Ainsi, en cette fin d’année les lecteurs vont avoir la chance de découvrir simultanément dans les bacs des libraires de l’île, les aventures en créole réunionnais des deux héros les plus célèbres et les plus lus de la BD franco belge!

Biographie de Zep

Zep est né en Suisse en 1967. Il s’inscrit aux Arts Déco de Genève d’où il sortira diplômé. Il publie dans la presse «Victor» puis est remarqué par «le journal de Spirou».

Après quelques albums, en 1992, il donne naissance à «Titeuf» par hasard, sur un carnet de croquis, alors qu’il dessine des souvenirs d’enfance. La première planche est publiée dans un fanzine et, à sa lecture, Jean-Claude Camano des Editions Glénat lui propose de l’éditer. C’est le début de la grande aventure de Titeuf.

Le succès est croissant et devient rapidement un véritable phénomène du monde de l’édition. Plus de 12 millions d’albums de «Titeuf» ont été vendus, et il est traduit dans plus de 20 pays dont la Chine. En mai 2000, Titeuf fait son apparition dans les romans de la Bibliothèque Rose chez Hachette Jeunesse.

Zep

En 2001, paraît «Le Guide du zizi sexuel» co-écrit avec Hélène Bruller. Tous deux écrivent «Les Minijusticiers» chez Hachette Jeunesse en 2003.

Zep a également illustré la même année un livret pédagogique pour Handicap International et réalisé un carnet de 68 pages pour l’album «Chansons pour les pieds» de Jean-Jacques Goldman.

Zep a récemment collaboré à «Sol En Si» en réalisant la pochette et les illustrations du livret du disque «Sol En Cirque». En janvier 2004, il reçoit le Grand Prix de la Ville d’Angoulême le récompensant pour l’ensemble de sa carrière. Il a été le Président du Festival d’Angoulême 2005.

Il vient de publier «Happy sex» - réservé à l’adulte - chez Delcourt.

Titeuf

Biographie de Claire Guillaume

Née en Provence, à Toulon, Claire Guillaume est aussi par son grand-père et sa mère originaire du Cirque de Salazie et de Saint-André (île de la Réunion).

Élève au collège, puis au lycée de Saint-Benoît, elle choisit l’enseignement après une licence de Lettres Modernes à l’Université de La Réunion.

Ayant ensuite opté pour le Capes de documentation, elle exerce depuis 1993 la profession de documentaliste dans un collège du Port. Membre de différentes associations d’écrivains, Claire Guillaume est rédactrice en chef de la revue littéraire Artquivi à l’Udir (Union pour la Défense de l’Identité Réunionnaise) de 1983 à 1985, puis elle devient membre du comité de rédaction de Tatou, autre revue culturelle.

Claire Guillaume

Elle rejoint l’Association des Écrivains Réunionnais (ADER) en 1990, ainsi que les revues Ti Kabar et Vois. En 2001, elle rejoint les Editions K’A. travaillant pour la langue créole et la littérature réunionnaise.

Les embouteillages à Saint-Denis témoignent du fait que les Réunionnais aiment se déplacer en voiture; Claire Guillaume, par contre, préfère prendre le bus et surtout marcher, beaucoup, dans les rues. Observatrice du quotidien et du hasard, de l’ordinaire et de l’extraordinaire, les promenades permettent à la poétesse d’emmagasiner les facettes des mondes à sa portée: «Je fais feu de tous bois et provision d’images quotidiennement. J’écris à partir de ce que j’observe et je suis une contemplatrice. Tout m’intéresse: gens, personnages, objets, paysages, pubs, mots, sons, croyances, actualités, infi nis, infi mes...». Contemplative, elle se consacre de plus en plus à un souci de recherche et de travail personnels dans son écriture.

Claire Guillaume vit en compagnie de son époux dans une vieille maison créole en perpétuel devenir, en ville de Saint-Denis de la Réunion, avec un vieux chat, une petite chienne, des matériaux de construction et des plantes indociles.

Oeuvres principales

Poésie

  • Au danseur de Feu. Saint-Denis: UDIR, 1983.
  • Rue d’Après. Saint-Denis: Ader, 1993.

Nouvelles

  • Nine. Saint-Denis: Ader, 2001.

Récits

  • Monstres (Mouramour, suivi par Montreurs). Îlle-sur-Tête : K’A, 2007.

Littérature pour la jeunesse

  • Fées et gestes des fleurs (contes). Illustrés par Ann-Marie Valencia. Saint-André  Océan Éditions, 2006.

Enregistrements sonores

  • Les poètes sont des Kaniar. Marseille : K’A (poèt larénion n°5), 2001.

Textes parus dans des ouvrages collectifs

  • «La fragilité est tellement humaine et si imprévisible...», «Révolte d’Or et de Pourpre, je t’aime, Or...» et «Écris-moi, Léa». Rougay le mo, textes réunis sous la direction de Valérie Magdelaine-Andrianjafi trimo et Françoise Sylvos. Ille-sur-Têt : K’A, 2008: 55-60.

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Biographie de Jocelin Lakia

Jocelin LAKIA est né à St Gilles-les-Hauts (île de la Réunion) un jour de 1960, cinquième d’une fratrie de 11 enfants dont 10 garçons!

Entre les cavalcades interminables dans la ravine St Gilles et les jeux de cours d’écoles, il a gardé un amour inconditionnel pour cette île qui a accueilli ses ancêtres à l’abolition de l’esclavage, ainsi que pour la culture métisse de ses habitants.

Il participe au premier recueil de poésie de l’UDIR en 1979.

Jocelin Lakia

Musicien, auteur-compositeur et interprète, très investi dans le domaine associatif, il emmène à l’aventure dans l’île et hors de l’île, une bande d’amis musiciens, autour de ses compositions. Logiquement, deux productions discographiques verront le jour: Viv èk nout folklor (1982) et Koulèr mon péi (1987).

Il s’associe au militantisme en faveur du créole, devient président de l’association Inn ti Manzé Po Lö Kêr et membre de Lofi s La Lang Kréol.

Après des études au Lycée de St Paul, puis à l’Université de la Réunion, il est Conseiller Principal d’Education dans un collège Portois depuis une vingtaine d’années.

Titeuf

Interview des traducteurs

Claire Guillaume et Jocelin Lakia, vous êtes les deux co-traducteurs de «Koulër La Vi», le premier Titeuf traduit en créole réunionnais. Comment vous êtes vous retrouvés dans cette aventure?

J. L.: C’est sur invitation de Claire GUILLAUME, contactée par Caraïbeditions, que j’ai participé à cette aventure. En fait, nous avons l’habitude de travailler ensemble sur les projets scolaires de nos élèves.

C. G.: Nous travaillons dans le même collège et nous avons l’habitude de travailler en équipe sur les projets culturels. D’autre part chacun d’entre nous s’intéresse en tant qu’écrivain ou compositeur interprète au rôle du créole dans la littérature réunionnaise.

Pour quelle raison avez vous eu recours à l’aide des élèves d’une classe de 6e pour cette traduction?

J. L.: Il nous a semblé important que le premier public de Titeuf (à savoir les jeunes) soit partie prenante de cette traduction. Pour leur naturel, les élèves de 6e s’imposaient et je reconnais que ça a été très fructueux de travailler avec eux, sans jamais tomber dans la vulgarité.

C. G.: Nous voulions une traduction qui traduise au plus près le créole réunionnais parlé dans les cours de récréation pour être fidèle à l’esprit même de Titeuf. C’est pour cela que nous nous sommes adressé à nos classes de 6e. Ce sont de véritables co-traducteurs.

Croyez vous que ce créole de cour d’école ou de rue évolue rapidement?

J. L.: Absolument. Nous-mêmes avons été scotchés par certaines expressions de cours de récré que nous ne connaissions pas. Il ne fallait surtout pas faire de la traduction littérale, mais transposer les situations, les images. Le foisonnement des réponses des élèves nous ont permis de faire des choix, des élections et d’adapter certaines séquences à nos cours de récré.

C. G.: Dans les traductions propres aux élèves, il y a des mots venus de la culture rasta, de l’anglais, qui n’existaient pas dans le créole de leurs parents. Le créole évolue comme toute langue, heureusement. C’est la preuve de sa vivacité et de son actualité.

Quelles ont été les plus grandes diffi cultés rencontrées sur ce projet?

J. L. : Il faut reconnaître que ça n’a pas toujours été facile de traduire certaines situations plutôt coquines, même si la langue créole est plutôt bien fournie dans ce domaine. Nous avons voulu privilégier le comique des scènes en évitant l’obscénité de certains termes, afi n de ne pas heurter le jeune public de Titeuf.

C. G. : Harmoniser les différents registres de langue des uns et des autres pour produire un ensemble cohérent, rassembler les différentes expressions, choisir les meilleures, voici un échantillon des petites diffi cultés que nous avons pu rencontrer.

Qu’est ce qui vous a le plus séduit dans cette aventure?

J. L.: C’est le personnage de Titeuf évidemment. Nous nous sommes régalés de le faire parler en créole. A travers lui, nous avons retrouvé maintes fois le visage de certains élèves. Des situations cocasses «à la Titeuf», nous en rencontrons souvent dans le cadre de notre travail!

C. G.: Traduire Titeuf m’a semblé un pari original, une aventure à laquelle je n’aurai pas pensé toute seule. J’ai aimé que pour nos élèves ce soit une véritable joie et travailler avec eux sur toute autre chose que les sujets habituels c’est à dire faire œuvre de création.

D’après vous, le fait de traduire en langue régionale une BD connue, apporte-t-il un plus à cette BD?

J. L.: Très certainement. Je pense que ce Numero de Titeuf deviendra un collector, toute prétention mise à part! Plus sérieusement, le succès de certaines BD traduites en créole nous montre qu’il y a un public réunionnais amateur. Par rapport aux autres traductions, «Koulër la vi» est originale en ce sens où ce n’est pas une histoire qui est racontée, mais plusieurs avec chacune une chute.

C. G.: Des lecteurs différents vont peut-être avoir accès à cette B.D., d’autres collégiens, parents… Les images, expressions ne sont pas les mêmes qu’en français et enrichissent indubitablement l’imaginaire des uns et des autres.

Titeuf en français est la BD la plus vendue en France et à la Réunion, comment expliquez vous ce succès?

J. L.: Je pense que les malheurs de Titeuf, ses réactions aussi ainsi que les farces qui lui sont faites sont tellement comiques que chacun s’y retrouve un peu, surtout les plus jeunes. Quoi de plus normal que de rire de soi-même et des autres? Chaque histoire exploite une situation comique et il y en a une quinzaine! Donc autant de fou-rires!

C. G.: Titeuf se tient incontestablement près des enfants. C’est un «dalon», un frère reconnu par ses pairs si je puis dire en métropole comme à La Réunion, avec le même franc succès. C’est la B.D. la plus empruntée dans les C.D.I.

Les enfants se reconnaissent sûrement dans les doutes du héros, ses questions sur la sexualité, les joies et peines d’un pré-adolescent d’aujourd’hui.

Le dessinateur de Titeuf, Zep, vient de publier une BD coquine pour adulte, «Happy sex», la traduction en créole d’un tel ouvrage serait elle possible dans notre société d’après vous?

J. L.: Sans aucun problème! A condition de ne pas la mettre entre des mains juvéniles! Sans autre commentaire!

C. G.: Je ne peux répondre concernant «happy sex» car j’ignore le contenu de cette B.D. pour adulte mais la question paraît bien futile au vu de ce qui se publie aujourd’hui dans ce domaine.

Titeuf

Caraïbéditions

Caraïbéditions est une Maison d’édition qui souhaite ouvrir un nouvel espace d’expression créole et plus largement «Domien». Elle a été la première maison d’édition a publier en 2008, des BD célèbres en créole antillais et réunionnais. Elle publie également des ouvrages en français.

Après la publication d’Astérix en créole des Antilles (GRAN KANNAL LA), de Titeuf en créole des Antilles (CHIMEN LAVI), d’Astérix en créole de La Réunion (LA KAZ RAZADE), de Tintin en créole des Antilles (TINTIN EK SE PICAROS LA), Caraïbéditions a publié trois romans; un premier roman policier en français (CHACUN SON TOUR) dont l’histoire se passe en Martinique ainsi que KOD YANM & LE GOUVERNEUR DES DES de Raphaël Confiant (deux re-publlications d’ouvrages parus il y a plus de 20 ans).

Florent Charbonnier

Caraïbéditions a également innové en publiant, courant octobre 2009, LES ÎLES DU VENT, le premier manga antillais, en français.

Aujourd’hui Titeuf est publié en créole réunionnais, ainsi le tome 11 «Le sens de la vie», le dernier Titeuf en français sort en
créole réunionnais sous le titre KOULER LA VI.

Caraïbéditions souhaite donc publier des ouvrages destinésà tout public, mêlant le texte, le dessin et la photo sous toutes ses formes: BD, livres jeunesse illustrés, romans, essais...

Pour cela, elle souhaite mettre en avant des talents issus des Départements d’Outre Mer, débutants ou confirmés et permettre à des auteurs étrangers reconnus de travailler sur des projets ayant pour thème les Antilles-Guyane, La Réunion et ses habitants.

Le lectorat de Caraïbéditions est essentiellementà l’intérieur des frontières des Antilles-Guyane et de La Réunion, cependant, à travers sa diffusion, Caraïbéditions touche également les lecteurs antillo-guyanais et réunionnais, de souche ou de coeur, basés en métropole ou dans le reste du monde.

Avec certaines de ces publications, telles que le manga ou les romans en français, Caraïbéditions tente aussi de toucher un lectorat métropolitain plus large curieux des sociétés et cultures ultra-marines.

Viré monté