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La première aventure
d’Astérix La kaz razade
Tèks èk desin par Albert UDERZO
Franswa Sintomer
Vente en ligne ici. La kaz razade, Albert Uderzo, trad. François Saint-Omer • Caraïbéditions • Septembre 2008 • ISBN 978-2-917623-03-9 |
Avant propos| Génèse du projet | Biographie des auteurs | Biographie des traducteurs |
L’interview de François St Omer| Présentation de Caraïbéditions | Dates de lancement
Avant propos
Tout comme ce fut le cas aux Antilles, pour sa version en créole de Guadeloupe et de Martinique, Astérix sera le premier héros de BD, mondialement connu, traduit en créole de la Réunion.
Génèse du projet
A ce jour, les nombreux voyages d'Astérix
n'ont jamais conduit notre héros jusqu'aux
lointains rivages de La Réunion.
Ceci n'a cependant pas empêché l'écho des
exploits de cet irréductible gaulois et de ses
fidèles compagnons de route, de traverser
les mers et les océans pour arriver jusqu'à
nous.
Depuis presque cinquante ans, grâce à
Albert Uderzo et René Gosciny, les
Réunionnais ont pu suivre les exploits de
leur personnage de BD préféré.
Aujourd'hui, le temps est venu… si Astérix
ne vient pas aux Créoles c'est le créole qui
ira à Astérix…
Le succès de la première publication d'Astérix en créole des Antilles, en début d'année a convaincu l'équipe de Caraïbéditions de la nécessité de lancer Astérix en créole de La Réunion.
Notre héros national s'est déjà prêté, à sept reprises, à la pratique des «langues de France» (nom de baptême des langues régionales de France donné par le Ministère de la Culture).
Après le créole des Antilles, le créole de la Réunion devient officiellement la 107ème langue et dialecte du monde parlée par Astérix et ses compagnons d'aventure.
Cet ouvrage a été traduit par François SAINT OMER. Roger THEODORA, le correspondant de Caraïbéditions à La Réunion a également apporté sa précieuse collaboration à la publication de cet album.
Les réunionnais, de souche et de coeur, vont pouvoir prendre plaisir à découvrir, en créole, toutes ces expressions célèbres tombées dans le langage courant et parfois devenues proverbe, telles qu' «ils sont fous ces romains», «le ciel va nous tomber sur la tête», «par Toutatis»… en espérant qu'elles deviennent elles aussi un jour une référence à La Réunion.
Les créolophones débutants vont également pouvoir découvrir cet album grâce à un lexique créole/français d'une centaine de mots.
Biographie des auteurs
L’interview de François St Omer
Vous êtes le traducteur choisi par Caraïbéditions pour la traduction de «Astérix chez Rahazade» en créole de la Réunion, le créole rényoné. Quel est votre parcours personnel, et d'où vient ce goût pour la traduction?
François St Omer: Le goût pour la traduction m'est venu tôt. Je pense avoir commencé à le faire de façon naturelle dès l'enfance, période durant laquelle j'entends à la fois le français, langue de l'enseignement notamment, et le créole réunionnais, langue que parle ma maman. C'est le début naturel pour tout natif créole, pourrait-on dire, mais je décide en grandissant de m'y consacrer plus formellement en faisant de la langue l'objet de mes études supérieures.
Grâce à mes études et mes expériences terrain, j'ai peu à peu accumulé une expérience de terrain au travers de plusieurs approches de la traduction franco-créole et inversement.
Vous n'êtes malgré tout pas le seul linguiste en mesure de faire cette traduction d'Astérix en créole réunionnais, comment vous êtes vous greffé sur ce projet?
Presque par hasard, même si le hasard ne vient pas tout seul. J'ai été contacté par une amie, webmaster d'un site consacré à la promotion de la culture créole et au CAPES en créole (Potomitan.info), Francesca Palli. Elle avait une nouvelle à m'apprendre: elle m'avait spontanément proposé, après avoir été jointe par l'éditeur Caraïbéditions, pour devenir le traducteur d'une version en créole réunionnais d'Astérix! J'ai été très enthousiaste, d'autant que se présentait là une opportunité à saisir pour moi, mais aussi pour la langue de la Réunion. Elle m'a parlé de cette jeune Maison d'édition et de leur première parution aboutie d'un album d'Astérix en créole antillais. M. Charbonnier, l'éditeur, m'a joint par la suite; plusieurs postulants étaient pressentis pour effectuer cette traduction, et un comité allait se réunir pour statuer sur ces candidatures. 15 jours plus tard, il m'a recontacté: j'avais été choisi! J'étais très content de pouvoir dès lors donner mon accord et me lancer sur ce projet.
Astérix est la BD la plus lue en France et notamment à La Réunion. Traduire une telle BD n'a pas dû être chose facile…
Oui, ça été un travail difficile, surtout par rapport à tout ce qu'Astérix véhicule au niveau inconscient du langage. Il fallait faire une traduction, mais surtout une adaptation par rapport à notre contexte local.
Pour le personnage d'Astérix, c'était aisé : il m'a tout de suite fait penser à Ti Jean, un petit garçon espiègle et débrouillard, une figure d'une de nos contes traditionnels.
Si certains noms de personnages, tels qu'Astérix ou Obélix, devaient restés identiques à la version originale, d'autres, en revanche pouvaient être «créolisés», exemple du barde Assurancetourix. J'ai donc décidé à un moment donné de discrètement récolter des avis dans mon entourage, sans parler de ce projet de traduction en cours à mes interlocuteurs.
La plus grande erreur à ne pas commettre lorsqu'on traduit une œuvre comme celle d'Uderzo et de Goscinny, c'est de faire une traduction littérale, « mot à mot » des expressions et des jeux de mots qui se glissent dans les bulles. Une telle traduction n'a aucune saveur, et ne se raccorde en rien au vocabulaire et aux expressions locales. J'ai tenté de ne pas choisir des solutions de facilité, pour le coup.
Mais conserver l'esprit et l'humour d'Uderzo, en garder tout le sel, ça n'a pas été facile! Pour transformer le texte et que cela reste, on doit naviguer sur le fil du rasoir! Conserver l'esprit, s'approprier cet humour et le créoliser aura été la grande difficulté, mais avez pris plaisir à faire cette traduction?
Oh oui, on prend beaucoup de plaisir! Il y a des moments formidables, il y a l'humour, et la langue, la langue d'Uderzo. Une langue ni trop littéraire, loin de textes plus consensuels rempli d'images et de jeux de mots fabuleux. Je me suis remis en question en effectuant ce travail délicat, je dois dire que ça restera une expérience vraiment formidable pour moi en tant que traducteur en tout cas.
Avez-vous fait usage d'outils pour travailler ou faites vous plus confiance à votre instinct et votre expérience?
Comme à présent, beaucoup d'outils ont le mérite d'exister, je travaille toujours avec plusieurs dictionnaires créoles français lorsque je fais une traduction. Lorsque je «butais» sur un mot, je les consultais et je réfléchissais beaucoup. Je souhaitais coller à la réalité de notre langue sans trahir ni l'auteur ni les lecteurs.
Je cherchais surtout à éviter à la fois des mots trop francisés, et aussi éviter d'avoir à créer des mots; parce que je suis un créateur de mots manquants en réunionnais.
Je voulais que les lecteurs puissent comprendre tout le vocabulaire de cet Astérix et s'y retrouvent; en tout, sur cet album, je n'ai finalement dû créer que deux mots sur l'ensemble du texte. Les autres mots sont des mots usuels et actuels, parlés par les Réunionnais dans le langage courant, celui de tous les jours, le créole de la rue, sans être du créole «SMS» bienévidemment.
Quelle graphie avez-vous utilisée?
En lisant la BD dont la traduction en créole réunionnais a été rédigée dans la graphie 83, les puristes pourraient être surpris par quelques libertés que nous avons prises avec cette graphie.
Qu'ils comprennent que c'est le souci de respecter l'identité du héros Astérix qui est à l'origine de l'usage du «x», inexistant dans la graphie.
C'est aussi la spécificité du genre qui a guidé les autres choix:
- dans le souci d'user de tous les artifices graphiques nécessaires à un intérêt soutenu,
- pour rendre par exemple le caractère affecté et précieux des propos du personnage
de Sèrane,
- pour ne pas trop décevoir le lecteur friand de formules latines émaillant le texte original, tout en restant cohérent avec les règles de la graphie.
C'est ainsi que «contraria contrariis curantur» a été écrit «contraria kontrariis kurantur». Au final, l'exercice nous aura amenés à aborder, dans la pratique, une réflexion enrichissante dont nous espérons faire profiter le lecteur. A qui est destiné cet ouvrage? A tout public, bien entendu! Cet album sera diffusé et distribué sur la Réunion, maiségalement dans toute la zone Océan Indien et en métropole auprès de nos compatriotes réunionnais. |
DATES DE LANCEMENT
Prélancement à La Réunion:
- Jeudi 25 septembre 2008 à la librairie Le Repaire de la Murène (76, rue Juliette Dodu à Saint Denis).
- Vendredi 26 septembre 2008 à la librairie Des Bulles dans l'Océan (39, Rue Four à Chaux à Saint Pierre).
A noter que ces librairies appartiennent à la Société «des Bulles dans l'Océan» et qu'elles sont les partenaires privilégiés du lancement du premier Astérix en créole, publié par Caraïbéditions.
Ces librairies spécialisées sont la référence de la BD depuis plus de 10 ans à la Réunion. Leur patron, Jean Luc Schneider, a lancé en 2001 le Festival Cyclone BD avec l'équipe du «Cri du Margouillat», manifestation devenue «le» Festival hors hexagone (60 auteurs de 11 pays différents en 2007).
Lancement à La Réunion: Lundi 29 septembre 2008.
Lancement en métropole: Mardi 30 septembre 2008
Caraïbéditions est une jeune Maison d'édition qui souhaite ouvrir un nouvel espace
d'expression créole et plus largement «Domien».
Après la publication, début 2008, du premier Astérix en créole des Antilles, GRAN KANNAL LA, de la version créole de Sang du Flamboyant, SAN PIÉ-FLANBWAYAN AN, du premier Titeuf en créole des Antilles, CHIMEN LAVI et du premier Astérix en créole de La Réunion, LA KAZ RAZADE, Caraïbéditions prévoit de publier de nouvelles BD en créole ainsi que des ouvrages en français, destinés à tout public, mêlant le texte, le dessin et la photo sous toutes ses formes: BD, livres jeunesse illustrés, romans, essais… |
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Pour cela, elle souhaite mettre en avant des talents issus des Départements d'Outre Mer,
débutants ou confirmés et permettre à des auteurs étrangers reconnus de travailler sur des
projets ayant pour thème les Antilles-Guyane, La Réunion et ses habitants.
Le lectorat de Caraïbéditions est tant à l'intérieur des frontières des Antilles et de La Réunion, qu'à l'extérieur de celles-ci. Cependant, à travers sa diffusion, Caraïbéditions tente, avant tout, de toucher les lecteurs antillo-guyanais et réunionnais, de souche ou de coeur, basés dans les départements d'Outre-Mer, en métropole ou dans le reste du monde. - Florent Charbonnier, Editeur. |