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Mémoire de l'esclavage en naviguant vers les Indes Serge Diantantu Deuxième Tome Date de lancement 25 novembre 2011
Mémoire de l'esclavage, Serge Diantantu • Caraibeditions • |
Avant Propos
Le thème de l’histoire de l’esclavage a fait l’objet d’un très grand nombre de publications au cours des dix dernières années. Ce sujet reste malgré tout méconnu du grand public de l’Hexagone et d’Europe continentale.
En tant qu’éditeur, nous pensons qu’aborder l’Histoire de l’esclavage sous forme de Bandes-Dessinées permettra de toucher un public plus large et de tous âges.
Ce genre littéraire permet, grâce à la force et aux pouvoirs des images, de capter et d’intéresser plus facilement le lectorat et notamment celui des enfants et des adolescents auprès de qui le devoir de mémoire est très important.
Cette série BD, prévue en plusieurs tomes, est également destinée à un public d’experts ou de descendants de la traite négrière désireux de mieux comprendre leurs racines.
Il est important de préciser que l’UNESCO est partenaire de ce projet.
Ce partenariat peut être considéré comme une forme d’hommage au travail de l’auteur Serge Diantantu qui a toujours oeuvré à renforcer la compréhension et le dialogue interculturels.
Préface
Biographie de l'auteur
Né en République démocratique du Congo, Serge DIANTANTU obtient un brevet d’aptitude professionnelle en menuiserie et ébénisterie, puis, doué pour le dessin, il intègre l’Académie des Beaux-Arts de Kinshasa et décroche un Diplôme d’État en arts plastiques.
En 1981, il arrive en France où il est engagé par la Société Française de Production (SFP) comme décorateur pour la télévision et le cinéma. Il se découvre une passion pour le domaine audiovisuel, mais ce sont les immenses ravages causés par la maladie du SIDA qui infléchissent sa carrière. Il crée la bande dessinée «Attention Sida» pour sensibiliser l’opinion sur les risques de la pandémie VIH SIDA et faire comprendre par l’image, l’intérêt des comportements préventifs.
Le succès remporté par ce premier ouvrage encourage Serge DIANTANTU à poursuivre dans la bande dessinée. Avec son style mindélô, descriptif, pudique, incroyablement vivant et didactique, il raconte l’histoire souvent mal connue des peuples noirs dans le monde et de la colonisation des pays du bassin du Congo à travers la vie de son héros Simon Kimbangu (3 tomes), plus ancien prisonnier d’opinion africain, «Il fut un jour Gorée: L’esclavage raconté à nos enfants», un album co-écrit avec le conservateur de la Maison des Esclaves à l’Île de Gorée, Joseph Ndiaye. En 2006, il réalise une exposition pour la défense des droits de l’homme intitulée «L’esclavage et la différence» au Musée du Nouveau Monde à La Rochelle. Mais sa lutte pour endiguer le fléau du sida continue à travers «L’Amour sous les palmiers» très bien accueilli par les lecteurs.
Dans cette lancée préventive, il réalise des affiches pédagogiques pour le service Info Sida et pour le Centre de Documentation et d’Information de la Jeunesse.
Dans d’autres registres, «Femme noire je te salue» est un des titres emblématiques en hommage aux femmes noires militantes, révolutionnaires pour l’égalité des sexes, des races, pour la lutte des classes et la liberté.
Créatif et passionné, Serge DIANTANTU s’exprime également à travers la photographie et la presse - puisqu’il a publié pendant un temps La Cloche, une revue de Bandes Dessinées – et la réalisation cinématographique. Il crée en outre des cartes postales et des affiches pour divers événements. Depuis sa médiatisation, il est souvent convié à prendre part à des manifestations culturelles.
«La petite Djily et mère Mamou» est une de ses autres bandes dessinées qu’il réalise contre la maltraitance et pour la protection des enfants. Homme de cœur, Serge DIANTANTU intervient au sein des collèges et lycées français pour transmettre aux élèves un message de tolérance et de dignité.
En 2008, il a reçu le Prix de la Bande Dessinée Engagée à Lyon.
Serge DIANTANTU fait actuellement l’objet d’une exposition consacrée à son oeuvre à la Cité Internationale de la BD d’Angoulème.Serge DIANTANTU.
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Entrevue
Serge Diantantu, comment est né ce projet de BD sur l’HISTOIRE DE L’ESCLAVAGE?
Il n’est pas vraiment question d’un projet, mais plutôt d’un but que je me suis fixé: celui de sauvegarder l’Histoire. L’histoire de l’esclavage est un grand chantier qui n’arrête pas de révéler d’autres faits historiques oubliés ou négligés dans le passé. Or nous le savons, l’équilibre d’un être humain est semblable à celui d’un arbre: il provient de ses racines. Étant descendant du peuple qui a subi la traite négrière, il me semblait important de revenir en arrière pour mieux comprendre qui étaient nos ancêtres, ce qu’ils avaient vécu dans le passé et les vestiges qu’ils nous ont laissés... Vous êtes un auteur de BD africain reconnu et créateur d’une série à succès.
Qu’est-ce qui vous a décidé à passer à la BD historique?
C’est avant tout dans le but de faire connaître l’histoire du peuple noir d’une façon simple. L’histoire de l’esclavage est malheureusement encore mal connue car très peu racontée. C’est une période assez sombre et douloureuse qu’on ne sait comment aborder et la bande dessinée s’avérait être un bon moyen d’en parler. En effet, la BD est un mode de communication qui permet d’échanger à l’aide des images. L’objectif de cette bande dessinée est de rendre compte des faits passés importants pour comprendre notre présent et bien avancer vers le futur.
Pensez-vous que le genre littéraire BD est particulièrement adapté à des ouvrages sur l’Histoire?
Je ne pense pas qu’il y ait de genre littéraire plus adapté qu’un autre pour raconter l’Histoire. Le roman est peut-être un des plus privilégiés, mais l’avantage de la BD est qu’il capte l’attention du lecteur plus facilement grâce aux images. Par conséquent, je peux toucher un plus large public.
En combien de tomes est prévue cette série?
Il y aura 7 tomes, mais comme je l’ai déjà dit, l’histoire de l’esclavage est un chantier très vaste. Imaginer la fin de cette série dès le premier tome est assez difficile. Pour l’instant j’évoque Bulambemba et suis seulement en 1441. Nous passons ensuite par les événements de 1482 et terminons le premier tome en 1487. La continuation de cette série dépendra aussi de l’intérêt que nous apportera le lecteur.
Vous avez le sens du détail et relatez des faits historiques peu connus du grand public. Comment se sont déroulées vos recherches de documentation?
Ma source principale de documentation est la lecture. Je lis énormément et surtout j’aime écouter, dialoguer pour en apprendre davantage. Je mets ensuite mon sens de cinéaste à l’oeuvre dans mes découpages car j’essaie de faire mes reconstitutions le plus fidèlement possible aux faits historiques sans négliger les détails de l’environnement ou des accessoires qui ont toute leur importance.
Vous êtes-vous fait aider d’historiens?
J’ai beaucoup échangé avec des historiens, des chercheurs, des passionnés d’histoire et un religieux anthropologue. Le but de mes échanges est de faire des comparaisons avec les données que je possède et d’être au plus proche de la réalité de l’époque lorsque je conçois mes croquis. Pour moi, l’Histoire est avant tout une passion. Je suis également ouvert aux scientifiques qui souhaitent partager avec moi car je pense qu’allier les sciences à l’Histoire est un des meilleurs moyens de trouver des réponses à une multitude de questions qui demeurent encore aujourd’hui sans réponse.
A quel type de lecteurs s’adresse cette BD?
C’est une bande dessinée qui nécessite une certaine maturité de la part du lecteur. Elle peut donc s’adresser à des jeunes dès l’âge de 14 ans. Cependant, je tiens à souligner que dans les séries à venir certaines scènes pourraient heurter les jeunes enfants.
Cette BD va-t-elle être traduite en d’autres langues?
Pour l’instant, la BD est en français, mais la traduire en d’autres langues est possible. Tout dépendra encore une fois de la manière dont le public recevra cet album en France et à l’étranger.
L’UNESCO a apposé son logo sur votre BD. Qu’est ce que cela signifie pour vous?
Connaissant le rôle important de l’UNESCO dans le monde sur le plan culturel, c’est une grande joie pour moi que cette institution reconnaisse le travail que j’ai fourni en réalisant cette bande dessinée. Pour moi ce logo couronne l’ensemble de mes travaux qui ont toujours été dans le sens de la valorisation de la culture et du partage entre les peuples. Ce logo de l’UNESCO est donc chargé de signification et me donne l’envie de progresser dans cette voie.