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Séisme à Haïti - 12 janvier 2010
Deux ans après - 12 janvier 2012

Port-au-Prince, Tremblement, Courtesy Museo delle Culture di Lugano:
073. Roberto Stephenson, 2010.02.04 12:18:31.

12 janvier 2010, une date marquée à l'encre noir dans les annales de notre histoire, un jour comme à l’ordinaire, comme tous les autres jours d’ailleurs, un mardi de la semaine. Chacun de son côté s’activait, vaquait paisiblement à ses occupations quotidiennes, sans se douter de rien jusqu’au moment où cet après-midi eut lieu ce puissant déclic.

Un houlement, un grondement, un avertissement, un tremblement, survient ensuite des cris, des appels à l’aide! Au secours! On s’en souvient encore de cet instant comme si c’était hier. Des édifices effondrés, une couche épaisse de poussière s’élevant vers le ciel couvre la ville, la planant dans une profonde obscurité.

Une ville en quelques secondes devenue méconnaissable, une ville fantôme. Des milliers de cadavres décapités, ensanglantés éparpillés çà et là à travers les rues, les parterres, les cours, les ruelles, les trottoirs, des morts de tous âges.

Haïti en ce douze janvier a connu encore les moments les plus douloureux de son histoire. Déveine! Damnation! Persécution! Malédiction! Ne cessait-on de se lamenter. Est-ce donc le sort qu’on mérite? Sommes-nous condamner à un misérable destine?

En plein jour sous nos yeux hébétés, nos regards se sont arrêtés pour ne plus voir, nos oreilles pour ne plus entendre. Nos esprits fissurés, assombris pour ne plus comprendre ce qui se passe, ce à quoi nous sommes confrontés et la réalité se trouvait là en face de nous, on a du mal à mesurer les conséquences graves qu’elle entraine et les causes qui en découlent.

À gorge déployée, totalement désarmer, on crie, on pleure des torrents de larmes, notre cœur ne tient plus, on saigne au- dedans. On gémit, on prie, on supplie. Pitié! Pour nous, nation! Peuple misérable. Douleur, peine jalonnent les sentiers sinueux de notre existence de peuple qui a connu a travers le temps pas mal de persécutions.

La race noire déportée, enchainée sur ces bateaux pour être vendue a bas prix comme des animaux et utilisée comme des instruments. Tant de fois après la Crête à Pierrot, après Vertières, après Butte Charrier, après 1804, après ces guerres, ces prouesses, ces exploits on continue à refaire les mêmes expériences marquant l’ère de l’esclavage du temps passé, a réemprunter les mêmes chemins à travers lesquels nos ancêtres ont marché de longues nuits à la recherche de ce qui fait la dignité de l’homme: l’honneur, le respect, la liberté.

Et nous, héritiers de ces gloires, à travers les vallées, les collines, dans nos mornes déboisées, on continue la marche effrénées pour déboucher enfin sur l’espoir mais sur la route constamment l’on se retrouve face à des entraves, un barrage qui nous tient en chemin, qui ralentit nos pas pourtant pressés, surs et assurés.

Nous avons tant de fois rêvé de lait et de miel, d’une amélioration, d’un mieux-être mais l’on n’a droit qu’à du vinaigre et de l’absinthe amère.

Une purge à forte dose et l’on tient encore, debout, debout comme les murs de ces édifices qui ont résisté dans la mêlée, debout comme les pilonnes de ces églises qui n’ont pas cédé, debout comme la croix de la Cathédrale qui n’a pas plié l’échine. Oui, nous sommes là plus que jamais encore debout aux yeux du monde à réécrire l’histoire, a marquer le temps avec nos sueurs, nos sangs.

Nous nous tenons forts, résistants sous les décombres de ces vestiges à crier au secours! Les deux pieds sur les bris de blocs à fouiller, chercher à sauver des vies. Nous sommes encore là n’ayant point sommeil, ne ressentant point de fatigue, n’ayant point de crainte à ramasser avec espérance le reste de ce qui reste comme cette Défilé qu’on disait folle pour sauvegarder vivant et intact les morceaux en lambeaux de nos proches partis pour un lointain pays, là ou sans nul doute, il ne connaitront plus l’angoisse, le tourment, la misère, la persécution, l’humiliation. Tout ce qu’ici bas ils ont connu de souffrances et de peine.

Une cite dévastée depuis plus de deux siècles, des luttes fratricides, des querelles ininterrompues, des intérêts mesquins qui se défendent, l’injustice infligée à un peuple sans défense. Ce tremblement de terre durant son passage n’en a révélé qu’une parcelle, le reste est à découvrir et c’est plus pire encore que ce que l’on voit.

Voilà deux ans qu’une catastrophe à nulle autre pareille a semé le deuil dans la famille haïtienne, et l’haïtien qui vit encore sur cette île menacée tour à tour d’effondrement, de disparition, de tremblement en fait encore dans son esprit l’expérience des répliques qui en sursaut le réveille dans son sommeil, lui tapant sur les nerfs.

Un infini cauchemar, l’oubli n’est pas pour demain. On entend encore comme une cymbale sonore, une trompette retentissante les cris, les pleurs, les bruits qui partent, reviennent à nouveau pour nous secouer notre âme endormi, pour nous réalimenter l’esprit.

Nous ne devons en aucun cas, sous aucun prétexte, nous laisser abattre, nous devons nous en défaire de ces images qui enfoncent beaucoup plus nos plaies, nous devons faire l’effort de nous entendre, nous redonner une autre chance. Nous devons nous tenir debout comme nos ancêtres pour continuer la lutte, mettre le bouchée double et s’il le faut le tripler pour bâtir, reconstruire la cité ensevelie sous les déchets, les décombres.

12 janvier ne doit pas nous laisser indiffèrent, il est plus que temps que l’on suit à la lettre les exemples tracés par nos ancêtres qui ont su jouer le jeu de si belle manière en faisant de la fraternité, la liberté et la démocratie leurs armes de combat.

Ils ont sous le chaud soleil en été comme en hiver bêché, pioché outils en main pour nous donner en héritage cette terre, unir cette nation, ce pays qu’ils ont proclamé indépendant aux yeux des puissances colonialistes de l’époque, ce jour symbolique ou sur la place d’armes aux Gonaïves, l’acte de l’indépendance fut lu par Boisrond Tonnerre.

Haïti est un pays riche d’amour, de richesse et d’histoire, c’est une terre bénie que des envieux maudissent. Dans le passé on a affirmé et confirmé qui l’on est, dans le présent on essaie de nous faire comprendre ce que l’on est qu’en réalité l’on n’était pas et que l’on ne serait jamais car ils ont peur et cherche par tous les moyens fallacieux à nous empêcher de nous réaffirmer dans le future.

Mais on peut y arriver, malgré vents et marées, ouragan, tornade, tempête, inondation, érosion, tsunami, tremblement de terre et tout ce qui va avec. On y arrivera, surement, car l’avenir qui ce matin ou le soleil luit encore parait sombre, incertain brillera un jour, un soir parce que le future, notre future ne dépend que de Dieu, seul et unique créateur du monde et des hommes.

N’était-ce pas son aide, Haïti, cette perle d’hier aujourd’hui vilipendée, n’existerait plus sur la carte du monde, ce peuple noir à tort méprisé n’y serait plus. Le Cœur a ses raisons que la raison ne connait pas et notre raison à nous les haïtiens c’est que rescapés du 12 janvier 2010 on vit encore, on existe encore, on espère encore, on rêve encore. Sous nos tentes, on y croit encore à un avenir meilleur pour ce pays, pour nos familles, nos jeunes, nos progénitures.

On ne veut plus faire de cette date un mythe, un jour dans le calendrier des dates sur lequel il faut constamment se lamenter. Nous devons le considérer comme une porte de sortie, un passage frayé au milieu de ce labyrinthe, une issue trouvée à travers une impasse ou ceux qui sont partis, vont pieds-nus côtoyer les côtes de nos rivages sablonneux ou leurs esprits en parfaite communion avec ceux de nos ancêtres vont continuer la bataille près de tous ceux et celles, grands ou petits, fils et filles de la patrie qui vivent encore sur cette Ile

Kelita
Port-au-Prince, 12 janvier 2012

anis

Les consonnes se succèdent dans ce poème en créole, composé pour commémorer 2 ans après le tremblement de terre qui a dévasté notre cher pays...

Konsòn Kreyòl.

Nou lan la B ou
CH ay la lou
Groudou grou D ou
manke fèn'n F ou.
grangou pa G ou,
tou lè J ou.
Pa gen se K ou,
tambou a L ou,
pa gen lan M ou
la kay N ou.
Tout kote se P ou,
nou lan t R ou,
samble nou S ou.
Tou pa T ou
Yo V iole' W tou dou,
Yo ba'w pan Z ou.

Guy Cayemite

anis

AlterPresse

Haïti-Séisme-2 ans:
Foisonnement d’activités de commémoration

P-au-P, 11 janv 2012 [AlterPresse] --- Plusieurs secteurs de la vie nationale et internationale s’apprêtent à organiser des activités en mémoire des victimes du terrible séisme du 12 janvier 2010, apprend AlterPresse.

Parmi ces initiatives s’inscrit la visite officielle de l’envoyée spéciale de l’Organisation des nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco), Michaelle Jean, avec une délégation au Parc historique Sans-Souci Ramier ce mercredi 11 janvier.

En guise de cérémonie d’hommage, l’Université Notre Dame organise un concert animé par plusieurs chorales. Ce sera aussi une occasion pour allumer des cierges à l’heure à laquelle le drame est survenu (16 heures 53).

Pour sa part, le Ministère de la culture et de la communication lance la vente signature de deux livres à la Bibliothèque nationale d’Haïti: un titre de l’ingénieur Claude Préptit « la menace sismique en Haïti hier, aujourd’hui et demain pour que la menace ne soit plus jamais oubliée», et un autre de Daniel Rénord « Haïti réinventer l’aveni ».

Des photos de la catastrophe du photographe Antonio Bruno sont exposées à l’hôtel Oloffson du 10 au 12 janvier 2012 sous le label du devoir de mémoire.

A côté de ces activités figurent le lancement du programme «Aba la faim» initié par l’épouse du chef de l’État, Sophia Saint-Rémy Martelly, ainsi que des activités comme l’inauguration de l’Université de Limonade par le président haitien et son homologue dominicain Léonel Fernandez.

Une cérémonie de commémoration aura lieu au site Saint Christophe (grande fosse commune ayant accueilli la plupart des victimes). Une exposition des photos du tremblement de terre du 12 janvier 2010 est prévue au Musée du panthéon national haïtien (Mupanah).

Le comité pour l’organisation des marches dans la commune de Carrefour organise également un pèlerinage à l’occasion de la commémoration du séisme pour honorer la mémoire des personnes disparues lors de ce drame.

Par ailleurs, le prêtre François Kawas, annonce des activités de sa congrégation pour marquer l’anniversaire du séisme autour du thème «Citoyen intégral pour une autre Haïti».

Le ministère des travaux publics lance une campagne «massive» autour de la diffusion des principes à respecter dans le cadre de la construction d’une maison.

La campagne durera pratiquement trois ans et plusieurs canaux de communication seront utilisés selon le directeur de ce ministère, Alfred Piard. [jep kft gp apr 11/01/12 13:00]

anis

Une marche pour souligner les deux ans du séisme

Source:Le Nouvelliste

Le Collectif d'organisations de défense des droits humains et du logement organisera une marche pacifique ce jeudi 12 janvier à l'occasion du 2e anniversaire du séisme. Cette organisation qui regroupe plusieurs petites institutions dans le pays s'arrêtera à des endroits-clés de la capitale pour rappeler les pertes en vies humaines et la situation néfaste dans laquelle se trouve le pays deux ans après.

Haïti: Le Collectif d'organisations de défense des droits humains et du logement marquera les deux ans du séisme du 12 janvier qui a causé la mort d'environ 300 000 personnes dans le pays, avec une marche pacifique à travers les rues de Port-au-Prince.

Les organisateurs entendent, par le biais de ce rassemblement, saluer la mémoire des hommes et femmes qui ont perdu leur vie le 12 janvier 2010. «Notre marche débutera à la communauté Sainte-Marie du Canapé-Vert, pour ensuite se diriger vers l'Université de Port-au-Prince.» soutient Reynel Sanon, le secrétaire exécutif du mouvement Fòs refleksyon ak aksyon sou koze kay (FRAKKA) lors d'une conférence de presse annonçant cette marche. Ce dernier affirme par ailleurs qu'il existe dans le pays, et ce, bien avant la catastrophe du 12 janvier, un problème d'aménagement du territoire, qui s'est aggravé lors du séisme. Il a aussi indiqué que la question du logement et des maisons devrait être prioritaire pour les dirigeants de la nation.

Les organisateurs de ce rassemblement en profiteront aussi pour dénoncer la violence faite aux femmes et enfants qui vivent sous les tentes. Ils regardent aussi d'un mauvais oeil la brusque expulsion de ces réfugiés des places publiques ou des terrains vides. «Il y a des lois qui indiquent comment tout cela doit se faire, l'expulsion de ces personnes n'est pas faite selon les lois sur le logement ou selon la constitution du pays», explique Reynel Sanon.

Tous les lieux où se tiendra cette manifestation pacifique sont symboliques pour les organisateurs et, plus largement, pour le pays. La communauté Sainte-Marie a été le témoin de la mort de plusieurs de ses habitants après le séisme, et de nombreux étudiants ont perdu leur vie à l'Université de Port-au-Prince selon Sanon. La route de Lalue sera aussi un autre arrêt. Une fosse commune dans laquelle on a enterré un nombre important des victimes avait été creusée dans la zone, toujours selon les déclarations de cet organisateur. Ces marcheurs comptent aussi passer à la Faculté de Linguistique appliquée où «beaucoup de personnes d'une valeur intellectuelle importante pour le pays ont perdu leur vie» affirme Reynel Sanon. La marche prendra fin au Fort-National, situé au Bel-air. «Bel-Air est le point où les activités de reconstruction devaient débuter après le 12 janvier, mais jusqu'à aujourd'hui, il n'y a eu aucun changement», révèle le secrétaire exécutif du mouvement FRAKKA.

Le Collectif d'organisations des droits humains et de logement regroupe des institutions de base dans le pays dont la Plateforme haitienne de plaidoyer pour un développement alternatif (PAPDA) et le Groupe d'appui aux Rapatriés et Réfugiés (GARR). Reynel Sanon décrit cette marche pacifique comme étant l'organisation d'une journée de réflexion. La ligne de départ de ce rassemblement sera, la communauté de Sainte-Marie, au Canapé-Vert, ce jeudi 12 janvier dès le matin.

Catherine Buteau

Roberto Stephenson

Port-au-Prince, Tremblement, Courtesy Museo delle Culture di Lugano:
045. Roberto Stephenson, 2010.01.25 12:53:51.

anis

Deux ans déjà

Source:Le Nouvelliste

Deux ans déjà. Nos morts ne nous quittent pas. Tous ces êtres chers qui ont péri sous les décombres le 12 janvier 2010 ou qui ont succombé plus tard à leurs blessures, nous parlent. Ils nous demandent à grands cris de faire autrement et mieux.

Ce n'est pas le séisme qui les a tués, mais une incurie générale voire assassine. C'est l'absence de normes et de lois régissant la construction, faute d'un État prévoyant décidé à user de toute son autorité pour les faire respecter, qui a fait tout près de 300 mille morts en Haïti. C'est l'irresponsable laisser-faire, le désordre généralisé érigé en système.

Cessons de parler d'une catastrophe naturelle, assumons le fait qu'il s'agit bel et bien d'une catastrophe induite par un laxisme déplorable et l'erreur humaine. Le manque de moyens ne suffit pas à tout expliquer, ni tout justifier.

Faire autrement et mieux, pour honorer nos morts et surtout respecter les vivants, suppose que l'on s'attaque résolument, intelligemment aux facteurs de vulnérabilité persistants en Haïti.

Les plaques tectoniques continueront de bouger, cyclones et pluies torrentielles reviendront chaque saison avec force. Faut-il céder au fatalisme? Non. Anticipons! Quelques semaines après le drame d'Haïti, un séisme 500 fois plus violent a frappé le Chili, provoquant une alerte maximale au raz-de-marée, le bilan dit tout: 486 morts.

L'exemple du Pérou, autre pays en zone à haut risque sismique, est tout aussi éloquent: des solutions existent, réalisables, des règles de génie élémentaires, pas plus coûteuses, des lois, des politiques nationales sont appliquées, la population est mobilisée, sensibilisée, avertie et responsabilisée, les arnaqueurs de la construction sont poursuivis en justice.

La pauvreté non plus n'explique pas tout. Le chapelet des misères qui accablent la population haïtienne est dit et redit, il nous saute aux yeux, il nous heurte. Mais le mal le plus affligeant est le manque de coordination des efforts pour les combattre. La pagaille des projets qui pullulent dans le plus grand désordre sur le terrain, au nom de la bonne conscience et d'une solidarité mal ordonnée est devenue un véritable fonds de commerce. Haïti, a été transformée en un vaste laboratoire de tous les essais et erreurs, de tant de stratégies lacunaires qui depuis des décennies ne produisent rien de véritablement durable. L'assistanat est désormais une affaire, une aubaine pour plusieurs et elle génère des occasions de détournement et de corruption. La dépendance totale à l'aide internationale intériorisée jusqu'aux structures même de l'État est corrosive.

Et que dire des mentalités, sinon que là aussi un travail profond est à entreprendre, pour l'amour d'Haïti. Tout ce chacun pour soi et pour son clan, cet égoïsme sans foi ni loi n'ont de cesse de casser quotidiennement l'avenir de ce pays riche pourtant de tant de possibilités.

Pays de jeunesse. Pays d'une histoire si singulière. Pays vibrant de culture. Pays d'idées et de paroles lumineuses. Pays d'une terre maltraitée par l'érosion, là encore de main humaine, mais qui continue de donner avec abondance des fruits d'une exceptionnelle qualité, grâce aux gestes savants de petits cultivateurs sans moyens. Pays d'une beauté émouvante à découvrir. Pays aux côtes splendides, dans une mer poissonneuse, mais dont la ressource n'est ni exploitée, ni protégée. Pays d'une population accueillante gardienne d'une mémoire et d'un patrimoine dont l'Humanité ne peut se passer.

Où sont les raisons d'espérer? Dans un gouvernement qui agit sous la pression d'une obligation de résultats et qui en fait son credo, armé d'un plan de développement authentique, durable, équitable et décentralisé. L'espoir est aussi dans la résolution unanime de tout faire pour sortir de l'assistanat, pour attirer et favoriser des investissements dans plusieurs secteurs, en misant sur le dynamisme des collectivités locales, sur les capacités de faire, de produire, de créer, d'innover, de se réinventer de la société civile haïtienne incluant celles d'un secteur privé qui assumerait pleinement sa responsabilité sociale.

Je crois à tous les efforts conjugués visant la mise en place de conditions favorables à la génération d'emplois, la multiplication de petites et moyennes entreprises porteuses d'opportunités nouvelles vers de meilleures conditions de vie pour l'ensemble des Haïtiennes et des Haïtiens.

Que le président Michel Joseph Martelly, comme son prédécesseur René Garcia Préval, fasse de l'éducation un cheval de bataille et qu'il ait eu la brillante idée d'un dispositif qui permet de financer l'accès gratuit à l'école pour tous les enfants du pays est un signal encourageant. Que la dite communauté internationale, les amis d'Haïti, les pays donateurs participent de l'urgence qu'Haïti soit dotée d'infrastructures robustes et de qualité dans des secteurs aussi névralgiques pour son autonomisation économique que des installations portuaires et aéroportuaires de haut niveau, des routes permettant de connecter régions et départements pour un accès aux services essentiels de base, et une plus grande circulation des personnes, des biens et des produits.

Faire autrement et mieux, en investissant dans la formation professionnelle, l'éducation de qualité de l'élémentaire jusqu'aux études supérieures, en appuyant le plan de reconstruction territoriale, institutionnelle, économique et sociale minutieusement élaboré par le gouvernement haïtien qui a un urgent besoin d'être recapitalisé pour réaliser ses politiques et atteindre les objectifs qu'il s'est fixés.

Il est insensé que de tous les engagements pris en faveur de la reconstruction d'Haïti, seulement 1% des fonds aient été versés pour renflouer les caisses de l'État haïtien et seulement 1% aient été distribués aux ONG haïtiennes. Ce non-sens, cette flagrante contradiction exigent que l'on réajuste le tir. Les solutions pour Haïti doivent se nourrir d'une perspective haïtienne que nous avons le devoir de valider dans un esprit de réciprocité, de partenariat et d'accomplissement.

Michaëlle Jean

 

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